Lors d’une interview à la TV, le député yéménite Muhammad Muqbil Al-Himyari fond en larmes en décrivant la situation à Taizz, au Yémen. « Je ne parle pas par métaphore lorsque je dis que la ville est anéantie », déclare Al-Himyari, lançant un appel au roi saoudien pour qu’il « vienne à notre rescousse ». L’interview a été diffusée sur la chaîne télévisée yéménite Suhail, le 24 août 2015.
Extraits :
Intervieweur : Les milices des Houthis et celles d’ [Ali Abdallah] Saleh visent des civils. Pourquoi les milices visent-elles de plus en plus les civils à Taizz ? Tentent-elles de couvrir leurs pertes en bombardant des femmes et des enfants innocents ?
[…]
Quel regard portez-vous sur les victoires de la résistance et sur tout ce qui se passe à Taizz ?
Muhammad Muqbil Al-Himyari : Mon frère, les mots manquent pour décrire ce qui se passe à Taizz. La ville souffre… Les [Houthis] ne bombardent pas la résistance. Ils bombardent les femmes et les enfants.
Intervieweur : La résistance agit avec héroïsme.
Muhammad Muqbil Al-Himyari : C’est vrai. Nous appelons le président à mettre en œuvre ce qui a été convenu hier. Nous lançons un appel au roi [saoudien] et à quiconque : notre peuple se fait assassiner. Une ville entière… Je ne parle pas par métaphore en disant que la ville est anéantie. C’est la réalité. Quand nous écouteront-ils, sinon aujourd’hui ? Taizz a tenu bon quand bon nombre capitulaient. Taizz… Nos voix se sont enrouées. Notre propre peuple dit que nous [les politiciens] sommes négligents, mais ils ignorent que nous mourons encore et encore chaque jour.
[…]
Si vous ne venez pas à notre rescousse [maintenant], quand le ferez-vous ? Lorsque nous serons totalement brisés ? Cela n’arrivera jamais ! Taizz ne sera pas vaincue. Je verse des larmes de douleur pour le peuple, mais Taizz se dresse fièrement. Taizz restera une flèche, une épine dans la gorge des Perses.