Le rapport qui suit est gracieusement offert par le MEMRI JTTM (Veille de la menace djihadiste et terroriste). Pour des informations sur l’abonnement au JTTM, cliquez ici.
I) Présentation
II) Enseignement par Jaish-e-Mohammed de versets djihadistes dans les villes pakistanaises
III) Interprétation du militant pakistanais Maulana Masood Azhar de versets sur le djihad
IV) Interprétation des versets coraniques sur la bataille
V) Citation de versets coraniques en référence aux attentats-suicides
VI) Justification des attentats visant églises, synagogues et mosquées
VII) Versets concernant la modération/contrainte en religion
VIII) Assassinats ciblés de chiites musulmans au nom de l’islam
IX) Interprétation des versets sur les médias djihadistes
X) Interprétation des versets sur le djihad financier
I) Introduction
Ce document examine comment les organisations djihadistes utilisent des versets du Coran pour défendre la cause djihadiste et influencer les jeunes musulmans. Il expose la manière dont les arguments progressistes concernant l’islam, le djihad et le rôle historique du prophète Mahomet sont réfutés par les organisations djihadistes, qui s’appuient sur des versets coraniques et d’anciennes traditions islamiques.
Dans un éditorial publié en juillet 2013, le Daily Outlook Afghanistan, un journal basé à Kaboul, avertit que les talibans utilisent des versets coraniques pour enrôler et préparer les enfants au terrorisme-suicide. Il observe : « Au cours de la dernière décennie, des enfants aussi innocents que des anges sont de plus en plus souvent utilisés pour mener des attaques terroristes en Afghanistan, principalement des attentats-suicides. La tendance, d’abord initiée par Al-Qaïda, s’est propagée au sein des talibans ces dernières années. Les insurgés talibans en Afghanistan soudoient des enfants affamés de huit ans en leur demandant de placer des pièges mortels en bordure de route, servir de leurres dans des embuscades et même devenir des bombes humaines…
224 enfants des prisons de Helmand et Ghazni ont été arrêtés par les forces gouvernementales pour avoir planifié ou perpétré des attentats. Voici un autre exemple de la façon dont les talibans endoctrinent des enfants pour les utiliser dans des attaques suicides : ils leur donnent des amulettes contenant des versets coraniques de commandants talibans, afin de les assurer qu’ils seront protégés de l’explosion.
En avril 2013, le Centre de Production Al-Saadiqeen du Front Toora Bora, un constituant de l’Emirat islamique d’Afghanistan (l’organisation faîtière des talibans dirigée par le mollah Mohammad Omar), a diffusé une vidéo d’un commandant djihadiste, Ustad Khwaja Maqsood Mukhlis, qui exhorte les musulmans à participer au « djihad contre les juifs et les chrétiens » Il déclare : « Allah le Tout-Puissant nous a ordonné [dans le Coran], en plus de la prière, du jeûne et du pèlerinage, de nous tenir prêts à nous battre contre les ennemis de l’islam, d’obtenir des connaissances sur toutes les techniques [de combat] plus grandes que celles des infidèles, parce que la guerre entre l’islam et le kufr [mécréance] se poursuivra jusqu’à la fin du monde… »
Mukhlis ajoute : « Beaucoup de musulmans n’ont jamais vu d’armes et n’ont pas tiré un seul coup de feu… C’est une telle honte, surtout quand on voit que tous les infidèles, en particulier les juifs et les chrétiens, sont unis et s’insurgent contre nous. Ils savent comment utiliser toutes sortes d’armes pour anéantir les musulmans ». Mais, pris de compassion pour le musulman pacifiste, Mukhlis ajoute : « [Un musulman] nous posera des questions sur le verset coranique concernant le djihad. Mon message s’adresse en particulier aux religieux qui livrent les sermons et prières du vendredi aux funérailles et récitent ces versets [djihadistes] du Coran, mais qui ont peur de prendre les armes ».
Ce document met en lumière la façon dont les militants utilisent les versets et les traditions prophétiques pour répondre à certaines questions clé telles que : Est-il justifié de bombarder des mosquées ? Les compagnons du Prophète Mahomet ont-ils procédé à des attentats suicides ? Les chiites sont-ils des infidèles ? Est-ce que l’islam prône la lutte armée ? L’islam prône-t-il l’élimination de tous les autres systèmes de vie et de gouvernance ? Le Coran défend-il le principe « pas de contrainte en religion » ? De quelle manière les journalistes doivent être tués pour ne pas s’être conformés aux enseignements de l’islam ? Le prophète Mahomet a-t-il assuré l’amnistie pour tous au jour de la victoire de la Mecque, comme le veut la croyance commune ?
Notons que plusieurs groupes islamiques mentionnent des versets favorisant l’harmonie sociale. Par exemple, le Congrès du monde islamique a déclaré en 2013 qu’il répondra pacifiquement aux pasteurs chrétiens anti-islamiques comme Terry Jones, citant : « Un verset coranique dit : ‘Vaincre le mal par le bien est bien, et résister au mal par le mal est mal’, et il est fortement affirmé dans le Coran, dans le même verset 41:34, que ‘les bonnes et les mauvaises actions ne sont pas égales. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui qui était ton ennemi est devenu ton meilleur ami’. »
Pourtant, tandis que les attaques terroristes djihadistes sévissent dans plusieurs pays islamiques, le message de paix proposé par les interprétations libérales des versets coraniques semble s’être perdu. Si selon les commentateurs progressistes, les djihadistes s’inspirent entre autres du professeur égyptien extrémiste Sayyed Qutb et du religieux pakistanais Maulana Abul Aala Maududi, il ne semble pas que les djihadistes citent ces auteurs. La majorité de la littérature djihadiste repose essentiellement sur le Coran et les hadiths.
Extraits :
V) Références aux versets coraniques sur les attentats suicides
Le deuxième numéro du magazine Azan saluait l’attentat du Marathon de Boston perpétré en avril 2013 et celui de Woolwich en mai 2013, où le soldat britannique Lee Rigby a été battu à mort par deux djihadistes dans le sud de Londres. Il critique les médias occidentaux qui qualifient les attentats de martyrs djihadistes d’attentats « suicides », et cite des versets coraniques et les paroles du prophète Mahomet pour justifier les missions de martyre, dans lesquelles les combattants djihadistes savent à l’avance qu’ils vont mourir.
Dans un dossier intitulé « The Boston special – Les victorieux étrangers », Mohammed Qasim, l’auteur, commence son article avec les attentats du marathon de Boston commis le 15 avril 2013, en citant des versets coraniques qui décrivent la futilité de la vie dans ce monde : « Cette vie d’ici-bas n’est qu’amusement et jeu. La Demeure de l’au-delà est assurément la vraie vie. S’ils savaient !… » (29, 64) et « Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allah soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus » (3:169).
Dans un autre article, Let’s understand ‘Suicide Bombing’, les auteurs Maulana Muawiya Hussaini et Ikrima Anwar remettent en cause l’utilisation par les médias occidentaux de l’expression « attentats suicides » pour définir « les opérations martyres » des combattants djihadistes. Estimant que les suicides sont négatifs alors que les attentats de martyrs sont des actions positives, les auteurs citent les décisions et les incidents relatés dans le Coran, la Sunna (paroles et actes du Prophète Mahomet) et les textes des juristes islamiques passés et présents pour souligner que l’islam rejette le suicide individuel, mais approuve les attaques de martyrs djihadistes.
Par: Tufail Ahmad