Plusieurs membres des Frères musulmans (FM) ont publié sur leurs comptes de médias sociaux qu’une délégation de leur organisation s’était rendue au Département d’Etat américain, le 27 janvier 2015, où elle a rencontré des représentants du Département d’Etat et de la Maison Blanche, ainsi que des membres du Congrès et des représentants d’instituts de recherche américains. Selon ces informations provenant des FM, le but de la réunion était de « recueillir du soutien à leur opposition au régime d’Abd Al-Fattah Al-Sissi en Egypte ».
De son côté, l’administration américaine s’est d’abord trouvée embarrassée de constater que cette visite avait été dévoilée au grand jour ; elle l’a toutefois ouvertement reconnue quelques jours plus tard. La porte-parole du Département d’Etat Jen Psaki a déclaré que les membres des FM faisaient partie d’une délégation plus large comprenant, entre autres, d’anciens députés égyptiens, et qu’ils n’étaient plus actifs dans le mouvement aujourd’hui. Elle a ajouté que les réunions du Département d’Etat avec divers acteurs politiques étaient monnaie courante.
Le régime égyptien, indigné par la visite, a accusé l’administration américaine de ne pas respecter la loi égyptienne qui définit les FM comme une organisation terroriste, et d’ignorer la volonté du peuple égyptien. Selon lui, ce comportement va à l’encontre de la politique américaine, qui prône la lutte contre le terrorisme mondial. La presse égyptienne officielle et la presse saoudienne ont elles aussi critiqué avec virulence les Etats-Unis. Le fait que la révélation de cette visite ait coïncidé avec l’attaque terroriste d’envergure à Al-Arish le 31 janvier 2015, qui a fait 31 victimes, attaque attribuée par le régime égyptien et les médias aux FM, n’a fait qu’exacerber la colère envers les États-Unis, certains articles les accusant même d’en être responsables.