Pour marquer la fin de l’année iranienne (21 mars), le site réformiste Rooz a publié des rapports sur l’état des Droits de l’Homme en Iran. Extraits: [1]
“L’année qui s’achève a connu une escalade des violations des Droits de l’Homme en Iran. Cette année, 1 100 activistes des Droits de l’Homme, journalistes, étudiants et militants pour les droits de la femme ont été arrêtés, et plusieurs d’entre eux sont encore en prison. Les organisations des Droits de l’Homme en Iran ont attiré l’attention sur [ces violations] et demandé qu’il soit mis un terme à ces actions illégales, en vain. Les prisonniers sont soumis à des humiliations, des insultes, des coups, sont privés de leurs droits fondamentaux et ne reçoivent pas les repas auxquels ils ont droit selon la loi.
Ainsi, par exemple, la Ligue des étudiants pour la défense des prisonniers politiques a prévenu que ‘dans des villes comme Ahvaz, Urmia, Zahedan et d’autres villes encore, l’état des prisonniers politiques est de loin plus inquiétant et plus grave que celui de leurs homologues emprisonnés à Téhéran. Des ordres d’exécution ont été émis contre certains d’entre eux ; plusieurs sont torturés et plusieurs autres ont été transférés vers des prisons inconnues.
Selon la loi iranienne, toutes les prisons devraient être supervisées par ‘l’Organisation des prisons’, mais seulement onze le sont officiellement. Plusieurs prisons liées au système judiciaire, aux Gardiens de la Révolution, à la police et à l’armée échappent à la supervision de l’Organisation des prisons. Ainsi la torture et de nombreuses autres violations des Droits de l’Homme sont commises plus facilement, et loin de toute surveillance.
L’année dernière, 300 étudiants ont été exclus [pour des raisons politiques] et plusieurs dizaines ont été convoquées par les conseils disciplinaires.
En outre, depuis janvier 2005, au moins 66 bahaïs ont été arrêtés, dont neuf sont encore en prison.
De même, cette année a connu une censure accrue de la presse, des sites Internet, de la littérature et de la poésie. Des enseignants ont été emprisonnés, la pauvreté s’est accrue, des travailleurs affamés de pain ont été jetés en prison, le coût élevé de la vie et la violence ont été occultés, et l’argent du pétrole promis aux Iraniens est allé dans la poche des Russes et des ‘travailleurs’ au Liban (en référence au Hezbollah).
Au coeur de la politique iranienne de cette dernière année se trouve l’énergie nucléaire et l’acquisition de la bombe atomique. Pour réaliser cet objectif, les forces militaires et sécuritaires ont pris en otage le destin de l’Iran. Les forces extrémistes iraniennes ont monté le monde contre l’Iran, et le Conseil de sécurité a donc adopté deux résolutions contre l’Iran, plus une en préparation.
L’année dernière, il est devenu plus clair que les ‘talibans en Iran’ sont arrivés au pouvoir dans le but de ‘monter le Moyen-Orient islamique’ contre le ‘Grand Moyen-Orient’ que l’Amérique veut établir – un objectif qui n’a d’autre signification que la guerre pour l’équilibre politique mondial. Les derniers jours de l’année, les extrémistes iraniens qui prétendent être au pouvoir en tant que représentants de l’ “Imam caché” appliquent une politique de paix armée, dont la toute dernière étincelle pourrait bien se transformer en terrible guerre.”
Un article du 12 mars 2007 analysant les succès de l’année révolue dans l’hebdomadaire Sobh-e-Sadeq, porte-parole du Guide suprême iranien Ali Khamenei au sein des Gardiens de la Révolution, cite les acquis suivants du gouvernement d’Ahmadinejad relatifs au programme nucléaire:
- L’achèvement du cycle de combustible nucléaire d’uranium à un niveau de 4.5%
- La production de 250 tonnes d’UF6
- La poursuite des installations d’eau lourde d’Arak
- Les préparations à la construction d’une centrale nucléaire de 360 mégawatt devant fonctionner sur eau lourde
- L’Iran est devenue une ‘puissance nucléaire montante’, après des années passées à soumettre à l’AIEA des rapports sur chaque kilo de gâteau jaune et chaque gramme d’uranium enrichi. [2] ”