Dans une série d’articles parus dans le quotidien égyptien officiel Al-Watan, Imad Gad, député copte du Parti des Egyptiens libres et directeur adjoint du Centre Al-Ahram d’études politiques et stratégiques, a appelé à la séparation de la religion et de l’Etat, condition selon lui pour instaurer la démocratie et le progrès dans le pays. Le lien entre l’Etat et la religion n’a mené qu’à l’oppression et a toujours découlé d’intérêts étriqués de régimes en quête de bénédiction du religieux pour asseoir leur domination. Evoquant le Moyen Age en Europe, il a souligné que cette interdépendance a entravé la reflexion, la science et la créativité, et mené à des autodafés et à l’assassinat de scientifiques et d’écrivains. L’Europe n’a émergé de cette époque sombre que lorsque les peuples se sont soulevés pour séparer la religion de la politique, ce qui a donné lieu à la Renaissance, au progrès démocratique et aux droits de l’Homme. Aucun peuple ne pourrait jamais renaître et connaître la démocratie sans séparation de la religion et de la politique.
Evoquant la situation en Egypte, Gad a estimé qu’au lieu de tendre à la séparation des pouvoirs, l’Egypte s’est dirigée dans le sens inverse : l’Egypte aurait aujourd’hui les attributs d’un Etat religieux où sévirait le fanatisme, et ses citoyens témoignent de « visions d’horreur appartenant au passé ». Et d’ajouter que tout au long de son histoire, l’Egypte a connu des dirigeants tels que les présidents Gamal Abdel Nasser, Anouar el-Sadate et Gamal Hosni Moubarak, qui ont exploité la religion pour asseoir leurs régimes et permettre à l’islam politique d’émerger et d’agir dans le pays. La destitution du régime des Frères musulmans, dirigé par le président Mohamed Morsi, a donné au peuple égyptien l’espoir que son nouveau président, Abd Al-Fattah Al-Sissi, crée un Etat civil moderne, mais ces espoirs restent vains, l’extrémisme religieux continuant de marquer sa domination au sein des institutions étatiques.