Ci-dessous des extraits d’une émission télévisée portant sur la pratique de l’excision en Irak, diffusée sur Al-Baghdadiya le 26 mars 2009.
Voir les extraits vidéo sous-titrés en anglais: http://www.memritv.org/clip/en/2072.htm.
« L’excision soulage la crainte de voir son honneur ou l’honneur de ses filles bafoué »
Présentatrice: Il y a plusieurs sujets dont nous ne savions rien avant l’arrivée chez nous de la technologie satellite. Aujourd’hui, il n’y a plus de sujets dont nous n’avons pas entendu parler. Et pourtant, nous n’avons jamais rien entendu dire de la pratique cruelle et violente de l’excision au nord de l’Irak. S’agit-il d’un phénomène existant de longue date, comme c’est le cas en Egypte, au Soudan et en Somalie, ou s’agit-il d’une pratique étrangère qui s’est imposée à la société kurde ?
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Une Kurde: L’excision est un phénomène négatif qui, à mon grand regret, existe bien chez les Kurdes. Il a une dimension sociale et historique et n’est pas récent. L’excision est actuellement moins pratiquée, mais était autrefois très répandue. On évoque des raisons sociales et religieuses. Le phénomène n’est pas considéré comme négatif et serait censé être bénéfique pour les filles. Il soulage la crainte que les gens ont de voir leur honneur ou l’honneur de leurs filles bafoué.
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Religieux non identifié: Le Prophète Mahomet a dit à une femme qui pratiquait l’excision à Médine: « Ne le coupe pas ». En d’autres termes, quand on excise une femme, il faut seulement ôter une partie du clitoris.
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Il lui a dit: « Ne le coupe pas ». N’enlève que ce qui est nécessaire. C’est un fait bien connu que les femmes des pays chaudes diffèrent physiologiquement de celles des climats froids ou tempérés. Dans les régions chaudes, le clitoris est plus proéminent que dans les régions froides ou tempérées. Et donc, une femme peut se trouver stimulée par n’importe quel mouvement ou contact un peu hasardeux, en montant une bête ou en exécutant une tâche physique. Donc on lui en coupe un petit morceau. Mais il faut que ce soit fait par un médecin ou une femme expérimentée.
« On pense qu’une fille non excisée est condamnée à commettre des actes dépravés. »
Un expert égyptien: Le phénomène n’est pas aussi répandu qu’on le dit. Nous sommes allés vérifier la situation dans les écoles de certaines régions, et n’y avons pas trouvé une seule fille excisée. Je pense que cette pratique a toujours cours dans les régions éloignées, mais qu’elle est moins répandue. Je ne crois pas qu’elle soit très répandue ; la société la rejette et ne la considère pas d’un bon œil, mais comme une honte.
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Animatrice: Comme vous le savez, l’excision – ou amputation, comme vous l’appelez – n’existe pas en Irak. Or selon le reportage que nous venons de voir, elle est pratiquée depuis des temps anciens, ce que nous ignorions.
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Vous dites que les médecins eux-mêmes ne sont pas dissuadés par la loi.
L’expert: Malheureusement pas. La pression exercée par les familles dans certaines régions est inimaginable.
Animatrice: [Le phénomène] est à ce point ancré ?
L’expert: Oui, il est profondément ancré dans les traditions, coutumes et mentalités. On pense qu’une fille non excisée est condamnée à commettre des actes dépravés.