Une écrivaine et journaliste de Bahreïn: «Aujourd’hui, les centres de recrutement [de bombes humaines] ne sont rien de plus que des sites Internet ou des chaînes satellite»; «c’est la mondialisation de la culture du suicide»
Dans un article paru le 12 mai dans le quotidien Al-Yawm (Arabie Saoudite) et intitulé «La mondialisation du suicide islamique», l’écrivaine et journaliste Sawsan Al-Shaer affirme que les groupes islamistes extrémistes profitent de la mondialisation de la technologie de communication pour recruter des bombes humaines potentielles, prédisant que le phénomène des attentats suicides devrait également atteindre la Grande-Bretagne. Elle note que par le biais d’Internet et des sites islamistes, le recrutement se fait sur «tous les continents, sans frontière politique». Elle note en outre que «l’exécution [d’attentats suicides] ne nécessite pas de direction. N’importe quel groupe, même restreint et limité, peut, avec peu demoyens, exécuter [les opérations] de son choix, comme dans le cas du récent attentat du Caire». Elle remarque que «les centres publics de recrutement n’ont pas besoin d’appeler directement les jeunes à commettre des attentats suicides: il leur suffit de créer l’ennemi, et l’enthousiasme des jeunes s’occupe du reste». Lire la dépêche n° 909 deMEMRI en anglais sur http://www2.memri.org/bin/latestnews.cgi?ID=SD90905
Un penseur tunisien réformateur: La laïcité est vitale pour l’avenir du monde arabe et musulman
Sur plusieurs sites réformateurs de langue arabe, le penseur tunisien Lafif Lakhdar a publié une analyse des réformes nécessaires dans le monde arabe et musulman, concluant que la laïcité est vitale pour l’avenir de ce dernier. (1) La sécularisation et la modernisation, assure-t-il, font partie de l’évolution du monde et ne pourront être évitées à la longue. Il estime en outre que la laïcité est la clé d’une pleine citoyenneté des hommes, des femmes, des musulmans comme des non-musulmans, la clé de la bonne entente de tous les composants d’une société.
Selon Lafif Lakhdar, la pensée islamiste est primitive et incapable de faire passer la réflexion avant un décret divin. Il note que si le combat des islamistes est voué à l’échec, il peut toutefois s’avérer impossible de sauter les étapes, et les pays musulmans devront alors subir le pouvoir islamique avant de désespérer face à ses promesses non tenues et d’adopter un régime laïque.
Lakhdar souligne que la laïcité ne s’oppose pas à la religion: rien n’empêche un Etat laïque d’autoriser l’enseignement religieux – à condition que ce dernier soit moderne et réformé. En exemple de pays ayant instauré des réformes de l’éducation, il cite la Tunisie, où l’on enseigne la philosophie moderne parallèlement à la philosophie islamique. Il remarque que «jusqu’à présent, la laïcité n’a pas réussi à pénétrer le monde arabe car l’islam n’a pas encore connu la réforme religieuse nécessaire, contrairement au judaïsme et au christianisme en Europe. Une religion qui a été réformée admet la séparation de la religion et de l’Etat et accepte de se limiter à la sphère religieuse, laissant l’Etant s’occuper des affaires profanes.»
Il explique en outre que la laïcité permettra de se détacher des aspects négatifs de l’islam, tel que l’autocratie et la théocratie, et de se rapprocher de ses aspects positifs, tels que la pensée rationaliste et philosophique. A ce propos, Lafif Lakhdar évoque les composantes laïques de l’héritage culturel de l’islam, affirmant que pendant près de 1 400 ans d’histoire musulmane, les oulémas et les califes se départageaient naturellement les pouvoirs.
Notant que dans la pratique, le processus de sécularisation s’adaptera aux conditions de chaque pays musulman, Lafif Lakhdar estime que les femmes et les minorités seront le moteur du processus, vu qu’elles sont les principales victimes des théocraties musulmanes.
Il appelle le monde à condamner l’enseignement et les médias islamistes, souhaitant une Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour sanctionner l’intervention militaire dans les cas où les islamistes recourent à la force contre les éléments vulnérables de la société ou s’emparent des rennes d’un régime contre la volonté des citoyens. Il appelle les organisations internationales à «considérer l’éducation religieuse de la plupart des pays arabes et islamiques comme de l’incitation au terrorisme, et les médias religieux comme incitant à la haine et à la discrimination religieuse». Lire le rapport n°222 deMEMRI en anglais sur http://www2.memri.org/bin/latestnews.cgi?ID=IA22205
Dr Saad Al-Din Ibrahim, militant égyptien pour les droits de l’Homme, candidat aux élections présidentielles: Moubarak ne devrait pas se représenter: il est âgé, malade, tyrannique et corrompu.
Le 16 mai 2005, le quotidien qatari Al-Raya (Qatar) a publié un article du Dr Saad Al-Din Ibrahim, militant pour les droits de l’Homme et directeur du centre Ibn Khaldun au Caire, qui a en outre annoncé sa candidature à la présidence égyptienne. L’article est intitulé «Cinq raisons pour Moubarak de ne pas se représenter aux élections». Il mentionne notamment l’âge avancé du président, sa santé chancelante, la tyrannie et la corruption exercées par le régime.
Il rappelle que Hosni Moubarak est arrivé au pouvoir «par ‘référendum’, et non au moyen d’élections libres et directes qui accordent aux citoyens la possibilité de choisir entre plus d’un [unique] candidat.» Saad Al-Din Ibrahim dénonce également le naturel avec lequel le régime exerce la tyrannie et la corruption: «Le président fait ce qui lui plaît quand il lui plaît (…) Pendant un quart de siècle, le président, ses potes et ses assistants n’ont pas eu de comptes à rendre. Ainsi, il est pour eux évident qu’il est de leur droit absolu d’agir comme bon leur semble, sans qu’ils n’y voient de corruption ». Il termine son article en notant que nul n’a régné aussi longtemps sur l’Egypte depuis 5000 ans que Moubarak, hormis Ramsès II et Mohammed Ali. Lire la dépêche n° 910 deMEMRI en anglais sur http://www2.memri.org/bin/latestnews.cgi?ID=SD91005