Dans une vidéo mise en ligne sur Youtube fin octobre 2014 et intitulée « BHL fait un four », l’humoriste Dieudonné M’bala M’bala s’en prend à une sélection de personnalités juives de France. Notons que la vidéo démarre avec la défense d’un agriculteur français s’étant « fait voler toutes ses terres », ce qui suscite d’emblée de la sympathie pour le propos de l’humoriste et la victime dont il est question. Toutefois, Dieudonné passe rapidement au sujet de personnalités juives qui seraient détestées des « Français » et qu’il invite à partir pour Israël (Bernard-Henri Lévy), ou qui auraient « accès à tout » (Eric Zemmour) ou encore qui se placeraient au-dessus des juges et des lois (Roger Cukierman). Dieudonné est filmé assis derrière son bureau, sur lequel sont posés des symboles de son univers antisémite, notamment des statuettes d’ananas, rappelant sa chanson « Shoananas », qui tourne en dérision l’Holocauste. Extraits :
Bernard Henri Lévy
7 :38 : Ah BHL. Je suis content parce qu’il y a quand même une morale. L’imposteur est démasqué. Avec le temps c’est fini, on voit que le mec n’a vraiment aucun talent : dégage. Avec le temps tu dégages, et ça, ça fait quand même plaisir. Par contre au niveau des bénéfices, c’est sûr que c’est chaud. On peut parler d’un programme d’extermination définitive de tout ce qui est bénéfices. On peut parler d’une « shoah théâtrale ». Je pense qu’on va peut-être avoir ça dans les manuels scolaires l’année prochaine. Le peuple ne veut pas de ce genre de… L’opinion publique ne s’intéresse pas du tout […]
8 :28 Extraits de propos tenus par Bernard Henri Lévy
8 :43 : Il fait rire personne pourtant il a essayé un jeu de mots : théâtre des couilles en or avec le certain M’bala M’bala, souvenez-vous (rires). BHL qui m’appelle le « bandit friqué », regardez.
9 :06 : Extraits de propos tenus par Bernard Henri Lévy
9 :13 : Friqué obligatoirement parce que moi j’arrive à vendre au moins trois quatre billets quand même, alors que toi, BHL…
En fait l’opinion publique ne veut plus de toi, les Français ne veulent plus de toi, fais ton alyah [immigre en Israël], dépêche-toi, va jouer ta pièce à Jérusalem, c’est fini. Parce que les gens ne se sentent pas… On ne se reconnaît pas dans ce que tu racontes, pas du tout.
Eric Zemmour (essayiste et journaliste)
10 :42 : Contrairement au livre de Zemmour, il (le livre Interdit de rire) a été refusé. Zemmour il a accès à tout, c’est ça qui est louche par rapport à ce qu’il raconte. T’as envie d’être d’accord avec lui, mis à part ses conclusions. Il aime pas les Arabes, il aime pas les musulmans… mais un musulman qui n’aime pas les juifs par contre, je suis pas sûr qu’il ait autant de publicité. C’est la question que je me pose. Zemmour, qu’est-ce que t’en penses ?
11 :50 : Parce qu’il y a des trucs bien que tu dis… Pétain, tout ça. Tu m’as fait découvrir Pétain. Je savais pas – et c’est vrai – que c’est intéressant. Tu l’expliques bien ; tu expliques comment… C’est vrai que finalement on a peut-être perdu au change. C’est les conclusions de Zemmour.
Roger Cukierman (président du CRIF) et Alain Jacubowicz (président de la LICRA)
12 :10 : Par contre, ce qui est étonnant, c’est que quand moi je suis mis en examen c’est grave, et quand c’est les autres non… Cukierman ou Alain Jacubowicz : non c’est pas grave, c’est normal, c’est automatique… (Rires) […] Cukierman, lui ça le fait marrer, il trouve ça drôle. Il est fier d’être mis en examen. C’est la première fois qu’on entend quelqu’un qui est fier d’être mis en examen. Y’a un juge d’instruction, y’a une justice, lui il dit que ça l’amuse, il trouve ça drôle, c’est la première fois qu’il me trouve drôle.
12 :50 : Je te rassure Roger, moi je t’ai toujours trouvé à pisser dans mon froc, mais là tu lis ton texte, la petite cravate rouge déjà, ça change.
Extraits de propos tenus par Roger Cukierman
13 :04 : Ce que je trouve incroyable, c’est ce côté extrêmement hautain, t’as vu il est au-dessus de tout, au-dessus des juges, au-dessus des lois : [imitant Roger Cukierman] « Ohoho, vous me faites rigoler », comme si moi j’allais dire, quand je suis mis en examen, au juge : « C’est drôle, je suis fier d’être devant vous ». Ca se fait pas, quand même…
13.39 : Là, t’as vu, il a tombé la veste « ouais j’encule les juges »…
13 :53 : Mais Roger, de toutes façons j’ai retrouvé une image de toi, regarde. Dans le regard, Roger, on voit… tu vois j’ai pas envie de te confier mes gosses. Je pense qu’on est très nombreux à se dire, oh la la. […] Toi (à la figure de la mouche qui lui tient compagnie, du même nom) tu sens bon Roger, quand tu l’ouvres on a quand même la sensation d’avoir à faire à quelqu’un de raisonnable. Roger [Cukierman], lui, il est mis en examen mais il dit pas de quoi exactement : l’antisémit… non, non. Roger, c’est pas ça, Roger il faut que tu relises ton dossier là, parce que nous on a quand même un dossier, c’est une procédure en cours, normalement t’as pas à en parler, mais lui il en parle, moi je laisse mes avocats gérer ça.
14 :38 : Mais lui c’est plutôt la finance. J’ai vu dans l’excellent bouquin de Paul-Eric Blanrue [qui a valu à son auteur d’être poursuivi en justice pour contenu antisémite], que j’ai pas encore lu, mais j’ai commencé à lire des passages, y’a une phrase de Roger Cukierman : « Je me découvre une vocation de financier, suite à la lecture de l’ouvrage d’Henry Coston [journaliste, éditeur, essayiste et militant d’extrême droite français] … Il m’a convaincu que les banquiers avaient un pouvoir considérable sur l’économie et qu’aucune profession ne pouvait s’avérer plus intéressante. » (Rires) C’est incroyable. C’est le fric. C’est pour ça la loi, pour lui : il l’instrumentalise, il est au-dessus du Conseil d’Etat tu vois, parce que le Congrès juif mondial avait fait plier le Conseil d’Etat, il s’en était vanté. Il avait trouvé ça bien. Pourquoi pas ? Pourquoi les médias n’en parlent pas, ça c’est la vraie question. C’est une mise en examen quand même importante, d’un homme qui reçoit tous les présidents de la République. Donc, BHL au revoir, salut.15 :24