Le 30 mai 2016, le quotidien saoudien officiel Okaz comportait un article cinglant fustigeant Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI), le qualifiant de « criminel de guerre » et d’« assassin n° 1 », et l’accusant de mener la guerre aux habitants sunnites de Falloujah, contrôlée par l’Etat islamique en Irak. L’article, intitulé “Soleimani – Le Satan terroriste-juré », illustré d’une caricature de Soleimani surmontant un tas de crânes humains, critique également la Cour pénale internationale (CPI) et les États-Unis qui ne font rien pour l’arrêter et le laissent poursuivre ses crimes.
L’article entend apparemment réagir à la visite de Soleimani la semaine dernière aux forces Al-Hashd Al-Shaabi de Falloujah, à majorité chiite et soutenues par l’Iran, avant le lancement de l’attaque combinée contre la ville. L’article a paru dans le contexte des craintes saoudiennes que ces forces ne prennent le contrôle de cette ville à majorité sunnite. Extraits : [1]
Il était l’assassin n° 1 en Irak, au Liban et en Syrie, et même en Afghanistan, au Tadjikistan et en Azerbaïdjan. Il a commis les crimes les plus horribles qui soient contre les habitants musulmans sunnites de ces régions, leur infligeant la plus sévère des punitions, pour réaliser sa méprisable vision communautaire.
Le monde est conscient du grave danger posé par [Qassem] Soleimani, dont les mains sont maculées de sang, mais ce qui ressort est que la Cour pénale internationale, qui a inculpé [le président serbe Slobodan] Milosevic et [leader serbe Radovan] Karadzic pour crimes de guerre, permet toujours au plus grand meurtrier de rester libre. [Cela alors même que Soleimani] supervise les objectifs du terrorisme et l’ébranlement de la stabilité, de la paix et de la sécurité dans la région et dans le monde, et commet des crimes contre l’humanité, encore et encore, au nom du communautarisme.
Les États-Unis l’ont accusé d’ingérence en Irak et d’y ébranler la stabilité, mais ils n’ont rien fait pour l’arrêter. Il est un subordonné direct du commandant suprême du CGRI, [le Guide suprême iranien] Ali Khamenei, au sujet duquel il est dit qu’il a qualifié Soleimani de « martyr vivant de la révolution iranienne »…
L’article présente ensuite un bref résumé de la vie de Soleimani, soulignant qu’il a participé à la répression de la révolte kurde armée dans la ville iranienne du nord-ouest de Mahabad en 1979-80, et conclut : « Le plus grand Satan sectaire mène [aujourd’hui] une guerre contre les habitants de Falloujah, afin de diviser l’Irak et de le transformer en un Etat communautaire soumis. »
Lien vers l’article en anglais
Note :
[1] Okaz (Arabie saoudite), le 30 mai 2016.