Le site de la chaîne de télévision du Qatar basée aux États-Unis, Al-Jazeera America, affiche un article intitulé « Les décapitations demeurent une partie intégrante du système judiciaire saoudien ».
L’article, écrit par le producteur numérique du site Amel Ahmed, souligne que l’Arabie saoudite condamne des dizaines de personnes à la peine de mort par décapitation chaque année, pour crimes violents ou même non-violents, et inflige des châtiments brutaux, même à des activistes politiques, afin d’étouffer toute rébellion.
Pourtant, écrit-il, tandis que les décapitations effectuées par l’Etat islamique en Irak et au Levant ont suscité l’indignation à travers le monde, les analystes et militants se plaignent que les sentences à la peine capitale en Arabie saoudite soient largement ignorées par la communauté internationale, notamment les États-Unis, qui ne mettent pas à profit leurs bonnes relations avec le Royaume pour lui imposer des réformes favorables aux droits de l’Homme.
Notons que les nombreux articles critiquant l’Arabie saoudite publiés sur le site reflètent les relations actuellement tendues entre les deux pays. L’année dernière, les tensions entre le Qatar et ses voisins du Golfe ont atteint un paroxysme.
En mars 2014, l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont même rappelé leurs ambassadeurs du Qatar, pour protester contre la politique qatarie, qui selon eux, porte atteinte à la sécurité et à la stabilité du Golfe.
Le soutien du Qatar aux Frères musulmans [FM] et à à ses partisans en Egypte et dans le Golfe lui-même, et sa politique étrangère face à l’Iran, au régime syrien et au Hezbollah, qui s’inscrit souvent en porte à faux avec celle d’autres pays du Golfe, ont suscité la colère des trois pays.
Par ailleurs, la chaîne Al-Jazeera, accusée de se faire le porte-parole du Qatar, est à elle seule un sujet de discorde.