Dans le septième numéro du magazine en anglais de l’Etat islamique, Dabiq, publié le 12 février 2015, un combattant belge de l’EI, Abd Al-Hamid Abaaoud, alias Abu Omar al-Baljiki, raconte dans une interview l’histoire de son infiltration en Belgique pour y perpétrer des actes terroristes. Il parle des deux combattants belges avec lesquels il a voyagé en Belgique, et décrit les circonstances entourant leur mort aux mains des autorités belges, le 15 janvier 2015 à Verviers, en Belgique.
Dabiq publie une photo des deux combattants belges tués, Khalid Ben Larbi et Sufian Amghar, alias Abu Zubair Al-Baljiki et Abu Khalid Al-Baljiki. Abu Omar Al-Baljiki était bien connu des autorités ; son nom et ses photos ont été publiés dans la presse. Il se vante de son retour réussi en Syrie, alors qu’il était recherché.
NOTE : Selon le Parquet fédéral belge qui a divulgué le nom de l’un des deux djihadistes abattus lors de l’opération du 15 janvier à Verviers (information relayée par plusieurs organes de presse belges et français), la victime portait le nom de Souhaid El-Abdi. Or les deux djiahdistes mentionnés comme morts dans l’opération sont ici Khalid Ben Larbi (alias Abu Zubair Al-Baljiki) et Sufian Amghar (alias Abu Khalid Al-Baljiki).
Ci-dessous des extraits de l’interview d’Abu Omar, dans laquelle il transmet des informations sur son entrée en Belgique, son retour réussi en Syrie, et des détails concernant la fusillade où ses deux complices ont été tués.
Dabiq : Pourquoi êtes-vous parti en Belgique ?
Abu Omar : Alhamdulillah, Allah m’a choisi, ainsi qu’Abu Zubair Al-Baljiki (Khalid) et Abu Khalid Al-Baljiki (Sufyan), pour voyager en Europe afin de terroriser les croisés qui mènent une guerre contre les musulmans. Comme vous le savez, la Belgique est membre de la coalition des croisés qui attaque les musulmans d’Irak et du Sham [Syrie].
Dabiq : Etait-il difficile pour vous d’aller en Belgique ?
Abu Omar : Nous avons affronté un certain nombre d’épreuves durant le voyage. Nous avons passé des mois à essayer de trouver un chemin vers Europe, et par la force d’Allah, nous avons réussi à gagner en fin de compte la Belgique. Nous avons pu alors nous procurer des armes et installer une maison sécurisée, alors que nous planifions de mener des opérations contre les croisés.
Dabiq : Comment les médias kafirs [infidèles] ont-ils pu mettre la main sur une photo de vous en soldat djihadiste ?
Abu Omar : Un frère avait filmé des séquences vidéo de certains d’entre nous avant une bataille, mais il a perdu sa caméra, qui a ensuite été vendue par un murtadd [apostat] à un journaliste occidental. J’ai soudain vu ma photo partout dans les médias, mais Alhamdulillah, les kuffars ont été aveuglés par Allah. Je n’ai même pas été arrêté par un agent qui m’a dévisagé en me comparant à la photo, et m’a laissé passer, sans voir la ressemblance !
Dabiq : Si vous n’étiez pas avec eux pendant le raid, pourquoi êtes-vous devenu un suspect ?
Abu Omar : Les services de renseignements me connaissaient d’avant, parce qu’ils m’avaient déjà emprisonné. Après le raid contre la maison sécurisée, ils ont compris que j’étais avec les frères et que nous planifiions des opérations ensemble. Alors, ils ont réuni des agents de renseignements de partout dans le monde – d’Europe et d’Amérique – pour me détenir. Ils ont arrêté des musulmans en Grèce, en Espagne, en France et en Belgique pour m’appréhender. Subhanallah, toutes les personnes arrêtées n’étaient même pas liées à nos plans !
Dabiq : Parlez-nous de votre voyage au Sham.
Abu Omar : Alhamdulillah, Allah a aveuglé leur vision et j’ai pu partir et rejoindre le Sham, alors que j’étais pourchassé par tant d’agences de renseignements. Tout cela prouve que le musulman ne doit pas craindre les services de renseignement des croisés dont la réputation est usurpée. Mon nom et ma photo étaient étalés partout et pourtant, j’ai pu rester dans leur patrie, planifier des opérations contre eux, et partir en toute sécurité lorsque cela s’est avéré nécessaire.