Le samedi 13 février 2016, l’université Al-Qods à Jérusalem a organisé un « événement culturel » en mémoire à Baha Alyan qui, avec Bilal Ghanem, a perpétré le 13 octobre 2015 un attentat à l’arme à feu et au poignard dans un bus de Jérusalem, dans lequel trois personnes ont été tuées et quatre blessées.
L’événement a eu lieu sous les auspices du « Haut-Conseil à la Jeunesse et aux Sports » de l’Autorité palestinienne (AP), une branche de l’OLP en charge des activités de la jeunesse et des sports dans les territoires de l’AP et la diaspora palestinienne. [1] Dans le cadre de l’événement, 2 500 étudiants, assis côte-à-côte et livres à la main, ont formé une chaîne humaine « de lecteurs et d’écrivains » derrière le slogan « la chaîne Baha Al-Shuhada » [“la lumière de la chaîne des martyrs”].
Un événement similaire à la mémoire d’Alyan a eu lieu il y a deux semaines à l’université de Hébron, où il fut étudian. [2]
Affiche annonçant l’événement (Bawabat Al Quds.net).
Les étudiants forment une chaîne humaine de « lecteurs et écrivains » (Maannews.net, 13 février 2016).
L’initiateur de l’activité, Azzam Ahmad Anjas, a déclaré que Baha Alyan était connu comme étant « le martyr instruit », et que l’événement avait pour objectif de mettre en application une idée qu’il avait exprimée il y a plusieurs années, celle de former une chaîne de lecteurs le long des murs de Jérusalem. Anjas a ajouté qu’en prévision de l’événement, un groupe d’étudiants avait lancé une page Facebook et un hashtag spécial pour annoncer l’initiative et recruter des participants. Il a précisé que l’activité se poursuivrait dans d’autres universités à travers les territoires de l’AP. [3]
Aucune condamnation de l’attentat meurtrier perpétré par Baha Alyan n’a été entendue lors de la cérémonie. Au contraire, les orateurs ont établi un lien entre l’attentat et “l’héritage culturel” d’Alyan, qui défendait l’éducation et la liberté d’expression. Son père, l’avocat Mohammed Alyan, qui a assisté à l’événement, a déclaré que « sans éducation, le peuple n’aurait pas pu affronter l’occupation », et ajouté : « Baha [qui signifie « lumière »] est une idée, et l’idée ne mourra jamais. Aujourd’hui, j’ai plus de 1 000 lumières, des étudiants qui suivent ses traces. » Et d’ajouter : « L’occupation a transformé tout le peuple palestinien en aspirants au martyre.” Mohammed Al-Azraq, étudiant en communication à l’université Al-Qods, a déclaré qu’Alyan avait prouvé que « la défense de la patrie requerrait une instruction ».
Le père de Baha Aylan, l’avocat Mohammed Alyan, avec un portrait de son fils dessiné lors de l’événement.
A la fin de l’événement, les participants ont écrit des messages d’hommage à Baha Aylan et à d’autres « martyrs », qui ont été recueillis dans une boîte réservée à cet effet pour éventuellement composer un livre. Beaucoup de participants portaient des sweat-shirts avec le portrait de Baha Aylan. [4]
Boîte pour recueillir les messages en l’honneur de Baha Aylan et d’autres martyrs (Maannews.net, 13 février 2016).
Le portrait de Baha Aylan à côté de celui de Muhannad Al-Halabi, qui a perpétré un attentat à l’arme blanche le 13 octobre 2015.
Notes :
[1] Alquds.edu, 14 février 2016.
[2] Alwatanvouce.com, 1er février 2016.
[3] Maannews.net, 11 et 13 février 2016.
[4] Maannews.net, 13 février 2016.