Dans une déclaration publiée sur son compte Youtube personnel le 19 février, Wagdi Ghoneim; islamiste égyptien exilé en Turquie, fulmine contre les Égyptiens coptes, au lendemain du massacre de 21 Coptes en Libye, perpétré par l’EI. Ghoneim accuse les Coptes d’avoir fomenté un coup d’État contre l’ancien Président égyptien Morsi, et affirme qu’ils « ont la trahison dans le sang ». Extraits :
Wagdi Ghoneim : Voici mon commentaire sur le meurtre des Croisés en Libye.
[…]
Avant de commencer, laissez-moi clarifier qu’il s’agit de mon opinion personnelle. Il est vrai que dans ma jeunesse, j’ai été affilié aux Frères musulmans, mais actuellement je ne suis plus membre de cette organisation. De sorte que les Frères musulmans ne doivent pas être tenus responsables de mes propos.
[…]
Depuis qu’Amr ibn Al-As [Compagnon de Mahomet, qui le nomma général puis gouverneur d’Egypte N.d.T.] a conquis l’Égypte, l’islam y a été florissant, louange à Allah, et le peuple a bénéficié de la justice sous la domination de l’islam, jusqu’à ce que les Croisés en Égypte se mettent à conploter contre les musulmans. Ils ont commencé à conspirer contre nous, musulmans.
[…]
Lorsque plusieurs filles de Croisés se furent converties à l’islam, [les Coptes] les ont capturées, avec l’aide des services traîtres de la Sécurité de l’État, puis les ont enfermées dans des monastères et torturées, et à ce jour, nous ne savons pas ce qu’il est advenu de nos sœurs musulmanes en Égypte. Remarquez bien que nous sommes la majorité. Nous sommes 85 millions de musulmans, alors qu’ils sont quatre millions – six millions maximum. Ceci selon leurs propres statistiques. Est-il concevable que quatre millions de personnes règnent sur les autres 85 millions ?
[…]
Ils nous ont assassinés à Rabaa Al-Adawiya et sur les autres places. Ils auraient dû vivre à nos côtés, en paix et en sécurité. Il y a eu des époques où nous avons vécu à leurs côtés, et il n’y avait quasiment aucune différence entre nous. Les gens devenaient leurs amis, et ainsi de suite… Mais ils ont la trahison dans le sang, bien entendu. La trahison coule dans leur sang.
[…]
Ils n’étaient pas contents du Président qui a été élu. Nous sommes musulmans. Ceci est notre pays, et nous avons élu le Président Morsi. Les gens ont fait la queue sur des kilomètres pour élire Morsi, et le tribunal a jugé que c’était un Président légitime, mais [le pape copte] Tawadros et les Croisés ont fomenté un coup d’État contre notre Président. Ils ont fomenté un coup d’État contre le président musulman qui avait été élu.
[…]
J’ai des griefs personnels contre les Frères musulmans, parce qu’ils partagent la responsabilité de ce que les Croisés nous ont fait en Égypte. L’organisation des Frères musulmans les a flattés, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Ils leurs ont dit qu’ils pourraient jouir de « droits pleins et égaux ». Formidable ! Alors si nous, 85 millions de musulmans, construisons une mosquée, les quatre millions de Croisés doivent construire une église ? C’est un quid pro quo !
[…]
Même l’honorable Président Morsi, puisse Allah le libérer de prison, avait son conseiller croisé.
[…]
Bien entendu, je les déteste pour leur [refus de croire en] Allah. Je les méprise parce qu’ils sont infidèles. Notre Seigneur les a qualifiés d’Infidèles.
[…]
Toutefois, lorsque nous, musulmans, détestons un Croisé ou un Juif, le traitons-nous avec injustice ? Non. Non. Non et non.
[…]
Tawadros a félicité et remercié l’armée et la police, qui nous ont tués à Rabaa Al-Adawiya et sur les autres places. Après avoir brûlé les corps [des victimes], tiré sur les blessés à l’hôpital et les avoir brûlés vifs, vous les Croisés les félicitez de nous avoir tués ? C’est pourquoi mon seul commentaire sur le meurtre des Croisés en Libye est : pas de commentaire.
[…]