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21 mars 2004
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Le dirigeant réformiste iranien, Reza Khatami : ‘La réforme est un processus révolutionnaire’ ; ‘Les conservateurs sont les ennemis des libertés sociales’

Interviewé par le quotidien gouvernemental égyptien Al-Ahram Weekly , DrMohammad Reza Khatami , dirigeant du plus grand parti politique iranien, le Front de Participation Islamique d’Iran, considère les problèmes auxquels doivent faire face les réformistes iraniens.

Khatami, président du sixième Majilis (Parlement iranien) et son parti ont été exclus des listes électorales aux dernières élections législatives. Khatami, 45 ans, est le frère du président actuel, Mohammed Khatami et l’époux de la petite fille de l’Ayatollah Ruhollah Khomeini; il fut l’un des meneurs des étudiants à avoir occupé l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1979. Voici l’interview du journaliste Mustafa El-Labbad: [1]

«Bien que nous ayons perdu les élections, nous serons de nouveau au pouvoir d’ici quatre ans»

Question : Je suis assis là avec vous dans les bureaux du Parlement, alors que votre mandat parlementaire ne touche pas encore à sa fin. Quand pensez-vous que je pourrai de nouveau vous rencontrer entre ces murs?

Khatami : Cette question nécessite une petite explication. Après la victoire de Mohammed Khatami en 1997, il est devenu possible de parler de véritables partis politiques ayant de [véritables] programmes en Iran. Depuis, 20 partis sont apparus, dont le nôtre – le FPII. Tous ont participé aux élections mais en tenant des rôles politique différents.

Notre parti a participé aux élections et eu une action politique. Nous avons 250 bureaux à travers l’Iran et nos partisans sont issus de tous les milieux sociaux iraniens. Tous ces éléments rendent la tâche de nous éliminer plus difficile pour les conservateurs.

Mais dans un pays comme le nôtre, où la tradition démocratique reste fragile, il est difficile pour les partis d’atteindre le public comme cela se fait dans les pays occidentaux. Nous allons tout de même poursuivre nos objectifs politiques envers et contre tout en innovant méthodes et tactiques. Il est essentiel pour nous d’être un parti efficace en vue des élections présidentielles de 2005. Bien que nous ayons perdu ces dernières élections [législatives], je pense que nous pourrons revenir au pouvoir d’ici quatre ou, tout au plus, huit ans.

Question : Les élections législatives ont révélé des divisions au sein du camp réformiste entre la fraction radicale que vous représentez, et la fraction modérée représentée par votre frère, le président Khatami. Que pouvez-vous nous en dire?

Khatami : Pour répondre [à cette question], nous devons évaluer les résultats électoraux. Vous remarquerez que les réformistes radicaux ont gagné le soutien et la sympathie du peuple iranien grâce à notre rôle dans ces élections et parce qu’on nous a interdit d’y participer.

Les réformistes modérés pensaient qu’il y avait moyen de réconcilier les conservateurs et les réformateurs. Ca leur a valu de perdre non seulement les élections, mais la rue et le public.»

Voyez le faible taux de participation [électorale] dans les grandes villes comme Téhéran. Ce fut un vote d’opposition. Les conservateurs n’ont gagné que 20 à 25% des voix, ce qui signifie que 75 à 80% des gens ne soutiennent pas les conservateurs, et ne partagent pas leurs opinions. En participant aux élections dans les conditions imposées par les conservateurs et en acceptant l’exclusion de plusieurs candidats réformistes, la faction modérée a beaucoup souffert.

«Les Iraniens ne veulent ni des conservateurs, ni des réformistes modérés»

Khatami : Bien que nous ayons perdu les élections, nous sommes en bien meilleur posture. D’après les résultats électoraux, il est évident que les Iraniens ne veulent ni des conservateurs, ni des réformistes modérés. Nous restons,malgré les événements, un courant politique très populaire.

Question : Croyez-vous que les relations entre radicaux et modérés du camp réformateur peuvent s’arranger?

Khatami : Les dernières élections ont rendumanifestes les divisions existant entre les différents courants, et même au sein du courant réformateur.

Je pense que la réponse à votre question est oui – une fois que l’autre faction aura revu sa position, clairement évalué les réformes du système politique vraiment souhaitées, et admis sa défaite et la défaite de ses idées aux dernières élections.

Mais si cette faction s’accroche à ces mêmes idées et tactiques dépassées, je pense qu’il sera très difficile de trouver un terrain d’entente.

Question : Vos partisans sont surtout issus de la classe moyenne urbaine. Qu’a fait pour eux votre gouvernement fait ces quatre dernières années ?

Khatami : Soyons réalistes. Aucun gouvernement ne peut prétendre résoudre les graves problèmes de l’Iran en l’espace de quatre ans.Et pourtant, nous avons changé l’infrastructure économique de manière visible, dirigé le processus de privatisation, altéré [efficacement] la structure des impôts et permis aux revenus du gouvernement de s’accroître. Les exportations sont aussi en plein essor.

La croissance économique a été de huit pour cent par an. C’est une grande réussite pour nous. L’investissement étranger a lui aussi augmenté de façon continue. Nous avons crée 800 000 nouveaux emplois.

L’énormité des problèmes sociaux en l’Iran a toutefois voilé ces réussites. L’Iran a besoin de trois millions d’emplois en plus. Aucun gouvernement ne peut trouver de solution en quatre ans. Nous verrons bien que le nouveau gouvernement conservateur ne saura pas résoudre les problèmes sociaux et économiques. Il va très rapidement plonger l’Iran dans de véritables crises.

Les droits de l’homme et la démocratie font partie intégrante de notre politique étrangère ; nous voulons des relations normales avec tous les pays sauf Israël

Question : Comment envisagez-vous la politique étrangère iranienne, aux niveaux régional et international?

Khatami : Notre principale intention est de normaliser les relations avec tous les pays du monde, sauf Israël. Nous voulons la stabilité et la sécurité pour leMoyen-Orient, et nous n’avons donc aucune intention d’interférer dans l’actuel processus de paix. Nous acceptons ce que les Palestiniens acceptent.

Mais nous avons affronté maints obstacles placés sur notre chemin par les conservateurs. Bien que nous n’ayons pas pu établir de solides relations diplomatiques avec l’Egypte, le rapport est bon entre nos deux pays et leurs gouvernements. L’Egypte considère l’Iran de façon plus positivegrâce à notre politique, ce qui est très important.

La politique étrangère iranienne ne réussira pas si les conservateurs continuent de réprimer le peuple iranien, car aucun pays ne veut entretenir des liens avec un gouvernement qui opprime son peuple.

C’est pourquoi nous mettons l’accent sur les droits de l’homme et la démocratie dans notre conception de la politique étrangère. Les conservateurs mettent en danger les accomplissements de ces quatre dernières années. Ils sont, par ailleurs, les ennemis des libertés sociales.

Question : Pourquoidonc?

Khatami : Parce qu’ils imaginent que les libertés sociales sont contraires à l’Islam. Ils sont contre la musique, le théâtre et le cinéma.

Il est inconcevable pour eux d’accorder ne serait-ce qu’une petite part de ces libertés à leurs citoyens. Les conservateurs sont unis dans la répression de la société et de l’opposition. Ils sont tout aussi incapables de normaliser les relations de l’Iran avec le reste du monde.

S’ils concédaient les libertés sociales [au peuple] et normalisaient leurs relations avec les autres pays, nous les approuverions.Peu importe qui prend ces mesures, eux ou nous. Nous les soutiendrons s’ils suivent cette voie.

«L’occupation de l’ambassade fut une réponse aux complots réactionnaires contre la révolution»

Question : En 1979, vous vous êtes trouvé à la tête d’un groupe d’étudiants ayant occupé l’ambassade américaine de Téhéran et pris le personnel en otage. Que pensez-vous de cet événement un quart de siècle plus tard?

Khatami : Ce fut un moment dur dans l’histoire de notre révolution et il ne doit pas être jugé selon nos critères de 2004. Nous devons nous projeter à cette époque pour évaluer l’occupation de l’ambassade de façon juste, [dans son contexte].

Les Iraniens étaient pour la révolution à 98 pour cent, selon le référendum sur la constitution de la République islamique. L’Iran a souffert de troubles dans certaines régions, comme le Baluchistan, le Turkmenistan, et le Kurdistan. Les complots étrangers contre la révolution étaient à leur apothéose et le pays était menacé.

Qui était responsable de ces émeutes et ces troubles? Le Shah, bien entendu; or l’armée soutenait le Shah, comme l’a démontré la succession de coups ratés. Et qui fut le plus grand partisan du Shah? Les Etats-Unis, qui complotaient pour endiguer la révolution.

Il était impossible pour nous de rester sans rien faire. L’occupation de l’ambassade fut une réponse aux complots réactionnaires contre la révolution. Les étudiants révolutionnaires qui ont instigué l’occupation comptaient garder les otages pendant seulement quatre jours, et non 444 jours.

Après les quatre premiers jours de l’occupation de l’ambassade, ce fut le gouvernement révolutionnaire qui prolongea la situation et conduit les négociations menant à la libération des otages.

Question : Vous dites que le gouvernement a incité les étudiants à entreprendre une telle action?

Khatami : Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Ce que je dis, c’est que le gouvernement a choisi le moment de relâcher les otages et d’évacuer l’ambassade.

De façon générale, la prise d’otage et l’occupation de l’ambassade se justifient par le contexte de 1979.

Question : Les meneurs du groupe d’étudiants qui ont entrepris cette opération sont aujourd’hui les dirigeants du courant réformateur en Iran, y compris vous-même, le vice-présidentMasuma Ibtikor, Mohsen Mirdamadi, président du Comité de sécurité nationale au sein du précédent Parlement, et Ebrahim Asghar Zadeh, dirigeant du Front de participation islamique d’Iran. Est-ce une coïncidence?

Khatami : La révolution iranienne fut une révolution populaire; personne ne peut le nier. Une grande majorité d’Iraniens ont soutenu l’occupation de l’ambassade.

De plus, la situation intérieure en Iran a complètement changé grâce à cette action, et toute opération militaire hostile à la révolution a disparu.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation similaire. Les chefs de file des étudiants ont pris la bonne décision à l’époque, tout comme ils le font actuellement à travers leur soutien de la réforme politique et ses partisans en Iran. Ils sont révolutionnaires au sens propre du terme. Il n’existe aucune contradiction.

La réforme est un processus révolutionnaire.

L’Egypte et l’Iran: propagateurs de la démocratie et de la liberté

Question : Pour finir, quel message voudriez-vous adresser aux peuples de notre région?

Khatami : La démocratie est une exigence fondamentale de nos peuples et la liberté est son levier incontournable. Les relations entre les pays de la région doivent évoluer.

L’Egypte a mené, et mène toujours, le processus de modernisation et de développement au sein des pays arabes et islamiques. Ce pays est capable de consolider la démocratie dans notre région. Les peuples de la région, ainsi que les groupes civils, les partis, et les gouvernements, doivent maintenir des liens afin de pouvoir procéder à un échange de compétences et à un enrichissement mutuel.

Ceci est dans l’intérêt de la région. Nous considérons l’Egypte comme l’un des pays dirigeant la région. Nous reconnaissons leur rôle historique et sommes heureux de coopérer avec eux pour le bien de cette région qui mérite [tellement] mieux. ~


[1] Al-Ahram Weekly ( E gypte), 4-10 mars, 2004.

Voir aussi
  • La vision régionale du régime islamique d’Iran et sa mise en œuvre militaro-politique
  • MEMRI A BESOIN DE VOUS AUJOURD HUI
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  • AL-NAS TV : « Le prophète Mahomet avait prévu la conquête de Rome »
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