Le 4 février 2015, le site d’information égyptien Akhbarak.net rapportait que le Centre de fatwa qatari, un organisme du gouvernement qatari, avait retiré de son site une fatwa autorisant l’exécution par immolation. Le Centre de fatwa appartient à l’Autorité religieuse d’orientation et de dawa, affilié au ministère des propriétés religieuses et des Affaires islamiques.

Selon Akhbarak, le Centre de fatwa a retiré la fatwa de son site, Islamweb.net, quelques heures après l’immolation du pilote jordanien, Al-Muadh Kasasbeh, par l’État islamique [EI]. Toutefois, une recherche sur ce site révèle que la fatwa, publiée en juin 2009, est toujours disponible dans une autre section, ainsi que deux fatwas antérieures du même acabit.
La fatwa de juin 2009 a été émise en réponse à une question posée par un lecteur qui demandait s’il était permis d’exécuter un musulman par immolation, ajoutant qu’il avait entendu parler de tels cas. La fatwa publiée en réponse statuait que si, en règle générale, la charia interdit de brûler vifs des individus, certains érudits ont tendance à le permettre dans le cadre du principe de « mesure pour mesure ».
Le contenu et la conclusion de cette fatwa rappellent la fatwa émise par l’EI dans la ville syrienne de Racca pour justifier l’immolation du pilote jordanien, même si cette dernière concernait l’immolation d’infidèles, et non de musulmans. Selon la fatwa de l’EI, l’immolation du pilote était justifiée car celui-ci avait attaqué les musulmans par des frappes aériennes, et les avait ainsi brûlés vifs.