A la veille de la Journée de la Révolution iranienne, célébrée le 11 février 2015, le quotidien Kayhan, proche du Guide suprême iranien Ali Khamenei, intensifie son attaque contre les dirigeants du camp pragmatique, Hashemi Rafsandjani et le président Hassan Rohani. Dans son éditorial du 7 février 2015, il les qualifie de « courant déviant » – référence à ceux qui s’écartent de la voie de la Révolution islamique iranienne et des instructions de son fondateur, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, et de celles du dirigeant Khamenei. Kayhan les accuse de se faire passer pour des révolutionnaires, tout en agissant pour le compte des États-Unis et d’Israël, ennemis de la Révolution.
Accusant les chefs du camp pragmatique de préférer leur bien-être et leurs intérêts propres aux valeurs de la Révolution, comme l’exportation de la Révolution, Kayhan déclare qu’ils prétendent pourtant agir au bénéfice du peuple iranien. Il critique sévèrement ce qu’il considère comme une renonciation des dirigeants pragmatiques à exporter la Révolution au Yémen, en échange de concessions américaines dans les négociations nucléaires. Il exprime sa satisfaction de constater que Rohani et Rafsandjani n’étaient pas en position de prendre des décisions concernant les régions dans lesquelles la révolution s’est déjà répandue, c’est-à-dire la Palestine, l’Irak, la Syrie, le Liban, le Yémen et Bahreïn (de telles décisions relèvent de la compétence du Corps des gardiens de la révolution islamique – CGRI).
Dans son éditorial, Kayhan avertit les dirigeants du camp pragmatique, à deux reprises, qu’ils pourraient être déchus de leurs fonctions et isolés au niveau politique, comme c’est arrivé dans le passé à des groupes politiques iraniens qui appelaient au dialogue avec l’Occident ou à la promotion des droits humains et civiques en Iran.