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Egypte, Pays du Levant, Voix progressistes
3 September 2015
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Une auteure égyptienne : L’histoire foisonne d’exécutions du type de celles de l’EI ; adopter les Lumières est la seule arme contre une telle brutalité

Yasmin Al-Khatib (Photo : Yasminelkhateib.com)

Dans un article intitulé « La mort par le feu est une punition islamique », Yasmin Al-Khatib, auteure et artiste égyptienne progressiste, critique le fait que, après chaque exécution brutale commise par l’Etat islamique (EI), de nombreux musulmans prétendent que ces actions n’ont rien à voir avec l’islam. Elle observe que l’histoire musulmane – y compris celle du Prophète et de ses Compagnons –  regorge d’histoires d’exécutions macabres, ce qui indique que de telles actions ne sont pas étrangères à l’islam. Le christianisme, lui aussi, a un passé très violent et a exercé de nombreuses pratiques brutales. Toutefois, cette religion a évolué au fil des ans, empruntant la voie des Lumières, et l’islam doit l’imiter, sinon, des milliers d’organisations similaires à l’EI émergeront. 

Extraits de son article, publié sur le site Internet du quotidien Al-Tahrir : [1]

Je ne comprends pas pourquoi, mais après chaque acte pervers d’exécution commis par l’EI, de nombreux musulmans certifient que ces actions n’ont rien à voir avec l’islam. Après tout, l’histoire musulmane est remplie de formes d’exécutions terrifiantes, similaires ou même identiques à celles employées par l’EI. Je ne parle pas des exécutions motivées par le désir de vengeance, comme la crucifixion d’Al-Khallaj, [2] l’assassinat de Suhrawardi, [3] ou le massacre d’Ibn Al-Muqaffa. [4] [Je ne parle pas non plus] de la mutilation de cadavres, comme la pratique consistant à exposer les têtes des [victimes décapitées], qui a été inventée par les [califes] omeyyades. La plus fameuse victime de cette pratique a été le plus grand rebelle dans l’histoire musulmane, Hussein bin Ali. [5]  Je parle des [méthodes] d’exécution employées au cours de la période islamique la plus ancienne, que nos érudits considèrent comme la [source] essentielle de la législation islamique, telles que l’exécution par le feu ou en projetant quelqu’un du haut d’un promontoire, deux punitions qui ont été adoptées pour exécuter les homosexuels. Il régnait un consensus entre les compagnons du Prophète, pour dire que les homosexuels doivent être mis à mort, mais ils ne s’entendaient pas sur la méthode à employer. Certains pensaient qu’un [homosexuel] devait être brûlé vif,  d’autres voulaient faire écrouler un mur sur lui, et le laisser périr sous les décombres, et d’autres encore pensaient qu’il devait être projeté du haut du mur le plus élevé du village, puis lapidé pour l’achever. Cette dernière [méthode] est en fait employée par l’EI pour tuer un homosexuel projeté du haut d’un immeuble élevé à Bagdad. [6]

[Les premier et quatrième califes] Abou Bakr et Ali bin Abou Talib ont ordonné de brûler les homosexuels, ce qui était accompli. Selon un livre de l’historien Al-Tabari [7], Abou Abkr avait ordonné à ses officiers, au cours des guerres contre les apostats, de brûler plusieurs d’entre eux, et le livre Futuh Al-Buldan (« les Conquêtes du pays ») [8] relate que [le chef militaire musulman et compagnon du Prophète] Khaled bin Al-Walid a également brûlé certains otages apostats.

Ceci démontre que la pensée islamique n’est pas totalement exempte de responsabilité pour [la notion] d’exécution par le feu – fait que certaines personnes ont ignoré, soit délibérément, soit par ignorance, après l’exécution [par le feu] du pilote jordanien Mu’adh Al-Kasasbeh. Ces personnes ont justifié leur position en citant le hadith du Prophète – « Personne n’est autorisé à torturer par le feu, sinon le Maître du feu [Allah] » alors même que cela contredisait les récits mentionnés ci-dessus concernant les compagnons du Prophète qui exécutaient leurs victimes par le feu. Je m’interroge moi aussi sur ce hadith, puisqu’il ordonne de brûler des gens avant d’affirmer le contraire – [comportement] inconstant qui ne convient pas à un Prophète envoyé par Allah pour guider ses créatures sur le droit chemin. Voici le texte intégral de ce hadith : « Le Prophète a envoyé un escadron [de combattants] en leur disant : ‘Si vous trouvez l’homme dénommé untel, et l’homme dénommé untel, brûlez-les tous les deux par le feu’. Plus tard, il a dit : ‘Je vous avais ordonné de brûler ces deux hommes par le feu, mais personne n’est autorisé à torturer par le feu, sauf le Maître du feu, aussi si vous les trouvez, tuez-les’. »

Dans tous les cas, les califes omeyyades ont continué d’appliquer le châtiment par le feu, et plus tard les califes abbassides ont même amélioré cette punition et faisaient rôtir le condamné à petit feu jusqu’à ce qu’il expire, tout comme on fait rôtir un animal. S’agissant des tortures pratiquées pour entraîner la mort, il y a une histoire bien connue sur les hommes d’Urayna qui ont pris les chameaux du Prophète et tué l’homme qui les soignait en lui arrachant les yeux avec une épée affutée, puis en coupant les bras, les jambes et la langue et en le laissant mourir. Lorsque le Prophète a entendu cela, il a ordonné de leur couper les bras et les jambes et de leur arracher les yeux avec un fer rougi au feu, puis de les jeter dans la rue jusqu’à ce qu’ils meurent. Cette [punition] était conforme au principe de soumettre [le coupable] à ce qu’il avait fait aux autres, aussi atroce que soit l’acte en question.

Certains pourraient croire que l’objet de cet article est de noircir l’image de l’islam. Aussi, afin d’expliquer et de clarifier mon propos, permettez-moi de souligner que dans le passé, le christianisme pratiquait également l’exécution par le feu. [Ceci était vrai] en particulier au Moyen-Age, lorsque les tribunaux de l’Inquisition brûlaient des milliers de musulmans et que l’Eglise brûlait des milliers de femmes accusées de sorcellerie, ainsi que des philosophes, de peur [qu’ils ne diffusent] les Lumières. Mais en fin de compte, les Lumières ont triomphé et l’Eglise est devenue modérée et tolérante, comme elle l’est aujourd’hui. Les Lumières sont notre seule arme pour vaincre l’EI, parce que notre véritable guerre n’est pas contre [lui], mais contre l’idéologie extrémiste, et si nous ne l’affrontons pas, et ne le défaisons pas, des milliers [d’organisations] comme l’EI émergeront.

Notes :

[1] Tahrirnews.com, 29 juillet 2015.

[2] Mansour Al-Khallaj, poète soufi qui a été crucifié pour hérésie en 922 avant l’ère vulgaire.

[3] Shahab Al-Din Yahya Suhrawardi, célèbre philosophe soufi qui a été exécuté à cause de ses enseignements en 1191. Des récits contradictoires rapportent sa mort : laissé mourir de faim, jeté du haut d’un promontoire, tué par l’épée et/ou brûlé.

[4] Abu Muhammad Abdallah Ibn Al-Muqaffa était un auteur perse, traducteur et philosophe du huitième siècle qui s’est converti à l’islam. En 759, il a été accusé d’hérésie par le gouverneur de Basra et torturé à mort d’une manière terrifiante (ses membres ont été arrachés un par un et brûlés sous ses yeux jusqu’à ce qu’il meure).

[5] Le petit-fils du Prophète qui, après la mort du Prophète, avait prétendu être le vrai calife à la place de Yazid Abu Sufyan. En 680, il a été décapité et sa tête a été envoyée à Yazid, qui l’a exposée en signe de victoire dans son combat pour le trône. Après le décès de Hussein, ses partisans sont devenus une secte musulmane distincte, les chiites.

[6] En fait, l’EI a exécuté de nombreux hommes pour avoir commis des actes homosexuels, en employant cette méthode et d’autres. Voir rapport de MEMRI JTTM : “ISIS Campaign Of Executing Homosexuals – By Stoning, Shooting, Throwing Off Roofs, Public Torture: In Accordance With Shari’a Law As Explained By Influential Mainstream Islamic Preachers, Scholars On Leading Arab Media Outlets, Including Al-Jazeera, Hamas’s Al-Aqsa TV – WARNING – GRAPHIC IMAGES,” 10 mars 2015.

[7] Muhammad Ibn Jarir Al-Tabari (d. 923) était un des premiers historiens de l’islam et commentateurs du Coran. Son livre Tarikh Al-Tabari relate l’histoire des rois et des prophètes depuis la création du monde jusqu’à sa propre ère.

[8] Histoire des premières conquêtes de Mahomet et des premiers califes racontée par l’historien perse du neuvième siècle, Ahmad Ibn Yahya Al-Baladhuri.

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