Le 16 août 2016, le ministère russe de la Défense a annoncé que des bombardiers stratégiques russes Tu-22M3 et Su-34 avaient décollé de la base aérienne iranienne de Hamadan pour frapper l’Etat islamique (EI) et Jabhat Fath Al-Sham (anciennement Jabhat Al-Nusra) en Syrie. C’est la première fois que la Russie reconnaît ouvertement avoir déployé des bombardiers stratégiques en Iran.
Selon Russie 24, le but du déploiement des bombardiers en Iran est de raccourcir de 60 % le temps de vol vers les cibles. La chaîne Russia Today a rapporté, citant des sources diplomatiques russes, que la Russie a demandé à l’Iran et à l’Irak de permettre à ses missiles Kaliber de traverser leur espace aérien. Le site de Russia Today précise que le 15 août 2016, le ministère de la Défense russe a annoncé le début d’exercices tactiques dans la mer Caspienne, impliquant des navires de guerre munis de missiles de croisière Kaliber. Selon le ministère, le but des exercices est de tester la capacité de réaction de la flotte de la mer Caspienne face à des crises soudaines, y compris liées au terrorisme.
Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, a réagi au rapports faisant état de l’utilisation de l’espace aérien iranien et d’installations iraniennes par la Russie dans les attaques contre les éléments terroristes en Syrie : « Il existe une coopération stratégique entre Téhéran et Moscou au sujet de la guerre contre le terrorisme en Syrie, et dans ce domaine chaque [pays] utilise les capacités et les installations de l’autre. » Par ailleurs, le quotidien russe Izvestia rapporte que l’Iran et l’Irak ont officiellement autorisé la Russie à utiliser leur espace aérien pour le missile de croisière Kaliber MK.
Semen Bagdasarov, directeur du Centre d’études du Moyen-Orient et d’Asie centrale, a déclaré que si l’Iran comprend bien la difficulté de la situation au nord ouest de la Syrie, il n’a pas les mêmes capacités techniques que la Russie.
Le 11 août 2016, les médias russes ont également rapporté que Moscou prévoyait de rendre la base de Hmeymim, située dans la province de Latakia au nord-ouest de la Syrie, pleinement opérationnelle. Le premier vice-président du comité de Défense et de Sécurité au Conseil de la Fédération russe, Franz Klintsevich, a déclaré : « Après un accord sur son statut juridique, Hmeymim deviendra une base des forces armées russes ; toute l’infrastructure nécessaire y sera construite et nos militaires vivront dans des conditions respectables. » Franz Klintsevich a ajouté qu’un contingent permanent des forces aérospatiales russes (VKS) pourrait être basé à Hmeymim : « L’unité VKS pourrait être renforcée, conformément aux accords bilatéraux, mais jusqu’à présent, au regard des missions à accomplir, les forces déployées [à Hmeymim] suffisent. » Et de souligner que les armes nucléaires et les bombardiers lourds ne seront pas déployés de manière permanente à Hmeymim, puisque cela contredirait les accords internationaux.