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9 juillet 2004
|

La presse irakienne à propos de l’audience de Saddam

Le 28 juin 2004, l’occupation de l’Irak a pris officiellement fin et l’Autorité Provisoire de la Coalition (APC) cessait d’exister en tant qu’administration civile irakienne. Deux jours après la fin de l’occupation, la responsabilité légale de l’ancien dictateur irakien, Saddam Hussein, fut transférée aux Irakiens. Avec la fin de l’occupation, Saddam Hussein cesse d’être un prisonnier de guerre et sera de ce fait jugé par un tribunal irakien, selon les lois irakiennes.

Sous une sécurité stricte, Saddam Hussein, pieds et poings menottés, a été conduit devant un juge irakien le 1er juillet pour procéder à la lecture de son acte d’accusation. L’événement a eu lieu dans le complexe de Radhwaniyah, dans lequel Saddam construisit un de ses plus luxueux palaces. Auparavant, Radhwaniyah était un domaine de chasse pour Saddam Hussein et son proche entourage.

La lecture de l’acte d’accusation ne devait durer que quelques minutes; elle en dura plus de quarante. A l’aise sous les projecteurs de télévision, Saddam s’est montré arrogant et offensif. Il exigea d’être traité en président légitime de l’Irak tout en remettant en cause la légitimité de la procédure, qualifia son procès de « mise en scène de Bush», et fit référence aux Koweïtiens en les qualifiant de «chiens». A propos du bombardement chimique du village kurde de Halabja, il dit en avoir entendu parler à la radio.

Répondant aux arguments des avocats arabes selon lesquels Saddam ne peut être jugé par un gouvernement non élu, le chroniqueur irakien Khaled Al-Kishtainy a écrit: «En fait, tous ces avocats arabes, tous ces écrivains et intellectuels qui persistent à défendre Saddam Hussein et apporter des explications à sa conduite et à glorifier sa personne, commencent à implanter dans mon cœur les germes du racisme et me conduisent à croire qu’il existe dans nos gènes un défaut qui nous empêche d’utiliser notre cerveau et notre logique et de nous préoccuper des valeurs humaines et de l’intérêt de nos nations et de leur futur». [1]

Voici des extraits de réactions de la presse irakienne au procès de Saddam Hussein:

Le procès de Saddam n’est pas productif

Le quotidien indépendant Al-Mashriq publie les opinions des dignitaires religieux Shiites au sujet du procès de Saddam Hussein. Le pointcentral: le procès n’est pas productif et Saddam devrait être pendu, et au plus vite. Le jeune imam Shiite Muqtada Al-Sadr, dont le père, les deux frères et l’oncle ont été assassinés par Saddam Hussein, fut le premier à être partisan d’une exécution rapide de Saddam. Un porte parole d’Al-Sadr, Aus al-Khaffaji déclara dans son sermon du vendredi:  » Saddam n’a pas besoin d’un procès. Ceux qui devraient être jugés sont ceux qui ont encouragé Saddam à commettre ces crimes, dont l’administration américaine maléfique en premier lieu.

Des menaces ont également été adressées à l’encontre des avocats de Saddam. Sheikh Ra’id al-Kadhemi, dans son sermon du vendredi à la mosquée Moussa Al- Khadhem, un des plus grands lieux de culte Shiites de Bagdad, a déclaré:  » Je conseille aux singes, aux fils de singes, les avocats mercenaires qui désirent défendre Saddam, de ne pas venir en Irak car les Irakiens ne les lâcheront pas des yeux « . Il s’est également adressé aux partisans de Saddam:  » Je dis aux partisans de Saddam et à quiconque tentera de l’exonérer que vous n’échapperez pas à la punition. Nous avons juré devant Allah que Saddam n’échappera pas au châtiment ». [2]

Saddam contre le juge

Le même quotidien publia un autre article intitulé «Le juge et l’accusé au procès de Saddam». Il contenait: « Du point de vue de l’aspect technique et de la propagande, la première comparution de Saddam n’a pas été un succès car il a fourni des éléments négatifs à ceux qui souhaitaient dévaloriser Saddam, le discréditer et le faire apparaître comme un inculpé déstabilisé qui ne pourrait imaginer que la corde pendant à son cou(…) le procès a profité à Saddam plus qu’il ne lui a nui. Il est apparu fort tandis que le tribunal souhaitait le voir apparaître faible et faire acte de repentance. Le juge était le maillon faible dans le tribunal car ni sa personnalité, ni son expérience juridique ne lui permettaient d’interroger quelqu’un comme Saddam, rompu à la politique, façonné par l’expérience et dont la nature sanguinaire l’a rendu ferme dans les pires circonstances et arrogant dans les situations les plus critiques». [3]

De même, dans un éditorial intitulé « L’accusé et les témoins absents», le quotidien indépendant Al-Mada a écrit: « Saddam Hussein en chair et en os mais sans son autorité(…) L’homme a prononcé des sentences collectives d’un geste du doigt sans entendre les accusés ou les témoins et a menacé de tailler en pièces ses victimes. Cet homme qui n’a jamais connu d’autre loi que celle de la terreur est assis dans le box des accusés. Est-ce croyable?»

Concernant les personnes qui devraient être conduites à témoigner, le journal écrit: «(…) Personne ne mérite davantage d’apparaître en ce moment surprenant que le demi-million de morts pendant la guerre contre l’Iran qui prit fin au même point où elle avait commencé. Six mille morts à Halabja asphyxiés par un gaz à l’odeur de pomme, 182 000 lors de l’opération Anfal desquels il ne reste aucune trace, pas même des sépultures, et les charniers pour des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays après la révolte de 1991. Tous ceux-là ne peuvent témoigner pour la simple raison qu’ils ne sont plus là.

Nous sommes curieux de savoir ce que les avocats diront:

«La guerre? Déclenchée par Khomeiny, et Saddam défendait la porte de l’orient».

«Halabja? Bombardée par l’Iran».

«Et la guerre au Koweït? Elle commença en réponse à des provocations koweïtiennes».

«L’Anfal? Il n’y a pas de témoin».

«Les fosses communes dans le sud et le centre [de l’Irak] ? Ils se sont révoltés et ont mérité ce châtiment».

Quelle honte pour le système judiciaire et la justice arabes de voir autant d’avocats se porter volontaires pour défendre un dictateur alors qu’aucun d’entre eux n’a bougé le petit doigt pour défendre ses dizaines de milliers de victimes». [4]

Seuls des avocats irakiens pourront défendre Saddam

Le quotidien irakien Bagdad (lié au parti du Premier ministre Allawi, l’Entente Nationale Irakienne, ou Al-Wifaq Al-Watani) rapporta que le chef jordanien de l’équipe de défense de Saddam Hussein, Muhammad Al-Rashdan  » a reçu un appel téléphonique de Salem Al-Chalabi, le président du tribunal spécial irakien chargé de juger Saddam, en vue de « faciliter la tâche de l’équipe » pour la défense de son client (…) » Selon Al-Rashdan, Al-Chalabi l’informa que selon la loi irakienne, seul un avocat irakien a le droit de plaider une cause [devant un tribunal irakien], mais ajouta avoir été en désaccord avec Al-Chalabi sur ce point. Il déclara également qu’Al-Chalabi lui a suggéré que l’équipe de défense désigne un avocat irakien ou autorise le tribunal à en désigner un… Al-Rashdan affirma que l’équipe de défense avait d’ores et déjà entamé des prises de contact pour choisir un avocat irakien qui l’accompagnera en Irak (…)» [5]

Le même journal a publié le point de vue du Dr. Rif’at Sayid Ahmad à propos de l’audience retransmise à la télévision, dans lequel celui-ci a regretté que certains irakiens ayant regardé l’audience « aient compati avec ce despote lorsqu’il répondait aux questions d’un juge plus jeune que lui (…) Est-ce le masochisme psychologique des victimes (…)? Est-ce la haine de l’occupation et de ses conséquences dont fait partie -selon eux- ce procès? Est-ce l’amour véritable de tout ce qui est ‘Arabe’ quand bien même cela serait plus sanglant et plus immoral que n’importe quel envahisseur étranger?(…) Et bien que je n’écarte pas totalement ces questions, je reste face [ à l’explication que] l’ignorance de ce que ce tyran a perpétré est la raison de cette empathie présente parmi les spectateurs, et qui diminuera progressivement au fur et à mesure que le procès exposera les crimes et les scandales [dont Saddam et son régime sont responsables] (…) » [6]

Le quotidien indépendant Al-Sabah Al-Jadeed affirme dans son éditorial que « les Irakiens ne pourront venir à bout de la tâche historique de juger leur ancien dictateur sans l’assistance de l’expertise internationale et humanitaire acquise lors des procès contre le nazisme, le fascisme et leurs héritiers à l’instar du dictateur renverséSlobodan Milosevic, le bourreau des Balkans et des nations yougoslaves(…) » Le journal souligne qu’il y a plusieurs juges arabes remarquables « comme Muhammad Badawi l’ancien président du Tribunal International [de La Haye] et le rédacteur de la constitution algérienne, ainsi que le juge Fouad Riyadh, un égyptien, un génie du droit international et l’un des fondateurs du Tribunal Pénal International pour les crimes commis en ex-Yougoslavie (…) » Le journal poursuit:  » Nous avons également besoin d’une exceptionnelle confiance en nous-mêmes pour franchir les premiers obstacles précédant le véritable procès du pire criminel de l’histoire internationale(…) Dans ce monde arabe et islamique assiégé et en péril, les conspirateurs et les voleurs de richesses et de souverainetés sèment encore le désastre, ils n’ont pas honte de leurs crimes et ne craignent pas d’affronter leur Créateur. [Par conséquent] nous avons besoin d’un système judiciaire ingénieux qui jugera non seulement les bourreaux mais placera également les complices directs et indirects dans le box des accusés, car ils contribuent au défaitisme de la nation et à la dévalorisation du peuple qui est le [véritable] détenteur de [sa] souveraineté et de [ses] richesses(…) » [7]

Le quotidien Al-Sabah, publié par le Réseau d’Information Irakien, déclare dans son éditorial que  » le procès du tyran déchu représente un grand bouleversement sur le plan politique, judiciaire et de l’information en Irak…Un de ces bouleversements aura été notre besoin d’un ‘précédent dirigeant’, car tous les dirigeants irakiens depuis des siècles, à l’exception de quelques-uns, sont restés au pouvoir à vie (…) et n’ont pas quitté leur fonction sauf en cas de décès ou d’assassinat par des révolutionnaires(…) J’aurais souhaité qu’il y ait eu davantage d’exceptions’, et beaucoup plus de ‘présidents sortants’ qui retrouveraient le statut de citoyen au terme de leur office, auxquels d’autres succéderaient, non pas au moyen d’un coup d’état militaire, mais par des élections libres, honnêtes et à échéances régulières(…) » [8]

Saddam est-il innocent?

Le quotidien indépendant Al-Shira’ a soulevé la question de l’innocence de Saddam dans un point de vue de Qahtan Al-Shimri, qui souligna que les chaînes de télévision câblées et les systèmes judiciaires arabes considèrent Saddam innocent et prétendent qu’il n’aurait pas du être arrêté ni jugé. L’article poursuit en dressant la liste des crimes de Saddam contre l’Irak et le peuple irakien, estimant qu’il dilapida des territoires irakiens durant sa guerre contre l’Iran, en les distribuant au Koweït, à l’Arabie Saoudite, à la Turquie et à la Jordanie, tout en causant la mort de trois millions de civils et de militaires irakiens. A cela il faut ajouter, selon le journal, les exécutions et l’utilisation d’armes chimiques qui le rendirent plus terrible que n’importe quel «Pharaon» de l’histoire. L’auteur émet une critique acerbe contre l’équipe d’avocats jordaniens et d’autres pays arabes « qui, selon leur logique, condamnent les innocents et idéalisent les criminels. Et vu que le gouvernement n’est pas légitime [selon eux]car il n’est pas élu, ils encouragent les criminels et les voleurs à saisir cette opportunité unique de continuer de massacrer, tuer et voler en toute impunité(…)» [9]

Dans un autre point de vue, le même quotidien qualifie l’équipe de défense de Saddam de « mercenaires qui ont vendu leur conscience et ont trahi l’honneur de leur profession (…) ces mercenaires connaissent parfaitement l’ampleur des crimes de leur client, mais ne se soucient guère de la justice, de l’honneur et de la moralité (…)» L’auteur de cet article, ‘Adel Al-Samawi, s’en prend également aux avocats jordaniens et d’autres pays arabes membres de l’équipe de défense et affirme qu’  » ils ne réalisent pas que le nationalisme arabe concerne le peuple et non un dirigeant criminel qui a fini dans les fosses septiques de l’histoire (…) » L’auteur poursuit en affirmant que la « Mafia de Tikrit » tente activement de mobiliser les Musulmans dans les pays occidentaux qui ne connaissent pas le peuple irakien et de répandre leur venin en les persuadant que le peuple irakien «verse des larmes sur le départ de leur chef(…)» En conclusion de son article, l’auteur plaide pour interdire à «ces mercenaires de venir en Irakà tout jamais». [10]


[1] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 6 juillet 2004.

[2] Al-Mashriq (Bagdad), 3 juillet 2004.

[3] Al-Mashriq (Bagdad), 3 juillet 2004.

[4] Al-Mada (Bagdad), 3 juillet 2004.

[5] Bagdad (Irak), 5 juillet 2004.

[6] Bagdad (Irak), 4 juillet 2004.

[7] Al-Sabah Al-Jadeed (Bagdad),5 juillet 2004.

[8] Al-Sabah (Bagdad), 5 juillet 2004.

[9] Al-Shira’ (Bagdad),5 juillet 2004.

[10] Al-Shira’ (Bagdad),5 juillet 2004.

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