Le 30 janvier 2015, Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) a diffusé un message audio de l’un de ses guides religieux, Ibrahim Al-Rubaish. Dans ce message, Al-Rubaish évoque la vague de solidarité en Occident, notamment en France, qui a suivi l’attentat contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, le 7 janvier.
Dénonçant ces manifestations de soutien, il affirme que quiconque y a participé, musulman ou pas, doit être pris pour cible et payer un prix très lourd. Il accuse également la France de mener une guerre contre l’islam et les musulmans. Pour lui, la France et tous les infidèles qui participent à l’offensive contre l’islam et les musulmans et laissent leurs citoyens blasphémer librement contre l’islam, doivent également payer, ce qui aura un impact sur les plans sécuritaire et économique.
Il souligne que les musulmans doivent déclarer la guerre à quiconque injurie le prophète Mahomet, et faire pression sur les gouvernements infidèles pour qu’ils adoptent une loi criminalisant le blasphème contre l’islam. Il exhorte les musulmans à tuer quiconque offense Mahomet, précisant que nulle consultation n’est nécessaire en la matière.
Principaux points d’Al-Rubaish :
Al-Rubaish évoque la haine profonde des incroyants à l’encontre des musulmans qui, dit-il, est mentionnée dans le Coran et la Sunna. Les infidèles chercheraient à éloigner les musulmans de leur religion. Leur injure à Mahomet ne serait qu’une nouvelle forme d’animosité envers l’islam. Ces actions sont délibérées, dit-il, car ils savent à quel point les musulmans vénèrent Mahomet. Les offenses des incroyants à l’égard de Mahomet s’ajoutent à une série de crimes perpétrés contre les musulmans, tels que leur agression contre les pays musulmans et leur défense de la corruption dans ces Etats. Il explique ainsi que les musulmans ont le droit de riposter à ces crimes.
Al-Rubaish insiste sur l’obligation pour les musulmans de défendre le nom de Mahomet, puis déclare que les musulmans qui l’injurient commettent un acte de kufr [hérésie] et sont par conséquent excommuniés de la demeure de l’islam.
Al-Rubaish relève que les musulmans ont hésité à condamner les caricatures de Charlie Hebdo, ou à appeler au boycott des produits français. Il critique les musulmans qui ont rejoint les incroyants en se solidarisant de Charlie Hebdo, et affirme qu’un musulman qui exprime sa solidarité envers quiconque offense le Prophète est un hérétique.
Il affirme que tout musulman apte a le devoir de défendre Mahomet et de maîtriser ceux qui l’insultent. « Les incroyants qui ont rejoint en signe de solidarité ceux qui ont injurié Mahomet… doivent payer un prix très lourd ». La France a endossé le rôle de leader (parmi les non-croyants) dans la lutte contre l’islam et les musulmans.
« Les incroyants doivent payer le prix de leur offensive sur nos terres, et de leur injure à notre Prophète, un prix qui portera atteinte à leur sécurité et leur économie. » Il appelle à des attaques en Occident, notamment en réaction au laxisme des gouvernements envers ceux qui blasphèment contre Mahomet.
« Les incroyants devraient être radiés dans leur propre pays, [et] quiconque a insulté notre Prophète [doit] être châtié, ainsi que quiconque a exprimé sa solidarité envers qui a injurié [le Prophète], et le travail [du djihad] doit se poursuivre, et le raid doit être suivi d’un autre raid. »
Ainsi, explique Al-Rubaish, des pressions seront exercées sur les gouvernements pour réprimander toute personne qui injurie l’islam. La série d’attaques doit se poursuivre, « jusqu’à ce que chaque journaliste comprenne que s’il a offensé l’islam, aucun journal ne l’embauchera, aucun hôtel ne lui offrira le gîte, et il ne trouvera aucun lieu où dormir d’un sommeil profond. »
Al-Rubaish appelle ensuite à déclarer la guerre à quiconque injurie Mahomet : « Nous devons les pousser à abroger la liberté d’expression – si elle signifie offenser les musulmans… et nous ne serons en mesure [d’y arriver] que si nous déclarons la guerre à chaque [personne qui] offense [Mahomet]. » Lorsque les pays infidèles comprendront le prix qu’ils paient pour cette forme de liberté d’expression, ils finiront par adopter une loi contre quiconque injurie les musulmans, dit-il.
Al-Rubaish conclut en appelant les musulmans à tuer ceux qui offensent Mahomet, et précise qu’aucune consultation n’est nécessaire à cet égard : « Ô musulmans qui aimez le Prophète… procédez avec la bénédiction d’Allah, et ne consultez personne pour tuer quiconque a injurié le Prophète… car cela ne fait pas partie des questions qui [nécessitent] consultation ».