Dans un discours prononcé le 11 décembre 2007 dans le cadre de la conférence du Front de la coalition nationale syrienne, le vice-président Farouq Al-Shar a estimé que les alliés de la Syrie au Liban étaient en meilleure posture qu’à l’époque où les forces syriennes se trouvaient au Liban, vu qu’ils représentaient à présent une « véritable force sur le terrain ». Al-Shar a en outre exprimé sa satisfaction face à la participation de la Syrie à la Conférence d’Annapolis, qui avait déjoué les efforts pour « diviser les Arabes entre modérés et extrémistes ». Il a ajouté que la famille royale saoudienne était opposée au partage de l’Irak, celui-ci étant susceptible, selon lui, d’entraîner un partage de toute la région et la perte de la mainmise de ses puits de pétrole par l’Arabie saoudite.
Ce discours a suscité des réactions de colère dans le monde arabe, notamment au Liban et en Arabie Saoudite. Les Forces du 14 mars ont réaffirmé l’envergure de l’ingérence de la Syrie au Liban. Le quotidien koweïtien anti-syrien Al-Siyassa rapporte pour sa part que plusieurs pays arabes – notamment l’Arabie saoudite – songeaient transférer le sommet de la Ligue arabe prévu en mars 2008, de Damas au Caire, ou à le boycotter en n’y dépêchant pas de hauts responsables.
La mention de l’opposition saoudienne au partage de l’Irak a également provoqué des réactions de colère au sein de la presse saoudienne, d’autant plus que dans un discours du 14 août 2007, Al-Shar avait déjà affirmé que l’Arabie saoudite était « presque entièrement paralysée [et incapable de remplir] ce rôle important [dans le Golfe]. » Des propos particulièrement durs ont été publiés par le directeur du quotidien saoudien Al-Watan, Jamal Khashoggi, suggérant que l’Arabie saoudite pourrait prendre des mesures pour « accélérer le cours de l’histoire » et hâter l’effondrement du régime syrien.
Lire en anglais des extraits du discours d’Al-Shar et des réactions suscitées: http://www2.memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP179708.