Le prince saoudien Khaled Al-Faisal Ben Abd El-Aziz, gouverneur de la province d’Assir, est l’un des adversaires les plus virulents de la vision islamiste du monde. Il est propriétaire du journal saoudien Al-Watan, considéré comme relativement ouvert à toutes les opinions politiques. Al-Faisal dirige en outre la Fondation pour la pensée arabe, créée en 2001, qui a pour objectif de trouver des fonds dans les pays arabes pour soutenir la culture arabe et créer un lien entre intellectuels et décisionnaires politiques. [1]
Dans plusieurs récentes interviews, Al-Faisal appelle le public et les dirigeants saoudiens “à lutter contre toutes les idées hérétiques cachées qui ont infiltré les écoles, les facultés, les foyers et la société en général, et à lutter contre l’extrémisme sous toutes ses formes.” [2] Il a mis en garde contre l’éducation informelle en Arabie Saoudite, qui incite à la violence, et a appelé à initier des réformes afin d’éviter que celles-ci ne soient imposées de l’extérieur. Voici des extraits de récents entretiens de Khaled Al-Faisal:
La doctrine extrémiste est née en dehors d’Arabie Saoudite, mais la société saoudienne y a été réceptive.
En juillet 2004, Turki Al-Dakhil, président de la télévision libérale saoudienne, a invité Khaled Al-Faisal à son émission hebdomadaire Idhaat, sur Al-Arabiya TV, qui portait cette semaine-là sur le thème de la propagation des idéologies extrémistes en Arabie Saoudite. D’après Khaled Al-Faisal, “ces idéologies dévoyées ont commencé à se propager dans le Royaume, les écoles, les mosquées et partout ailleurs. Il existe aujourd’hui des chaînes télévisées qui prônent une idéologie extrémiste, accusant d’hérésie (les musulmans qui n’y adhèrent pas) (…) Dans nos écoles et mosquées, de jeunes gens entre quinze et vingt ans donnent des sermons comme s’ils étaient de grands oulémas. Et parfois ces jeunes gens (…), qui se qualifient de missionnaires de l’islam, vont jusqu’à injurier et attaquer les grands oulémas du Royaume.”
A la question d’Al-Dakhil, lui demandant ce qui avait changé ces dernières années en Arabie Saoudite – ce pays étant depuis toujours un pays religieux conservateur, Khaled Al-Faisal a répondu: “Beaucoup de choses ont changé. Premièrement, l’idéologie (extrémiste) n’existait pas chez nous (autrefois) ; elle est arrivée de l’extérieur, voilà quelques années (…) Certains dans le Royaume y ont été sensibles (…) et l’on propagée. Il est évident que cette idéologie s’est trouvée en terrain propice, vu que les Saoudiens sont des gens religieux. Je dis toujours que la source de la force des Saoudiens (la religion) est (aussi) leur faiblesse (…) Cela implique qu’il est aisé de tromper un Saoudien au moyen d’un programme religieux ou d’une idée religieuse (…) Malheureusement, ces bonnes intentions ont été exploitées dans le but de propager cette idéologie hérétique (…)”
Le programme d’éducation informel est plus dangereux que le programme officiel
Al-Dakhil: “Le deuxième meeting sur le discours national, qui a eu lieu à la Mecque (en décembre 2003), avait pour thème le lien entre programme scolaire saoudien et terrorisme – dans quelle mesure le premier alimente le second et répand une atmosphère extrémiste. Votre honneur, en tant que citoyen, vous avez longtemps étudié dans le cadre de ce programme. Aujourd’hui, en tant que gouverneur de la province d’Assir, pensez-vous qu’il existe un lien entre le programme scolaire et la violente idéologie qui se propage en Arabie Saoudite?”
Khaled Al-Faisal: “Il y a certaines choses que je n’ai pas connues personnellement, mais qui, d’après ce que j’ai en tendu dire, ont été incorporées au programme. Ces ajouts ont été faits après que l’idéologie djihadiste et les idées violentes sont arrivées jusqu’à nous, de l’étranger. Mais ce n’est pas là l’essentiel. C’est-à-dire qu’il est possible d’en purger (le programme) (…) Le problème actuel est que cette idéologie se répand d’une autre façon, (non au moyen) du programme écrit. Il existe un programme caché et un programme établi (…) Il existe un phénomène de plus en plus courant dans les écoles, les universités, les instituts et les facultés: l’éducateur ou le maître de conférences ne base pas uniquement son enseignement sur le programme établi, approuvé par le ministère (de l’éducation) et par l’Etat (…) Le maître, au lieu de se trouver avec les élèves dans une classe derrière des portes fermées, part en camp (de vacances) avec eux et participe à leurs activités ; il leur transmet ainsi ses idées (…)
Je vais vous donner un exemple: j’ai entendu dire, l’été dernier, qu’il se trouvait à Abha un camp dont je n’avais jamais entendu parler (…) J’ai envoyé des personnes voir ce qui se passait là-bas (…) (Quand les responsables du camp l’ont appris), ils ont vite déplacé le camp dans la nuit, et sont partis (…) Quand mes émissaires sont arrivés et ont demandé où se trouvaient ces derniers, ils ont découvert que le camp (de vacances) avait touché à sa fin et que (les organisateurs) étaient repartis en voiture. Nous avons trouvé des documents que dans leur hâte, ils avaient laissés dans le bureau du camp. Ces documents sont remplis de schémas de bombes, de mitraillettes, de plans militaires. Et c’était censé être un camp de jeunesse.”
Al-Dakhil: “Pensez-vous que ce type (d’activité) a plus fait pour encourager la violence que le programme scolaire?”
Khaled Al-Faisal: “Cela ne fait aucun doute (…) Le programme scolaire représente 20% du problème ; le programme caché, la façon dont ces idées violentes et extrémistes sont inculquées par les éducateurs dans les écoles, les instituts, les facultés et les universités, représentent 80% du problème.”
Les employés du gouvernement participent à la propagation de l’idéologie extrémiste
Al-Dakhil: “Insinuez-vous que certaines personnes au sein des institutions officielles permettent la transmission de telles idées, faisant mine de ne rien voir?”
Khaled Al-Faisal: “Il y a en effet certaines personnes au sein des services gouvernementaux qui laissent faire, et il y en a d’autres qui participent à la propagation (de telles idées) (…) (Je parle là d’)idées propagées par des agences gouvernementales chargées de s’occuper des jeunes, de la population, de l’éducation publique, telles que le ministère de l’Education et de la culture, le ministère de l’Education supérieure, le (département des )Affaires islamiques – qui s’occupe de transmission religieuse (…) Cette idéologie s’est beaucoup répandue au sein des associations de bienfaisance d’hommes et de femmes. Je pense que cette idéologie est également présente parmi les médias, ainsi qu’au ministère de la Culture et de la communication.”
Al-Dakhil: “Pensez-vous que les personnes à l’origine de cette atmosphère extrémiste ont profondément infiltré la société saoudienne?”
Khaled Al-Faisal: “Il ne fait aucun doute que leur infiltration s’est faite (aussi bien) au niveau officiel que civil (…) Il existe d’importantes organisations civiles qui accordent des fonds à des programmes de bienfaisance ainsi qu’à des programmes religieux et islamiques. Comme je l’ai dit, il est facile de tromper un Saoudien au moyen de la religion (…) Il est aisé d’approcher un riche et de lui dire: donnez-moi telle somme pour construire une mosquée en Afrique, en Asie ou dans toute autre région musulmane. Les fonds sont accordés le cœur léger, (le donateurs étant) certains qu’untel ne vous trompera pas, puisqu’il est musulman, alors qu’en fait … Il est probable que ces fonds n’iront pas à la construction d’une mosquée ou à un programme islamique, mais à un complot terroriste extrémiste (…) Il me semble que c’est clair. Tous ceux qui sont réceptifs aux événements, qui suivent les événements, discernent sans mal ce phénomène. Ces manoeuvres ne sont pas si clandestines que ça. Elles ont bien souvent lieu au grand jour, mais nombreux sont ceux, en Arabie Saoudite, qui préfèrent les ignorer, refusant de croire en leur existence (…)”
Une agence nationale devrait être créée pour lutter contre l’idéologie terroriste
Al-Dakhil: “Vous avez souligné que les adeptes de l’idéologie djihadiste (…) ont profondément infiltré plusieurs domaines de la vie (des Saoudiens), au niveau officiel et social (…) Que faut-il faire, à votre avis, face à une situation aussi dangereuse (…)?”
Khaled Al-Faisal: “La situation est (en effet) dangereuse, et nous devons le reconnaître (…) J’ai attiré l’attention des ministres (sur le problème), et je pense qu’il faut aussi attirer celle des gouverneurs des provinces. Les princes, moi inclus, ont un rôle important à jouer, lequel consiste à prêter attention au phénomène et à en surveiller la propagation. Le prince et responsable de la sécurité, de l’existence d’une pensée sans danger, ce qui n’est pas moins important que la sécurité dans la rue. Nous voulons la sécurité de l’esprit et de l’âme, la sécurité au sein de la famille et la tranquillité au sein de la population. C’est donc le devoir des gouverneurs des provinces de contrôler la situation, notamment en milieu scolaire et hospitalier, dans les instituts et jusque dans les orphelinats.”
Al-Dakhil: “Qu’ont à voir les orphelinats avec la violente idéologie extrémiste?”
Khaled Al-Faisal: “Une cassette vidéo circule actuellement dans le Royaume, une cassette montrant un enfant qui doit avoir dix ans, ou moins. On lui demande: ‘Qui est ton modèle?’ et il répond: ‘Oussama Ben Laden’. On lui demande: ‘Quelle est ta nationalité?’ et il répond: ‘l’islam’. On lui demande quel est son pays, et il répond: ‘Le monde’ (…) Il ne sait pas que Riyad est la capitale d’Arabie Saoudite. Il ne sait pas qu’il existe une capitale, qu’il existe un pays du nom d’Arabie Saoudite. Et cet enfant vit dans un orphelinat supervisé par le gouvernement, dont le personnel est composé d’employés du gouvernement, payés par le gouvernement (…) Imaginez que l’on profite d’un orphelin de cet âge (…) pour en faire une bombe humaine qui explosera un jour dans nos rues et nos foyers.”
Au sujet de ce qui peut être fait pour combattre le phénomène, Khaled Al-Faisal a répondu: “La propagation de l’idéologie extrémiste ne cessera pas sur l’initiative individuelle des fonctionnaires. Il faut une stratégie gouvernementale pour combattre cette idéologie. Il me semble nécessaire de créer une agence destinée à combattre l’idéologie terroriste, et non simplement le terrorisme – le terrorisme de la rue. Je pense que les ministères devraient fournir le personnel de sécurité (…) Le ministère de l’Intérieur devrait communiquer des informations à l’agence, tandis que les autres membres de l’agence – une dizaine ou plus – devraient être choisis parmi les spécialistes (…), des chercheurs dans le domaine des sciences politique, de l’économie, de la gestion, de la religion et du droit (…)
(L’idéologie extrémiste) représente un gros problème qu’il convient d’étudier. Après cela, il sera possible de proposer une stratégie ou un programme engageant tout le personnel gouvernemental et toutes les institutions officielles et non officielles. (…) Il faudrait mener une offensive nationale contre l’idéologie terroriste, avec la participation de l’Etat, des citoyens, des institutions officielles et civiles (…) L’agence devrait chercher les causes et les auteurs de la propagation de cette idéologie dans ce pays. Il ne s’agit pas de se focaliser sur comment elle est arrivée jusqu’à nous ou sur qui l’a importée ; nous devons rechercher ceux qui la propagent (aujourd’hui) dans le pays (…)
Au début (des activités terroristes), les Saoudiens étaient choqués, incapables de croire que certains de leurs fils étaient prêts à tuer et à se suicider en même temps dans les rues de Riyad, de Djedda, de Qasim, de Khobar et dans d’autres villes du Royaume. Puis est venu le stade du trouble, où les gens ne savaient plus quoi croire. Aujourd’hui, je pense que les citoyens aux quatre coins du Royaume sont unis contre la pensée violente et extrémiste, qui accuse (les musulmans) d’apostasie (…)” [3]
Lors de l’allocution prononcée à la cérémonie de remise des prix de la compétition nationale d’Abha dans différents domaines culturels, le prince Al-Faisal a déclaré que les Saoudiens seraient unis dans le combat contre le terrorisme, rapportant: “Plus de 60 000 hommes et femmes en Arabie Saoudite ont signé une déclaration qui dit ‘non’ au terrorisme et à la destruction (…) Et ‘non’ au fait de salir l’image de l’islam par l’extrémisme et les tueries. Il convient de souligner que le prix de la meilleure recherche a été remporté par Suraya Al-Shehry, journaliste d’Arab News, et par le Dr Ali Fayaz Al-Jihani, dont les recherches portent sur les causes du terrorisme et les moyens de le contrer. [4]
Ceux qui prétendent appartenir au courant Wasatiya montent la jeunesse contre les régimes arabes
Dans une allocution prononcée dans la ville d’Abha, le prince Khaled Al-Faisal a évoqué ceux qui se décrivent comme appartenant au courant islamique de Wasatiya (chemin du milieu), affirmant que ce sont ceux-là mêmes qui, autrefois, ont diffusé des idées radicales et qui montent actuellement la population contre les régimes arabes. D’après Khaled Al-Faisal, “les pionniers du mouvement Wasatiya en Arabie Saoudite, qui accusent aujourd’hui l’Establishment (religieux) traditionnel d’encourager la violence – faisant référence à la famille Al-Cheikh et à la famille Al-Saoud, sont ceux-là mêmes qui ont propagé la pensée de Sayyid Qutb et d’Al-Mawdudi ; ils sont les élèves de Mohammed Qutb [5] (…) Aujourd’hui, ils parlent de Wasatiya, mais ils ne mentionnent pas le nom de Ben Laden quand ils évoquent les actes de destruction, ni celui d’Al-Qaïda quand ils évoquent les actes de destruction et de terrorisme.
Allez donc sur les sites Internet de ceux qui parlent de Wasatiya, et lisez les attaques qui y sont publiées contre les régimes arabes et islamiques et contre leurs dirigeants. Ecoutez leurs cassettes qui jouent encore dans les écoles, les facultés, les lycées techniques et les mosquées. Ecoutez ce qu’ils y disent et la façon dont ils décrivent les dirigeants arabes. Ils les décrivent comme des tyrans, et les gouvernements arabes comme des dictatures devant être renversées. Ils exhortent la jeunesse à lutter contre tous les gouvernements et régimes du monde arabe et islamique (…)
Nous sommes sortis de l’ère du sommeil, et la situation ne retournera pas à ce qu’elle était il y a vingt ans. Nous ne permettrons en aucun cas à ce type de pensée de se prospérer (…)” [6]
Le monde arabe devrait initier des réformes
Dans une interview de l’émission “Rencontre personnelle”, diffusée sur Al-Arabiya TV à l’occasion d’une conférence de la Fondation pour la pensée arabe, tenue en décembre 2004 et intitulée “Les Arabes entre la culture du changement et le changement de culture”, Khaled Al-Faisal, président de la Fondation, a déclaré: “Le thème du changement et de la réforme est le thème d’actualité dans le monde arabe. Certains pensent que la nation arabe se trouve devant l’alternative suivante: soit elle se réforme et amorce le changement, (ce qui déclencherait) le progrès (…), soit elle risque de se voir imposer le changement de l’extérieur.
Si le changement arrive de l’extérieur, il ne se limitera pas à des réformes de la situation actuelle, mais affectera notre culture. Pouvons-nous accepter cela? Les Arabes accepteront-ils que le changement leur soit imposé et affecte leur culture, leur héritage, leur histoire et surtout leur religion? Ou la culture des Arabes leur permet-elle d’initier une réforme de la situation actuelle et d’introduire des modifications? (…) Pour ma part, je pense évidemment que les Arabes doivent initier des réformes de l’intérieur, ordonner eux-mêmes leur foyer, se développer eux-mêmes (…) Nous ne devrions pas nous fermer au monde, ni repousser tout ce qui nous vient (de l’extérieur). Nous devrions accepter ce qui est bon pour nous, tout en refusant de renier notre identité et notre foi (…)” [7]
A l’interviewer Hassan Al-Fateh, qui lui a demandé pourquoi la demande de changement était devenue si pressante, Khaled Al-Faisal a répondu: “Des facteurs internationaux ont créé cette situation. Elle ne dépend pas uniquement des (pays) arabes, ni même des autres (pays)… Plusieurs raisons en rendent compte – des raisons politiques, économiques et culturelles – mais ce qui est clair, c’est qu’aujourd’hui, la nation arabe doit prendre les choses en main et ne pas les laisser venir (la réforme) de l’extérieur (…)
Le changement survient toujours en réponse à une demande (de changement). C’est la nature de la vie d’évoluer ; la vie ne permet pas la stagnation. Si vous examinez l’histoire, vous verrez qu’elle est centrée sur le développement (…) A mon avis, la civilisation consiste en une seule et même civilisation humaine qui s’est érigée sur les épaules d’autres civilisations. Il n’y a pas de civilisation orientale, occidentale, arabe ou non-arabe ; la civilisation est humaine et chaque nation a établi sa civilisation sur les épaules de celle qui l’a précédée. La véritable civilisation est la civilisation humaine. ” [8]
Khaled Al-Faisal a tenu des propos similaires à une conférence de presse à Marrakech, à l’occasion de la conférence de la Fondation pour la pensée arabe, précisant: “Nous croyons à la fertilisation réciproque des nations, et pas aux affrontements entre elles (…) Chaque science a été initiée par une civilisation pour se développer au sein d’une autre. Il n’existe pas de langue qui n’emprunte de vocabulaire aux autres langues. Les civilisations se complètent.” [9]
Dans un discours prononcé à une conférence culturelle dans la ville d’Abha, Khaled Al-Faisal a évoqué les deux principaux traits de la société saoudienne – l’islam et l’arabisme -, affirmant que l’islam encourage le progrès et la modernisation ; c’est pourquoi, a-t-il souligné, la direction du pays est décidée à suivre le chemin de la réforme: “Le Royaume d’Arabie Saoudite a été établi sur des fondations islamiques. Son roi fondateur a choisi le Coran et la Sunna comme constitution et le credo monothéiste (‘Il n’y a qu’un Dieu, Allah, et Mahomet est son prophète’) comme étendard. En outre, il a opté pour l’appellation ‘Royaume arabe saoudien’ (…), qui souligne que l’islam et l’arabisme ne sont pas des choses distinctes: les Arabes n’ont pas d’honneur sans l’islam, et il n’y a pas d’islam sans les Arabes et la langue arabe. Le dernier des prophètes (Mahomet) était arabe, le dernier livre (révélé), le Coran, est écrit en arabe, et ainsi qu’il nous a été révélé, la langue parlée au Paradis est l’arabe.
En Arabie Saoudite, nous devrions être fiers du fait qu’Allah nous ait honorés de deux dons: (…) qu’il nous ait inclus à la meilleure des nations, la nation islamique, qu’il nous ait (placés) près de sa demeure (la Kaaba à la Mecque) et à proximité de la mosquée de son prophète (à Médine) et qu’Il nous ait fait appartenir à la race arabe, qui est aussi celle du dernier des prophètes (…)
Les dirigeants du pays ont fermement décidé de poursuivre le développement, la modernisation et l’introduction de réformes, puisqu’ils croient que l’islam est une religion qui convient à toutes les époques et à tous les lieux, que l’islam encourage le progrès, la modernisation et le développement. Celui qui entrave la modernisation et le progrès ne fait pas partie des nôtres. S’il ne croit pas au fait que l’islam incite à suivre cette voie, il doit se mettre en quête d’un autre islam (…)” [10]
Comme en Occident, les pays arabes devraient déterminer leurs stratégies au moyen de groupes de réflexion
Evoquant le rôle de la Fondation pour la pensée arabe, Khaled Al-Faisal a déclaré: “Nous ne définissons pas de stratégies ou de solutions. Nous préparons le terrain aux penseurs arabes pour qu’ils fassent entendre leurs opinions, concernant solutions et stratégies. Je crois que la nation arabe doit aujourd’hui prêter l’oreille aux penseurs, aux intellectuels et aux académiciens arabes, vu que dans les sociétés et les pays occidentaux, toutes les stratégies gouvernementales se fondent sur (des idées) formées par des penseurs et des intellectuels dans le cadre de groupes de réflexion, dans les universités, les fondations culturelles ou même dans les médias. Ces idées se sont cristallisées jusqu’à se transformer en stratégie nationale. J’espère donc que les pays arabes et les institutions arabes au pouvoir tiendront compte des initiatives culturelles et intellectuelles arabes, et en feront le cœur de stratégies qu’ils présenteront à la nation arabe (…)
*Aluma Dankowitz est directrice du projet de réforme de MEMRI
[1] Al-Watan (Arabie Saoudite), le 12 décembre 2003. Des poèmes de Khaled Al-Faisal apparaissent sur le site internet www.khaled-alFaisal.com.
[2] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), le 23 septembre 2004.
[3] Al-Arabiya (Emirats arabes unis), le 15 juillet 2004. www.alarabiya.net/Articlep.aspx?P=5030
[4] Arab News (Arabie Saoudite), le 14 août 2004
[5] Sayyid Qutb (1906-1966) et Abu Al-‘Ala Al-Mawdudi (1903-1979) sont deux des plus grands penseurs du Mouvement de réveil islamique, qui comprend les Frères musulmans. Le savant de l’islam Mohammed Qutb, frère de Sayyid Qutb, enseigne à l’université d’Umm La-Qura de la Mecque.
[6] Al-Watan (Arabie Saoudite), le 7 juillet 2004.
[7] Al-Arabiya (Emirats arabes unis), le 30 novembre 2004. www.alarabiya.net/Article.aspx?P=8451. Khaled Al-Faisal a fait des remarques du même type dans son introduction, Voir www.metransparent.com, 13 janvier 2005.
[8] Al-Arabiya (Emirats arabes unis), 30 novembre 2004.
[9] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 26 novembre 2004.
[10] Al-Watan (Arabie Saoudite), le 7 juillet 2004.