Depuis le début de l’insurrection et de la lutte contre le régime de Bachar Al-Assad en mars 2011, l’opinion générale est convaincue que la secte alaouite, à laquelle appartient Assad, lui sert de pilier. Pendant les trois années écoulées depuis le début de la révolution, des voix alaouites se sont insurgées contre la conduite d’Assad, mais leur poids dans la rue syrienne et au sein de la secte alaouite restait vague. Toutefois, des récents rapports montrent, surtout dans les médias hostiles au régime syrien, un mécontentement de plus en plus probant de la secte alaouite vis-à-vis du régime, dû au lourd tribut payé par les Alaouites pour leur affiliation avec Assad, qui prend leur soutien pour acquis. Cette critique est également exprimée sur les réseaux sociaux et dans des articles d’Alaouites.
Selon diverses estimations, depuis le début de la guerre, des dizaines de milliers de combattants alaouites – soit une partie importante de cette population estimée à deux millions – sont morts. La plupart des victimes étaient des jeunes qui combattaient pour Assad. En février 2014, le quotidien qatari Al-Quds Al-Arabi, basé à Londres, rapportait que les familles des jeunes victimes étaient furieuses, clamant: « Assad envoie nos enfants à la mort… Enverrait-il ses propres enfants à la mort ? Assad n’a perdu aucun membre de sa famille. »
La colère des Alaouites envers le régime s’explique entre autres par la manière dont il gère la question des Alaouites enlevés par les forces de l’opposition. Selon des sources alaouites, le régime ne fait pas assez pour eux et refuse même d’agir pour leur libération. Cette critique s’est affirmée suite au récent échange de prisonniers du régime avec ceux des forces de l’opposition le 10 mars 2014. Le régime a relaxé 150 femmes prisonnières contre 13 religieuses enlevées en décembre 2013 par Jabhat Al-Nusra (JN) dans la ville de Maaloula.
Ce n’était pas la première fois que le régime a accepté de libérer des prisonniers en échange d’individus qui n’étaient pas alaouites ni même syriens. En janvier 2013, le régime a relâché plus de 2 000 prisonniers en échange de 48 Iraniens enlevés par l’opposition, près de Damas. En octobre 2013, il a libéré plusieurs dizaines de prisonnières en échange de 9 citoyens libanais enlevés dans la ville d’Azaz.
En fait, dans aucun échange, le régime n’a libéré d’otages alaouites retenus par les forces de l’opposition.
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