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En prenant le contrôle de régions étendues du nord de l’Irak, pendant l’été 2014, l’Etat islamique (EI) a capturé des villages yézidis, et aurait vendu et utilisé de nombreuses femmes yézidies comme esclaves sexuelles.
Sur les médias sociaux, les combattants étrangers de l’EI échangent des plaisanteries à leur sujet et débattent de différents points de la loi islamique concernant l’esclavage. Ils en arrivent à la conclusion que les musulmans peuvent posséder et vendre des non-musulmans comme esclaves, en particulier des femmes, que le maître peut utiliser et violer à sa convenance.
Une discussion sur le sujet a été lancée le 3 septembre 2014 sur Facebook. Le combattant français « Abou Jihad », actuellement en Syrie, est l’un des principaux diffuseurs des documents en français du groupe.
Un débat similaire s’est tenu sur Twitter, quelques jours plus tôt, entre des combattants et partisans britanniques de l’EI.
Combattants et partisans de l’EI sur Facebook, le 3 septembre 2014
Abou Jihad Al-Munfarid : 350 dollars l’esclave à Mossoul si vous voulez lol.
[…]
Abu Selefi : J’ai entendu dire qu’il y avait des esclaves à Raqqa est-ce vrai ?
Abde-Rahman Bennass : J’avais vu autour de 180 dollars l’esclave lol.
Abou Muhammed : Vous avez fait revivre une tradition.
Abou Jihad Al-Munfarid : Oui, j’ai entendu des frères dire qu’il y en a à Raqqa.
[…] 180 dollars ça doit être [le prix pour] les moches.
Abde-Rahman Bennass : Lol je suis plié.
Shinobi Arakiri : Lol… et ça vaut combien en pièces détachées ? Regarde s’il y a moyen d’avoir des reins ou des foies y’a preneur.
Dawla Islamia : Les esclaves elles sont faites pour quoi ? C’est un peu comme ta femme mais sans contrat de mariage ?
Amine Gyan Casablanca : Si elles deviennent musulmanes elles sont libérées ?
Abou Jihad : Ce n’est pas vraiment comme ta femme, tu la laboures, tu la fais travailler à la maison, tu l’envoies chez tes parents pour qu’elle travaille chez eux, des trucs comme ça.
Cara Mello : Si elle devient musulmane, il me semble que tu n’es pas obligé de la libérer. C’est obligé si tu as un enfant avec…
[…]
Dawla Islamia : Tu peux avoir des enfants avec elle ?
Cara Mello : Oui, mais elle deviendrait libre.
[…]
Abou Jihad Al-Munfarid : C’est l’enfant qui devient libre, pas la femme (si elle n’est pas musulmane).
Mehdi Eux : Ca donne pas faim perso.
[…]
Je préfère ma future femme qu’une esclave sale.
Dawla Islamia : Donc, on peut être intime avec elle sans contrat de mariage ? Et on peut en avoir plusieurs ?
Abou Jihad Al-Munfarid : Oui […] Elles sont idolâtres, il est donc normal qu’elles soient esclaves, à Mossoul elles sont dans une pièce elles pleurent hhhhh, et il y en a une qui s’est suicidée lol.
Ouais moi j’ai 350 dollars lol.
[…]
Abou Selma Al Ghomrassni : Mais si l’esclave refuse les rapports intimes ? Si ta femme refuse que tu aies des rapports intimes avec l’esclave ?
Mehd Eux : Ah c’est une bonne question.
Dawla Islamia : Les femmes sont des jalouses. Elles ne vont jamais vouloir.
[…]
Abou Jihad Al-Munfarid : Une femme qui reste chez toi et qui ne veut pas de toi, au bout d’un moment elle craque, elle sera obligée d’avoir des rapports avec toi. Et puis les esclaves elles ont peur des Mujahidines donc elles se sentent obligées lol.
[…]
Abou Selma Al-Ghomrassni : Deuxième question : si ta femme refuse ?
Abou Jihad Al-Munfarid : Elle n’a pas à refuser.
[…]
C’est une tradition.
[…]
Mouhamad Al Chalhi : J’ai 3 500 dollars à gaspiller, je vais en acheter 10, qui en veut une ?
Combattants et partisans britanniques de l’EI sur Twitter, le 28 août 2014
Les combattants et partisans britanniques de l’EI ont tenu un débat similaire sur Twitter. Le 28 août 2014, Umm Farris (@UmmAnwar_), l’épouse d’un combattant d’Al-Raqqa, a tweeté : « Je suis entrée dans une pièce, j’ai salué d’un salam tout le monde dans la pièce et me suis aperçue qu’il y avait une fille yézidie esclave là-bas aussi… Elle a répondu à mon salam. »
Abu Sulayman, un autre djihadiste anglophone qui se trouve actuellement en Syrie et serait membre de Jabhat Al-Nusra, a répondu : « Ma sœur, où est-ce que je peux acheter une de ces esclaves ? » Un troisième participant se manifeste : « Je peux en acheter une aussi ? Envoyez-en une au Koweït, s’il vous plaît… »