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Dans un discours diffusé le 24 juin 2016 sur Al-Manar TV, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que « le budget du Hezbollah, ses salaires, ses dépenses, sa nourriture, sa boisson, ses armes et ses missiles proviennent de la République islamique d’Iran » et qu’ « aucune loi ne pourra empêcher cet argent de nous arriver ». Faisant allusion à la loi américaine qui impose des sanctions aux banques faisant affaire avec le Hezbollah, Nasrallah a poursuivi : « Tant que l’Iran aura de l’argent, nous aurons de l’argent. Peut-on être plus transparent que cela ? L’argent qui nous est alloué nous parvient directement, non par le biais des banques. »
Extraits :
Hassan Nasrallah : Quand l’EI a attaqué, il a réussi en quelques jours, je regrette de le dire, à contrôler la province de Mossoul, de grandes parties des provinces d’Al-Anbar, Al-Diyala et de Kirkouk, et la province de Saladin presque dans son intégralité. Bien sûr, cela n’aurait pu se faire grâce à un plan purement local de l’EI, mais arrêtons-nous là. C’était un plan d’envergure. Il est lié aux Américains – vous savez que j’aime parler ouvertement. Il est lié aux Turcs, à l’Arabie saoudite et à la région.
Cela entrait dans le cadre d’une certaine vision pour l’Irak et la région. Ensuite, le vent a tourné, mais c’est un autre problème. L’EI a déclaré un califat et menacé l’Arabie saoudite. C’est encore un autre problème. Mais peut-être cela a-t-il commencé ainsi. La situation en Irak est devenue catastrophique. Il y a eu un appel aux armes et au djihad. Les frères d’Irak m’ont appelé et ont dit : « Nos frères du Hezbollah, nous avons besoin de toute urgence – demain matin – d’un certain nombre de vos cadres et officiers »… Ils ont précisé le nombre… « Nous n’avons pas besoin de combattants. Nous avons des combattants. Nous avons besoin de commandants et de cadres qui apporteront leur expérience, serviront de commandants sur le terrain, participeront à l’entraînement et aideront à la planification, ainsi qu’à remonter le moral [des troupes]. »
C’est peut être la première fois que je le dis, mais il faut le dire. Cela ne causera pas de tort, et cela peut aider. J’ai reçu cet appel entre 10 et 11 h. C’était un appel à l’aide. J’ai appelé frère Mustafa Badreddine, qui était responsable de ces questions. Il a fait venir tout le monde. Lorsque nous parlons des commandants qui sont partis cette nuit en Irak, nous parlons de personnes ayant des familles, des femmes, des enfants et même des petits-enfants. A l’aube, le nombre requis de commandants djihadistes du Hezbollah étaient prêts à partir pour Bagdad. […]
Défendre Alep, c’est défendre le reste de la Syrie, Damas, ainsi que le Liban, l’Irak et la Jordanie, qui a payé, il y a seulement quelques jours, une partie de son erreur d’avoir soutenu les groupes armés. J’ai vu à la télévision que c’est le gouvernement jordanien qui avait donné aux groupes armés les voitures piégées utilisées par les kamikazes contre les soldats jordaniens. Rendant ainsi une faveur par une faveur, si on peut appeler ça une faveur… Si le plan américano-saoudien takfiri a une deuxième chance d’afficher des gains importants en Syrie, cela compromettra tout ce qui a été accompli au cours des dernières années, ainsi que dans toute la région. Par conséquent, nous avions le devoir d’être présents à Alep, et effectivement, nous avons été présents à Alep. Nous avons le devoir de rester à Alep, et nous resterons à Alep. […]
Depuis le 1er juin, le Hezbollah a compté 26 martyrs, un prisonnier et un disparu au combat. Tel est le décompte exact. Nous ne donnons généralement pas les chiffres, mais pour traiter le problème, disons les choses comme telles. 26 martyrs, un prisonnier et un disparu au combat. Tout autre chiffre – 50, 100, ou 200 – est faux. […]
Il y a des gens qui rêvent, puis transcrivent leurs rêves, y croient et construisent sur la base de ces rêves. Il y a quelques semaines, nous avons lu des titres tels que : « Le Hezbollah confronté à un effondrement financier » ou « Le Hezbollah face à un effondrement économique ». Il semblerait que nous soyons sur le point de mourir de faim et ayons besoin d’aide. Malheureusement, il y a tant de bêtise et de laideur dans certains médias libanais et arabes.
J’ai dit alors que même si cette loi était appliquée par les banques libanaises, et même si elles l’appliquaient avec un excès de zèle, en ce qui nous concerne – en tant que parti politique, en tant que structure organisationnelle et djihadiste – cette loi ne changerait rien. Elle ne nous affecte pas et ne nous nuit pas. Certes, il y a de la pression psychologique, mais elle n’a aucune incidence sur le Hezbollah, sur le plan financier ou matériel. J’ai expliqué pourquoi, mais permettez-moi de le rappeler à ces idiots.
Comme je l’ai dit, nous n’avons pas de projet commercial ni d’institutions d’investissement qui travaillent avec les banques, et qui pourraient nous briser si vous les abolissez. Nous n’avons rien de tel. Personne au monde ne parle aussi ouvertement et honnêtement que moi : le budget du Hezbollah, ses salaires, ses dépenses, sa nourriture, sa boisson, ses armes et ses missiles viennent de la République islamique d’Iran. Est-ce clair ? Personne d’autre n’a quoi que ce soit à voir avec cela. Tant que l’Iran aura de l’argent, nous aurons de l’argent. Peut-on être plus transparent que cela ? L’argent qui nous est alloué nous parvient directement, et pas par les banques. Tout comme les missiles avec lesquels nous menaçons Israël nous sont parvenus, notre argent nous parvient. Aucune loi ne pourra empêcher cet argent d’arriver jusqu’à nous. […]