Après l’attentat du 12 juin 2016 dans une boîte de nuit gay à Orlando, des quotidiens islamistes turcs proches du président Recep Tayyip Erdogan affichaient des articles accusant le gouvernement américain et les agences de renseignement étrangères d’en être les auteurs, dans le but de freiner la montée de l’islam enregistrée aux États-Unis après le décès du légendaire boxeur musulman Mohammed Ali. De nombreux médias du parti islamiste AKP au pouvoir ont diffusé des théories du complot ainsi que des propos homophobes et hostiles à l’encontre de « l’Occident infidèle ». Certains ont même avancé que les Etats-Unis assassinent leurs propres citoyens dans des attentats prétendument terroristes pour alimenter l’islamophobie.
Les victimes de l’attentat d’Orlando ont été qualifiés de « pervers ». Des organisations de jeunes islamistes ont menacé la communauté LGBT turque, l’avertissant qu’elles « mettraient fin à cette perversion… par tous les moyens nécessaires » si les défilés de la « Gay Pride », prévus les 19 et 26 juin à Istanbul, sur le « sol sacré » de ce pays musulman, étaient maintenus. Elles ont appelé les musulmans à se rendre Place Taksim à Istanbul, point de départ des parades, à ces dates, pour arrêter les « pervers » par la violence. En conséquence, le Bureau du gouverneur d’Istanbul a interdit les parades. Des chroniqueurs turcs anti-islamistes ont estimé que ces organisations représentaient la « jeunesse pieuse, haineuse et vengeresse » qu’Erdogan veut élever en Turquie, comme il l’a répété à maintes reprises courant février 2012.