Deux événements récents ont attisé les tensions politiques entre la Jordanie et l’Autorité palestinienne (AP). Le 22 mai 2015, des fidèles ont perturbé un sermon du vendredi à la mosquée Al-Aqsa, prononcé par le cadi [juge musulman] jordanien Ahmad Hulail, venu à la mosquée à la tête d’une délégation jordanienne de haut-rang. Fin mai également, les médias arabes ont rapporté que Jibril Rajoub, président de l’Association de football palestinienne, qui possède la double nationalité, palestinienne et jordanienne, avait refusé de soutenir la candidature jordanienne à la présidence de la FIFA du demi-frère du roi Abdallah, le prince Ali Bin Al-Hussein.
Ces deux incidents ont provoqué les foudres des dirigeants et de la population jordanienne contre l’AP et ses représentants officiels. Selon eux, ces incidents étaient politiques, avaient été délibérément préparés pour nuire au Royaume de Jordanie, et ce faisant l’AP signifiait qu’elle avait oublié le soutien généreux de la Jordanie aux Palestiniens, et la trahissait.
Les médias et les réseaux sociaux ont publié des appels à régler les comptes avec la direction palestinienne et à repenser les relations entre la Jordanie et l’AP. Les cercles officiels jordaniens ont émis un même son de cloche. Des responsables officiels de l’AP se sont rendus en Jordanie, sous la direction de Mahmoud Abbas, pour tenter d’apaiser les Jordaniens.
Notons que les relations entre la Jordanie et l’AP sont tendues depuis plusieurs mois, en raison de la soumission d’un projet de résolution palestinien au Conseil de sécurité des Nations unies en décembre 2014, visant à fixer une date pour la fin de l’occupation et la création d’un Etat palestinien – initiative qui, selon la Jordanie, a été prise sans coordination appropriée avec elle.