Ci-dessous des extraits d’une interview du journaliste égyptien Abdel Halim Qandil, directeur de Sawt Al-Umma, diffusée sur la télévision Al-Alam (Iran) le 2 juillet 2011.
Abdel Halim Qandil: L’autorité au pouvoir n’est pas intègre.
Interviewer: Comment cela ?
Le Conseil militaire au pouvoir est composé d’adversaires de la révolution
Abdel Halim Qandil: Vous aurez du mal à trouver des amis de la révolution dans ses rangs. Je fais allusion au Conseil militaire et au gouvernement qu’il a formé, dirigé par Dr Essam Sharaf. Seul un petit nombre d’entre eux sont de vrais amis de la révolution égyptienne. La plupart est constituée d’authentiques adversaires.
Nous constatons qu’ils se disent fidèles à la révolution, alors qu’ils agissent contre elle. […]
Nous suivons le principe « de la poêle à frire au feu »: débarrassez vous de quelqu’un de mauvais en le remplaçant par quelqu’un de pire. Cela est vrai des ministres, des gouverneurs, des présidents d’universités, etc.
« Il sont responsables de tous les disfonctionnements et se voient crédités de tous les succès »
Qui est responsable de cette situation ? Appelons un chat un chat: le Conseil militaire est responsable. Le Conseil militaire a inventé quelque chose de nouveau. Les membres du Conseil disent: « Nous gérons les affaires du pays ; nous ne le dirigeons pas ». Pour autant que je sache, ma mère – qu’elle repose en paix – ne dirige pas l’Egypte. Eux si.
Il sont responsables de tous les disfonctionnements et se voient crédités de tous les succès. […]
Le Conseil militaire n’a qu’un point commun avec la Révolution: il ne voulait pas de Gamal Moubarak comme président. Mais il ne voyait aucun inconvénient à ce que Hosni Moubarak continue de régner. […]
Il faut dire au Conseil militaire de la faon la plus claire qui soit: ce n’est pas à vous de décider de l’ampleur de la révolution égyptienne. Si vous êtes là aujourd’hui, c’est grâce au sang des martyrs de la révolution égyptienne. […]