Le 9 juin 2010, Al-Shabab Al-Moudjahidine, organisation somalienne de djihad liée à Al-Qaïda, a diffusé une vidéo de 5 minutes contenant le message d’un conseiller de la sécurité français enlevé en Somalie en juillet 2009. L‘otage, qui dit s’appeler Denis Allex dans la vidéo, lit son message en français. Celui-ci est sous-titré en arabe. Denis Allex a été enlevé en même temps qu’un collègue ayant, depuis, réussi à s’enfuir.
En septembre 2009, Al-Shabab diffusait une liste de conditions à la libération de l’otage: que le gouvernement français mette fin à toute forme d’aide au gouvernement « apostat » de Somalie, que les forces de l’Union africaine, notamment celles du Burundi, se retirent de Somalie, que toutes les compagnies de sécurité françaises quittent le Burundi, que la marine française se retire de la côte somalienne et que la France relâche ses prisonniers du djihad, dont les noms devaient être spécifiés à une date ultérieure.
Dans cette nouvelle vidéo, l’otage français, entouré d’hommes armés masqués, revient sur les demandes d’Al-Shabab au gouvernement français. Ci-dessous le « Message aux Français » de Denis Allex:
« Je suis victime de cette politique gouvernementale qui s’immisce dans les affaires intérieures des autres pays. Al-Shabab a fait part de leurs revendications au gouvernement, sans aucune réponse, et c’est moi qui en paie le prix en restant prisonnier dans leurs mains aussi longtemps. »
Texte ajouté en sous-titres au montage: « Lorsque vous rencontrez, au combat, ceux qui ont mécru, frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez démolis, enchaînez-les solidement. Ensuite, c’est soit la libération gratuite, soit la rançon. Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c’est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d’Allah. Il ne rendra jamais vaines leurs actions. Sourate Muhammad, verset 4. »
« Le mouvement des jeunes moudjahidine Al-Shabab présente au gouvernement français un nombre de revendications pour la libération de son agent de sécurité:
- Revendications politiques: la cessation immédiate de tout support politique ou militaire au gouvernement apostat de Somalie et le retrait de tous ses conseillers de la Somalie.
- Le retrait de toutes ses forces croisées, AMISON [Mission de l’Union africaine en Somalie ndlr] en particulier celles du Burundi.
- Le retrait de toutes ses compagnies de sécurité présentes en Somalie.
- Le retrait de sa navale maritime des côtes somaliennes.
- Demande pour l’échange de prisonniers la libération des moudjahidine prisonniers dans les pays dont les noms seront communiqués plus tard
Ce message est adressé à mon peuple, le peuple français, qui à travers le second tour des élections régionales du 21 mars, a fustigé la politique désastreuse du pouvoir en place en accordant 54.3% des voix à l’Union de la gauche, contre 36.1% à l’UMP de Sarkozy, demandant ainsi haut et fort un changement au niveau du pouvoir, ce qui est confirmé par les résultats du sondage réalisé par l’IPSOS. Une nette majorité de Français, 58%, ne souhaite pas que Nicolas Sarkozy soit candidat à l’élection présidentielle de 2012 – selon un sondage IPSOS dans l’hebdomadaire Le Point rendu public lundi.
Je suis victime de cette politique gouvernementale qui s’immisce dans les affaires intérieures des autres pays. Je demande donc au peuple français de tout mettre en œuvre pour ma libération. Vous comprendrez mon état d’esprit quand j’apprends que mon collègue, enlevé en même temps que moi, a été relâché, ainsi que les Français enlevés au Soudan et en Algérie. Ma famille me manque beaucoup, et je voudrais rentrer au pays le plus tôt possible. Al-Shabab a fait part de leurs revendications au gouvernement, sans aucune réponse, et c’est moi qui en paie le prix en restant prisonnier dans leurs mains aussi longtemps. Même s’ils ne me maltraitent pas physiquement, cela joue beaucoup sur mon état moral et psychologique. Alors, je vous en supplie, faites tout votre possible afin que le gouvernement accepte leurs revendications, légitimes, de Al-Shabab, afin que je puisse rentrer à la maison le plus tôt possible. Je sens que leur patience est à bout, alors je vous demande au nom de la patrie française de m’aider, afin qu’ils puissent me libérer.
Denis Allex »
Pour plus d’informations, consulter le JTTM:
http://www.memrijttm.org/content/en/blog_personal.htm?id=3485¶m=GJN