Voir des extraits vidéo de l’interview; diffusée sur la télévision syrienne le 17 août 2008:
http://www.memritv.org/clip/en/1835.htm.
« La Syrie d’aujourd’hui (…) est-elle la même que celle qui jouait autrefois le rôle de phare de la liberté ? »
Abdel Halim Khaddam: « La Syrie d’aujourd’hui — dont l’unité nationale a été mise à mal par le régime —, est-elle la même que la Syrie où nos pères et nos ancêtres se sont battus pour l’indépendance et le renouveau du peuple, en comptant sur l’unité nationale pour les renforcer ? La Syrie d’aujourd’hui est-elle celle qui autrefois défendait les causes arabes, était le phare de l’unité et de la solidarité arabes ? La Syrie d’aujourd’hui, l’otage de la loi d’urgence — une loi qui instille la terreur au moyen de l’oppression, de l’intimidation, de l’emprisonnement, des tueries et de la privation des libertés, est-elle encore le phare de la liberté ?
La Syrie, où le but du peuple est devenu de trouver une miche de pain, ou les opportunités d’emploi représentent ses espoirs, est-elle encore la Syrie d’hier, qui fut pendant des décennies une terre de richesses et de bénédiction ? La Syrie d’aujourd’hui, qui grouille de crimes en tous genres — meurtres, vols, pots de vin, corruption et falsifications, sans oublier le trafic de drogue et la maltraitance — est-elle encore ce pays sûr abritant un système judiciaire dont les agences de sécurité et d’intégrité se conformaient à la loi ? »
« Les tribulations de la Syrie et les souffrances endurées par son peuple proviennent de la nature du régime. »
« Les tribulations de la Syrie et les souffrances endurées par son peuple proviennent de la nature du régime. Le monopole du pouvoir politique et décisionnaire entraîne deux conséquences liées l’une à l’autre: l’une est la tyrannie, l’oppression, la privation des libertés, l’autre est la corruption.
La corruption n’est pas née du néant. Elle a été planifiée, dans un double objectif: d’abord, celui de contrôler les ressources du pays, de créer un milieu corrompu afin de prendre le contrôle de l’économie et d’en faire un outil pour gouverner le pays. Le deuxième objectif de la corruption est d’affamer et d’appauvrir le peuple afin qu’une miche de pain devienne plus importante que les intérêts nationaux.
(…)
Le régime se sert des tensions entre les différents groupes pour intimider les minorités, notamment la minorité alaouite, la prévenant que le changement démocratique portera atteinte à ses intérêts — tout en sachant pertinemment que le groupe alaouite, à l’instar de tous les autres groupes, a été et sera victime de l’oppression, de la pauvreté, et ainsi de suite.
C’est pourquoi je m’adresse aux baasistes parmi les Alaouites, ainsi qu’aux intellectuels, aux dignitaires religieux, aux syndicats et à tous les secteurs de la société, pour les appeler à rétablir l’unité nationale en démasquant le régime et en soutenant l’activité nationale. Le maintien de ce régime représente un danger, pas seulement pour une minorité dans le pays, mais pour l’ensemble du pays et de son peuple. »