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Dans un discours prononcé à Wuppertal, en Allemagne, à l’occasion du 40ème anniversaire de la Journée de la terre, la politicienne palestinienne Leila Khaled, ancienne pirate de l’air du FPLP [Front populaire de libération de la Palestine], a déclaré que le peuple palestinien avait prouvé « que les négociations ne se tiendront qu’avec des couteaux et des armes ». Et d’ajouter qu’ « au stade de la libération, nous devons sacrifier notre sang pour notre identité nationale ». Le discours de Khaled a été mis en ligne le 11 avril 2016 sur un compte YouTube consacré à la communauté palestinienne en Allemagne.
Extraits :
Leila Khaled : Chaque génération passe la bannière à la suivante. Cette bannière n’a pas été mise en berne, malgré nos sacrifices. Ceux qui mènent une Intifada héroïque d’un genre nouveau… Certains représentants palestiniens la détestent. A eux nous disons, haut et fort : La chaussure de n’importe quel enfant dont le sang a été versé sur la terre de Palestine est plus honorable que la tête de votre chef. […]
Le Palestinien, où qu’il se trouve, est fidèle à ses principes de base. Ce sont [les dirigeants de l’Autorité palestinienne] qui ont encouragé nos jeunes à émigrer. Ce sont eux qui les ont forcés à quitter la Palestine pour partir aux quatre coins du monde. Pourquoi ? Car ils ont consenti à ce qu’il n’y ait d’autre voie que les négociations. L’un d’entre eux a même dit : « Vivre, c’est négocier. »
Et pourtant notre peuple a prouvé, jour après jour, qu’il est bien plus grand que [ces dirigeants], et que les négociations ne se tiendront qu’avec des couteaux et des armes. Voilà ce que c’est que le peuple palestinien !
Nous devons être fiers et dire que nous appartenons à un peuple dont ceci n’est pas la première Intifada. C’est sa dixième Intifada. Il y a eu des Intifadas en 1922 et 1929. Puis est venue la révolution armée de 1936. Nous ne devons jamais oublier notre histoire, car cette histoire est remplie d’actes d’héroïsme de notre peuple. Qui peut oublier Al-Hijazi, Al-Zeer et ces autres qui ont été pendus [en 1930 sous le Mandat britannique] à Acre ? Qui oubliera jamais Hilwah Zaidan, qui a pris l’arme de son frère, s’est battue et est devenue martyre [à Deir Yassin en 1948] ? Qui oubliera jamais [la membre du FPLP] Shadia Abou Ghazaleh, ou Dalal Al-Mughrabi [qui a participé au massacre de la route côtière en 1978 en Israël] ? Nous ne les oublions jamais. Ce sont nos martyrs. Nous devons leur rester fidèles. […]
Hier, j’ai rencontré un journaliste étranger. Il m’a demandé : « Qu’avez-vous gagné avec votre lutte armée, hormis du sang et de la souffrance ? » Je lui ai dit : Retenez bien ceci : nous avons gagné notre identité nationale ! En effet, à l’étape de la libération, nous devons sacrifier du sang pour notre identité nationale, car nous nous trouvons face à une tentative de plusieurs décennies d’éradiquer notre peuple.