Le 17 juin 2015, le quotidien iranien Kayhan, proche du Guide suprême Ali Khamenei, a publié un éditorial faisant l’éloge du mois du Ramadan et des 175 hommes-grenouilles iraniens tués lors de la guerre Iran-Irak, en 1980-1988, dont les corps ont récemment été rapatriés en Iran où ils ont été inhumés en tant que martyrs.
Selon Kayhan, l’Iran se trouve actuellement dans une situation similaire à celle des premières batailles de l’islam, lorsque Mahomet a remporté la bataille de Badr et qu’il a décimé les juifs de Khaybar. Il exhorte la nation iranienne à suivre l’exemple des martyrs pendant le Ramadan et à sauver l’islam, « étranglé par la duperie des juifs » et par la ruse des États-Unis, le « Grand Satan », et de la Grande-Bretagne, le « renard sournois ». Il met en garde que, dans le cadre de ce combat, Téhéran frappera la Maison Blanche en quelques minutes en cas d’attaque américaine contre les installations nucléaires iraniennes.
Critiquant les tentatives des dirigeants du Camp pragmatique, Hashemi Rafsanjani et le président Hassan Rohani, de parvenir à un accord nucléaire avec les États-Unis, l’éditorial affirme que ces mesures vont à l’encontre de l’injonction coranique s’opposant à la conclusion de pactes avec l’ennemi. Il accuse implicitement le président Rohani – qui avait qualifié les États-Unis de « dirigeants du village », traduisant ainsi sa perception de la suprématie américaine – de violer la déclaration du Coran selon laquelle Dieu ne permettra pas aux infidèles d’avoir le dessus sur Ses fidèles. Le journal ajoute que ces tentatives démentent la ferme résistance des martyrs à l’Occident, dirigé par les États-Unis. Il affirme également que les États-Unis sont aujourd’hui sur leur lit de mort.
Le journal dénonce la corruption économique attribuée à la famille Rafsanjani, et affirme que ces valeurs sont contraires à l’héritage des martyrs qui n’ont pas renoncé aux valeurs du djihad récemment prônées et promues par Khamenei. Il conclut en affirmant que l’Iran ne se soumettra pas aux États-Unis, en dépit de ses difficultés économiques, car il dispose d’une large marge de manœuvre, avance vers la réalisation de son objectif et prévoit une aide divine.