Dans une interview sur Al-Arabiya TV, diffusée le 4 décembre 2013, la militante pour les droits des femmes Nawal Saadawi critique la nouvelle constitution, soumise à référendum les 14 et 15 janvier 2014. Selon Saadawi, le projet de constitution n’accorde pas aux femmes de « représentation juste » au parlement ni ne protège leurs droits au sein de la famille.
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Voici des extraits de l’interview:
Nawal Saadawi: Le comité de rédaction de la constitution aurait dû représenter la révolution. Mais la révolution n’était pas présente au sein de ce comité. Par conséquent, la constitution ne représente pas la révolution. Passons à l’article 11…
Journaliste: qui évoque les femmes…
Nawal Saadawi: Il parle de « représentation appropriée » [des femmes au parlement]. Que signifie « appropriée » ? C’est un terme vague. Pour les femmes ? Les femmes constituent 50 % de la population… Il y a une différence entre « appropriée » et « juste ».
Journaliste : Oui.
Nawal Saadawi: Le texte aurait dû être: « Une représentation juste des femmes, proportionnelle à leur pourcentage dans la société. » Si les femmes constituent la moitié de la population, elles devraient avoir la moitié…
Journaliste: La moitié des sièges au parlement ?
Nawal Saadawi: Bien sûr. C’est ainsi que cela devrait être.
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Quand il y a deux poids, deux mesures et de l’injustice au sein de la famille, cela se propage à la société dans son ensemble, n’est-ce pas ? Evidemment que si. Si la famille est régie par la loi religieuse, plutôt que par le droit civil, alors que la loi étatique est dite « civile », il n’y a pas contradiction ?
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Le plus important est que, dans la Loi sur le statut personnel, les devoirs des hommes et des femmes soient égaux. Il doit y avoir des devoirs égaux au sein de la famille.
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Un homme peut tout simplement divorcer de sa femme et épouser une jeune fille. Se marier avec des filles mineures doit être interdit.
Journaliste: Ils l’ont fait. Se marier avec des filles mineures est interdit…
Nawal Saadawi: Le mariage d’enfants devrait être interdit. L’idéologie salafiste a envahi la société égyptienne. Le mariage d’enfants et le harcèlement de jeunes filles sont devenus monnaie courante. Un homme de 90 ans peut se marier avec une jeune fille de 15 ans. Cela doit être interdit par la constitution.
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Une femme peut même devenir ministre, mais tous ses droits retombent à zéro quand elle rentre à la maison. Il y a une distinction entre la vie privée et la vie publique. Si vous dispensez aux femmes des droits et devoirs dans la vie publique, mais que cela ne se reflète pas par de la justice à la maison, dans la famille, alors vous n’avez rien fait.
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