Par N. Mozes –
Selon un site de l’opposition syrienne, le jour de l’Achoura, qui cette année est tombé début novembre, « les rues de Damas, ‘capitale des Omeyyades’ [sunnites], étaient remplies de symboles chiites et de rituels d’auto-flagellation. » Si ce n’est pas la première année que les croyants chiites observent l’Achoura à Damas, où se trouve le sanctuaire de la fille d’Ali Sayyida Zainab, lieu de pèlerinage chiite, cette fois les cérémonies ne se sont pas limitées, comme les années précédentes, aux quartiers de la ville à prédominance chiite, comme le quartier d’Al-Amin, et à côté du sanctuaire de Zainab.
Cette année, les célébrations ont atteint une envergure sans précédent. Elles ont gagné de grandes parties de la ville, y compris la Mosquée omeyyade de Damas, symbole du règne de la dynastie des Omeyyades à Damas, de 661 à 750 avant notre ère, qui furent les ennemis féroces des chiites.
Ces cérémonies à grande échelle de l’Achoura à Damas, après quatre ans de combats inter-communautaires sanglants, sont une démonstration de force du régime alaouite du président syrien Bachar Al-Assad et de ses alliés chiites. Elles montrent également aux adversaires du régime, à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie, qu’il croit en sa victoire.
Pour ces adversaires, ces cérémonies chiites de grande ampleur marquent une nouvelle étape dans la progression de l’influence chiite en Syrie, qui se fait avec le consentement, et même sous la direction, du régime, et qui s’est intensifiée depuis le début de la guerre civile de mars 2011.
Procession de l’Association de scouts Imam Al-Mahdi en Syrie (Photo : Zamanalwsal.net, 9 mars 2014).