Ci-dessous des extraits d’un entretien du Premier ministre égyptien Ahmad Shafiq, diffusé sur plusieurs chaînes télévisées égyptiennes le 1er février 2011:
Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV:
http://www.memri.org/clip/en/0/0/0/0/0/0/2788.htm
Dream TV
Ahmad Shafiq: Je ne crois pas qu’il va y avoir une manifestation pour demander au président Moubarak de rester au pouvoir. Je le connais assez bien pour vous dire que même si on lui demandait de rester au pouvoir, il s’en tiendrait encore plus fermement à sa position actuelle. Vous pouvez être sûrs de cela.
(…)
C’est comme si nous avions pris le « répertoire » tunisien et que nous essayons de l’appliquer [à nos besoins]. Cela se voit même dans le langage utilisé ici. Nous vivons en Egypte, ni en Tunisie, ni ailleurs.
Présentatrice: La démission d’un Premier ministre, quel qu’il soit, est toujours possible. Q’est-ce qui vous pousserait à démissionner ?
Ahmad Shafiq: Plusieurs choses, en vérité. C’est une très bonne question. D’abord, si je m’aperçois que je ne peux pas remplir ma mission, je démissionnerai immédiatement, ne serait-ce que par dignité. Si je vois que je ne peux mettre en œuvre ce qu’on attend de moi, je démissionnerai sans attendre.
Si je subis des injustices – et ceci est vrai pour tout le monde, pas que pour le Premier ministre… Si je suis victime d’injustices, je démissionnerai immédiatement et laisserai ma place à un autre. Je ne peux pas tolérer l’injustice. […]
Al-Mihwar TV
Présentateur: En tant que Premier ministre égyptien, accepterez-vous de rencontrer le Guide général des Frères musulmans dans votre bureau ?
Ahmad Shafiq: Absolument. Suis-je sensé changer de couleur si je le rencontre ? Où est le problème ? Pourquoi devrais-je avoir un problème à le rencontrer ?
Présentateur: Il n’y a pas de problème ?
Ahmad Shafiq: C’est un invité estimé, qui est tout à fait le bienvenu. Chacun a le droit d’avoir son opinion.
Présentateur: Donc vous n’avez aucune objection à rencontrer…
Ahmad Shafiq: Qui que ce soit. Point final.
Al-Hayat TV
Présentateur: Comment qualifieriez-vous les événements de la place Tahrir et des institutions égyptiennes ?
Ahmad Shafiq: C’est l’expression collective puissante de l’opinion publique… Vous voudriez appeler cela une révolution, mais ce n’est bien sûr pas une révolution.
Présentateur: Je ne fais que poser la question…
Ahmad Shafiq: Ce n’est pas une révolution. Une révolution a lieu quand on destitue une personne contre sa volonté et qu’on nomme telle et telle personnes à divers postes… C’est cela, une révolution. Ce n’est pas le cas ici.
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