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Droits des femmes, Péninsule arabique, Voix progressistes
28 August 2016
|

Rana Ahmad, Saoudienne athée : le hijab m’a volé mon enfance ; ma famille ou l’État m’aurait tuée si je n’avais pas fui

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

Rana Ahmad, jeune athée qui a défié son éducation musulmane sunnite et a fui l’Arabie saoudite, de peur d’être exécutée, a évoqué sa vie antérieure et son « réveil » dans une interview pour Deutsch Welle TV le 16 août 2016. Contrainte de porter le hijab à 9 ans et le niqab à 13 ans, Ahmad a déclaré que le niqab lui avait « volé son enfance ». Et d’ajouter qu’elle vivait « dans un état de stupeur » jusqu’à ce qu’elle découvre le monde de la connaissance via Internet, commence à lire et à faire des recherches. « Pourquoi les systèmes éducatifs dans les pays islamiques ne fournissent-ils pas ces informations ?… De quoi ont-ils peur ? », a-t-elle demandé. Extraits : 

Rana Ahmad : Je viens d’une famille musulmane sunnite, une famille extrémiste, comparée à d’autres familles de notre société. J’ai étudié l’anglais et j’ai travaillé dans des hôpitaux, fait quelques travaux de secrétariat…

Journaliste : Donc, vous avez reçu une éducation ?

Rana Ahmad : Oui.

Journaliste : Vous avez fréquenté des écoles de filles ?

Rana Ahmad : Oui.

Journaliste : Parce qu’en Arabie saoudite, ils séparent…

Rana Ahmad : Oui, depuis l’école primaire, depuis l’âge de six ou sept ans, ils envoient garçons et filles dans des écoles différentes.

Journaliste : Qu’est-ce que vous a incitée, à l’âge de 25 ans, à devenir athée ?

Rana Ahmad : Je perçois la période où j’étais religieuse comme une période de stupeur.

Journaliste : Comment cela ?

Rana Ahmad : J’étais dans un état de stupeur, et tout d’un coup, quelque chose m’a réveillée. Je me suis réveillée et j’ai vu que la vie n’était pas comme je la percevais, d’un point de vue religieux.

Journaliste : Comment voyiez-vous la vie ?

Rana Ahmad : Par exemple, je partais du principe que ma vie devait se dérouler auprès d’un homme. Ma famille attendait de moi que je me marie, et ce serait ma vie. Mon aspiration la plus élevée était de plaire à Dieu et à mes parents, et le reste appartenait à la vie après la mort. Pour ce qui est de la vie avant de mourir, de mes aspirations de mon vivant, je n’avais aucun projet.

Journaliste : Quel âge aviez-vous lorsque vous avez commencé à porter le hijab, ou avez été obligée de le faire… Ou qu’est-il arrivé exactement ?

Rana Ahmad : J’avais environ neuf ans. J’étais une enfant et je jouais, et un jour, quand je suis rentrée, ma mère m’a donné le hijab ; dès lors, j’ai du me couvrir les cheveux avec. J’ai demandé pourquoi. Je me sentais toujours comme une enfant, et je voulais jouer, laisser mes cheveux lâchés, courir avec les autres enfants. Pourquoi porter le hijab ? Le hijab m’a volé mon enfance. Je crois qu’aucune famille ne devrait obliger une petite fille à porter le hijab, car cela lui vole son enfance.

Journaliste : Puis, au cours de l’adolescence, vous avez aussi porté le niqab, parfois ?

Rana Ahmad : On porte le niqab à partir de treize ans, car en Arabie saoudite, on attend d’une fille qu’elle le porte à l’école.

Journaliste : Qui vous a forcée à le porter ?

Rana Ahmad : La famille et l’école. […] [Légalement,] vous pouvez sortir sans niqab, mais le niqab a également été imposé par la famille.

Journaliste : Votre famille vous a forcée à le porter ?

Rana Ahmad : Absolument.

Journaliste : Quand vous aviez 13 ans, ils vous ont forcée à porter le niqab ?

Rana Ahmad : Exact.

Journaliste : A quoi ressemblait votre adolescence ?

Rana Ahmad : Je n’ai pas eu d’adolescence. Je ne considère pas avoir eu la vie d’une fille normale. Je ne connaissais aucun garçon. Je ne parlais à aucun garçon. Je ne ressentais pas d’amour. On peut dire que je menais une vie pudique, jusqu’à ce que je commence à travailler et que je comprenne qu’il existait un autre monde, et d’autres créatures, appelées des « garçons », sur cette planète. Ma famille était très extrémiste. Ils enseignent à leurs enfants le Coran à partir de quatre ans.

Journaliste : L’enseignement du Coran n’est pas toujours synonyme d’extrémisme. Ne généralisons pas.

Rana Ahmad : Mais les enfants de trois ou quatre ans peuvent à peine parler.

Journaliste : Vous dites que vous avez refusé de porter le niqab et que vous vous êtes rebellée contre votre éducation. Ensuite, vous êtes devenue athée. Qu’est-il arrivé ?

Rana Ahmad : Comme je vous l’ai dit, je me trouvais dans un état de stupeur. Je n’avais aucun contact avec la science quand j’étais musulmane. La plupart du temps, je lisais le Coran et faisais ce que les musulmans font quotidiennement. La zone de la connaissance dans mon cerveau était bloquée, négligée, voire inexistante.

Journaliste : Alors, comment avez-vous obtenu des informations ? Après tout, en Arabie saoudite, les gens sont punis pour athéisme.

Rana Ahmad : J’ai pris conscience de ce monde à travers Internet. J’avais un compte Twitter, et j’ai commencé à suivre des gens. Naturellement, je ne savais pas ce que le mot « athée » signifiait. Je n’imaginais pas qu’il puisse exister sur cette planète des gens qui ne croient pas en Dieu. Le système éducatif en Arabie saoudite et la famille font tout ce qu’ils peuvent pour vous empêcher de développer des doutes.

Journaliste : Donc vous avez lu…

Rana Ahmad : Oui, j’ai commencé à lire et faire des recherches. Ce qui m’a choquée au début … J’ignorais tout du Big Bang, de la théorie de l’évolution, ou même de la philosophie. Lorsque vous absorbez toutes ces informations d’un coup, vous ressentez un choc : comment se fait-il que les systèmes éducatifs dans les pays islamiques ne fournissent-ils pas ces informations ? Pourquoi les cachez-vous ? De quoi avez-vous peur ? […]

Journaliste : Pendant cinq ans, vous avez été une athée clandestine. Pourquoi ?

Rana Ahmad : C’est quelque chose qu’il faut cacher. Tout d’abord, ma famille m’aurait tuée, ou l’Etat. Vous ne pouvez faire le choix de quitter l’islam. […]

Je me sens mal quand je vois une femme en niqab. C’est un sentiment intérieur, mais je ne dis rien. C’est le résultat de ma propre expérience. Si j’étais née ailleurs, dans un autre pays, et dans une autre famille, j’aurais peut-être vu le niqab différemment. […]

Toute la période où je vivais là-bas, je pleurais la nuit : Je ne suis pas musulmane ! Laissez-moi tranquille ! Je ne veux pas écouter le Coran ! Je ne veux pas prier ! Je ne veux pas vénérer Allah ! Je ne crois pas en l’existence de Dieu, du Paradis ou de l’Enfer ! Laissez-moi simplement vivre ! L’Arabie saoudite n’est pas le seul pays au Moyen-Orient avec ce problème. On a tué des athées en Irak, en Jordanie et dans d’autres pays. […]

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