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Djihad et terrorisme, Gaza et AP, Regards de la semaine
16 July 2014
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Pourquoi le Hamas a-t-il lancé une offensive de roquettes contre Israël ?

Analyse de Y. Carmon et Y. Yehoshua *

Le conflit actuel à Gaza, qui a débuté par l’envoi de dizaines de roquettes contre les villes israéliennes, sur une superficie particulièrement étendue (Beersheba,Rehovot, Ashdod et plus tard Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa), suscite des interrogations quant aux raisons de cette offensive du Hamas. Pourquoi, ce 7 juillet 2014, le Hamas a-t-il élargi le champ de bataille au-delà des précédents échanges de tirs avec Israël, et envoyé des roquettes plus profondément en Israël qu’au cours de l’opération Pilier de défense de novembre et décembre 2012 ?

Apparemment, la décision du Hamas de lancer une offensive de roquettes contre Israël a été prise au niveau local par la branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, peut-être sans même consulter l’aile politique du mouvement à l’intérieur ou à l’extérieur de la bande de Gaza – et ce pour des raisons locales et ponctuelles détaillées ci-dessous. A ces raisons s’ajoutent des considérations liées à la perte de vitesse du Hamas sur la scène politique palestinienne, ainsi que sur la scène arabe dans son ensemble.

1. Raison ponctuelle de l’offensive : la découverte par Israël d’un projet stratégique du Hamas et volonté de le détruire

Le 5 juillet, deux jours avant que le Hamas eut envoyé sa première salve de roquettes sur Israël, celui-ci avait frappé l’un des longs tunnels de l’organisation (il en existe des dizaines) menant hors de la bande de Gaza et jusqu’en Israël. Ce tunnel était l’un de ceux construits ces dernières années dans le cadre d’un projet stratégique visant à surprendre Israël dans les conflits à venir, et permettant au Hamas d’envoyer des hommes armés profondément en Israël afin de commettre des attentats dans des zones densément peuplées.

La découverte et la destruction de ce tunnel et du projet stratégique qui lui était attaché (en plus de la mort d’hommes armés à l’intérieur du tunnel) ont apparemment motivé la branche militaire à répondre par une salve de roquettes de longue portée, dans le but de toucher des zones à travers le pays, pour provoquer une réaction israélienne de grande envergure.

2. Les raisons fondamentales de l’offensive du Hamas

A. Le déclin du statut du Hamas sur la scène politique intérieure et les différends inter-palestiniens

Au cours des dernières années, le statut du Hamas a décliné, même chez ses partisans et sympathisants palestiniens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la bande de Gaza. Le contexte de ce déclin est la grave crise économique qui sévit dans la bande, ainsi que la politique intérieure et extérieure du mouvement.

Le Hamas espérait que la  réconciliation tant attendue  avec l’Autorité palestinienne (AP), conclue le 23 avril 2014, adoucirait les dures critiques palestiniennes à son égard ; or il n’en fut rien. Le mouvement a été accusé de capituler face aux exigences de l’Autorité palestinienne. Le Hamas n’en a rien gagné, en tout cas à court terme. Le Hamas a en effet renoncé au contrôle de la bande de Gaza avec cet accord, et consenti à la formation d’un gouvernement dirigé par le membre du Fatah Rami Hamdallah, dont la plupart des ministres sont également affiliés au Fatah – alors que l’Autorité palestinienne, pour sa part, poursuivait ses arrestations de militants du Hamas en Cisjordanie.

En outre, l’AP a omis de verser leurs salaires à quelque 40 000 anciens responsables de l’administration du Hamas, officiellement par respect des exigences des Etats-Unis et de l’Union européenne qui ont promis une aide financière à l’AP, et en dépit de la volonté du Qatar de payer ces salaires. A cela s’ajoute le refus de l’Egypte de tenir compte de la demande du Hamas d’ouvrir le passage de Rafah.

Le gouvernement du Hamas doit répondre aux critiques, tant au sein du mouvement qu’à celles émanant d’autres factions palestiniennes dans la bande de Gaza, comme le Jihad islamique, qui l’accusent d’avoir abandonné la voie de la résistance et d’avoir signé l’accord de réconciliation avec l’AP, alors même que celle-ci n’a pas renoncé à la possibilité de négocier et de coopérer au niveau sécuritaire avec l’actuel gouvernement israélien.

B. Statut du Hamas sur la scène arabe. Après avoir été répudié par l’axe Iran-Syrie, le Hamas tente d’obtenir les faveurs de l’Iran.

Le statut du Hamas dans le monde arabe et musulman a subi un certain nombre de changements depuis le début du « Printemps arabe ». En Syrie, le soutien du mouvement aux rebelles opposés au président Bachar Al-Assad, et le fait qu’il ait rejoint l’axe des Frères musulmans dirigé par le Qatar, la Turquie et l’Egypte de Mohamed Morsi, ont conduit l’axe de la résistance dirigé par l’Iran et la Syrie à rejeter le Hamas.

Le Hamas a payé cher le fait de s’être positionné contre le régime Assad : les dirigeants du Hamas – accueillis par la Syrie depuis des décennies – ont été accusés par Assad d’être des « traîtres et des égoïstes » [1], d’avoir abandonné la voie de la résistance, et ont été expulsés du pays au début de l’année 2012. A ce jour, le mouvement n’a pas trouvé de siège définitif pour son bureau politique.

Le leader de l’axe de la résistance, l’Iran, a également exprimé son mécontentement face à la politique du Hamas, revoyant à la baisse le soutien financier qui lui est accordé, plongeant le Hamas dans une crise financière encore plus sévère. Le Guide suprême Ali Khamenei a même pris soin de rappeler à Ismaïl Haniyeh, à l’époque Premier ministre du Hamas à Gaza, lors de sa visite de février 2012 à Téhéran, le « sort de Yasser Arafat, expulsé par les pays de la région, car il avait abandonné le chemin de la résistance » [2].

En outre, le parrainage du Hamas par le Qatar s’est avéré peu fiable, en raison des fortes pressions exercées par d’autres pays du Golfe pour que cesse le soutien qatari aux Frères musulmans, Hamas compris.

Le Hamas s’est retrouvé encore plus isolé suite à la crise traversée par l’islam politique avec l’éviction du président égyptien Mohamed Morsi. Ces événements ont conduit le Hamas, comme le Qatar, à chercher les faveurs de l’Iran et à envisager la possibilité de retourner dans le giron de l’axe de résistance (peut-être même sans demander au Hamas d’ajuster sa position vis-à-vis du régime Assad en Syrie). Il semble cependant que jusqu’ici, l’Iran n’ait pas répondu aux demandes du Hamas, et ait fermement refusé de recevoir Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, à Téhéran.

Le 22 mai 2014, Mechaal a dû se contenter d’une rencontre avec Hossein Abdollahian, adjoint du ministre des Affaires étrangères iranien, dans la capitale du Qatar, Doha. Les comptes-rendus de la réunion du Hamas et de l’Iran comportent des divergences importantes, attestant du fossé qui les oppose. Un article publié le 26 juin 2014, environ un mois après la réunion, sur le site iranien Tabnak, intitulé “M. Mechaal, répondez aux questions suivantes avant de demander de l’aide”, exprime clairement le sentiment iranien d’avoir été trahi.

Il pose la question : « Comment l’Iran peut-il faire à nouveau confiance à une organisation qui a tourné le dos au régime syrien après avoir siégé à Damas des années et reçu plusieurs formes d’aide [du régime de Damas]… ? Comment faire confiance à une organisation qui a bénéficié du soutien iranien pendant des années, et qui a ensuite qualifié la Turquie et le Qatar de sauveurs ? » [3]

La loyauté vacillante du Hamas à l’axe de la résistance – abandonnant l’Iran et la Syrie pour ensuite tenter de les rejoindre – lui a fait perdre en crédibilité, aussi bien auprès des fidèles de l’axe de résistance qu’auprès de ses adversaires, et a amoindri son statut aux yeux des Arabes et des musulmans en général.

C. Clash avec le régime égyptien et impact sur la vie quotidienne dans la bande de Gaza 

Comme indiqué ci-dessus, la destitution du régime de Morsi en Egypte, le 30 juin 2013, régime qui avait parrainé le Hamas, a aussi contribué à décrédibiliser le mouvement dans le monde arabe. La connexion Frères musulmans – Hamas a valu à ce dernier d’être l’objet de sévères critiques des médias égyptiens, depuis avant même la révolution de janvier 2011. Il a été accusé d’agissements délibérés pour porter atteinte à la sécurité de l’Etat égyptien et à sa souveraineté par une série d’attentats – dont celui d’août 2012 à Rafah, au cours duquel 16 soldats égyptiens ont été tués -et d’interférer dans les affaires intérieures de l’Egypte.

Après l’éviction de Morsi, le statut du Hamas a encore décliné. Actuellement, les autorités égyptiennes lui sont ouvertement hostiles : il a été déclaré illégal par un tribunal égyptien, et plusieurs militants du Hamas sont poursuivis en justice ; le passage de Rafah reste fermé, et l’armée égyptienne mène des opérations de grande envergure contre les tunnels de contrebande dirigés par le Hamas qui relient le Sinaï et la bande de Gaza, lesquels étaient et demeurent le seul passage libre reliant la bande de Gaza à l’extérieur.

D. L’enlèvement et l’assassinat des trois adolescents israéliens et ses ramifications. Les résidents de Cisjordanie n’ont pas répondu à l’appel du Hamas de lancer une troisième Intifada

L’enlèvement du 12 juin et l’assassinat des trois adolescents israéliens, qu’ils aient ou non été perpétrés sur l’injonction du Hamas, ont également poussé le Hamas à enclencher une escalade de la violence dans la bande de Gaza. Là aussi, le mouvement a accumulé une série de pertes. Malgré la réconciliation Fatah-Hamas, il existait une coordination sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et Israël pour trouver les ravisseurs et les captifs. En outre, bien que l’enlèvement ait eu lieu pendant la campagne « Eau et Sel » visant à faire libérer les prisonniers palestiniens, il n’a fait qu’aggraver la crise des prisonniers, vu que de nombreux militants du Hamas – dont certains avaient été libérés dans le cadre de l’échange Gilad Shalit – ont été arrêtés par Israël. En outre, les résidents de Cisjordanie n’ont pas répondu aux appels répétés des porte-parole du Hamas à lancer une troisième Intifada contre l’occupation.

* Y. Carmon est Président de MEMRI ; Y. Yehoshua est vice-Présidente des Recherches et Directrice de MEMRI Israël.

 

Notes :

[1] Voir MEMRI Special Dispatch No.5480, “Bashar Al-Assad: The Nobel Peace Prize Should Have Gone To Me”

[2] Khamenei.ir, 12 février 2012

[3] Tabnak.ir, 26 juin 2014

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