Ci-dessous des extraits d’une interview de la chanteuse libanaise Karol Sakr, fille du politicien de droite en exil Etienne Sakr – aussi connu sous le nom d’ « Abou Arz ». L’entretien a été diffusé sur MTV le 26 novembre 2010.
Voir les extraits vidéo sous-titrés en anglais:
http://www.memri.org/clip/en/0/0/0/0/0/0/2834.htm
Karol Sakr: Si je n’étais pas chanteuse, je serais certainement entrée en politique – non en tant que ministre ou députée, mais en tant que présidente. Facilement. Si vous voulez changer quelque chose, il faut agir à la racine, pas seulement en surface.
Interviewer: Que changeriez-vous, si vous étiez présidente de la république ?
Karol Sakr: j’ai un projet.
Interviewer: Quel est votre projet ? Dites-moi les trois points principaux.
Karol Sakr: La première chose que je ferais, c’est rétablir l’autorité du président, car un monstre à trois têtes ne peut pas survivre. Une fois rétablie l’autorité présidentielle, la présidence serait ouverte à tous les groupes religieux. C’est la première chose.
Deuxièmement, j’imposerais la laïcité de l’État. Je voudrais séparer la religion et l’État. Les religieux devraient s’occuper de religion et les hommes politiques de politique. Prenez la Turquie, par exemple. Avant Atatürk, on appelait la Turquie « l’homme malade [de l’Europe] ». Atatürk a imposé un régime laïc, a changé toutes les manifestations religieuses, imposé l’alphabet latin, et en cinq ou six ans, le pays est devenu la Turquie Al-Fatat [« jeune »].
Interviewer: Quelle est la troisième chose que vous feriez ?
Karol Sakr: La troisième chose serait de déclarer la neutralité du pays. La Suisse a déclaré sa neutralité, et a établi l’armée de défense la plus forte du monde. Si le Liban avait un grand président, il attirerait de grands ministres et députés. Si je m’asseyais avec eux pour parler, nous serions d’accord pour faire du Liban un pays neutre.
Interviewer: Pensez-vous que ce serait si simple ?
Karol Sakr: Vous pensez que je rêve ?
Interviewer: Oui. Si c’était si simple, d’autres l’auraient fait.
Karol Sakr: Permettez-moi de vous dire quelque chose. Il y a le mal et il y a le bien. Tout le monde se concentre sur le mal ces jours-ci. Pourquoi ? Parce que c’est distrayant. Le mal implique des guerres, des ventes d’armes, des funérailles, la mort. C’est divertissant. Il y a de l’action. La paix, c’est ennuyeux. Tout le monde est attiré par le mal, par l’argent. Vous dites que je rêve. Pourquoi est-ce que je rêve ? On dit que le rêve est…
Interviewer: Tout d’abord, le Liban ne peut pas être neutre. Il est au cœur du conflit.
Karol Sakr: Donc, faisons la paix. Le sud est dans les mains d’Israël et le nord dans les mains de la Syrie, n’est-ce pas ? Je ne veux pas pour les combattre. Nous, les Arabes, avons un complexe guerrier. Nous manions l’épée et voulons nous battre. Pourquoi nous battre ? Nous avons eu assez de guerres et de mort. Je pense à mon fils et à ma fille.
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