Dans un article du quotidien syrien Techrine , publié le 28 octobre 2003, l’écrivain R. Zain accuse les Etats-Unis de changer la définition du terme «terrorisme» pour atteindre leur objectif de domination mondiale. Voici quelques extraits de l’article: [1]
Aux quatre coins du monde, on est en danger si l’on n’écoute pas les Etats-Unis
«Vu le vocabulaire maladroit des Etats-Unis, qui seraient les maîtres de la démocratie, de la justice et de la liberté, et les défenseurs des droits de l’Homme partout dans le monde, le terrorisme est devenu un casse-tête, pour ne pas dire un cauchemar. Il est devenu à la fois un objet d’ironie et la source d'[actes] absurdes et surréalistes dans les domaines de la politique, de la culture, des arts et de la vie en général.
Chaque jour, le monde entier est, bon gré mal gré, instruit de ce qu’il doit faire par Washington pour combattre le terrorisme conformément au diktat américain. L’Administration du président George W. Bush (…), ne tenant aucun compte de l’opinion des nations, se considère comme la seule à connaître les besoins [des peuples] et à savoir ce que les gens doivent faire pour garantir leur sûreté et leur sécurité, sauvegarder la démocratie, la liberté et la prospérité.
Ainsi, l’Administration Bush ne permet à personne au monde d’agir de quelque façon que ce soit contre les instructions de Washington, de crainte de mettre en danger la vie des peuples! L’Administration américaine veut que l’Iran, la Syrie, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Corée démocratique, la France, la Chine, la Russie, l’Allemagne et tout autre pays, ami ou non, neutre ou dans l’adversité, se plie aux instructions de Washington. La liste de ces instructions contraignantes évolue en fonction de la vision et de la stratégie de la Maison Blanche et des dirigeants du Pentagone. Conformément à cette vision hégémonique, nul, qu’il soit chef d’Etat, gouverneur, penseur, reporter, analyste ou simple citoyen n’a, consciemment ou inconsciemment, le droit de fuir ou de violer ces instructions. Autrement, des missiles américains sont immédiatement lancés contre ‘les cibles de la désobéissance’, afin qu’un tel ‘manquement aux instructions’ ne donne pas lieu au terrorisme (…)»
Les valeurs américaines sous Bush sont anti-humaines
«Après tout, Washington voudrait que toutes les nations du monde aiment l’Amérique, ‘ses valeurs et sa culture’ qui ont prouvé, sous Bush, qu’elles étaient tyranniques et anti-humaines. Washington veut que ces valeurs moribondes soient ravivées et imposées à un grand nombre de nations. La réponse à la question: ‘Pourquoi le gens détestent-ils les Etats-Unis?’ ne nécessite aucune explication; elle est évidente.
Comment les Etats-Unis peuvent-ils prétendre être les défenseurs de la justice, de la démocratie et de la liberté, ainsi que le fidèle protecteur des droits humains, quand ils continuent à diriger l’hégémonie, qu’ils perpétuent la loi de la jungle, qu’ils soutiennent les forces du terrorisme, de l’occupation ainsi que les agresseurs, et qu’ils justifient le génocide de Sharon contre les Palestiniens? Dans les tragiques circonstances actuelles, et vu le vocabulaire raciste de Washington, aucune personne normalement constituée ne peut définir la nouvelle démocratie américaine comme humaine, passionnée, bonne et progressiste.
Déclencher des guerres, justifier l’occupation et l’agression, violer les droits humains, frapper lourdement les intérêts nationaux des peuples, les blesser dans leur dignité et leur fierté [sont des comportements qui] ne sont jamais synonymes de justice, de démocratie, de liberté et de progrès. Ce sont là des facteurs d’insécurité et d’instabilité à travers le monde, les véritables causes du terrorisme et de la violence qui ont volé la vie de milliers d’innocents. Les événements en Palestine et en Irak occupés illustrent de façon frappante la véritable nature de la démocratie et de la liberté américaines. Il s’agit d’une démocratie terroriste et meurtrière à laquelle il faudrait mettre fin, au nom des intérêts vitaux de tous les Américains et des nations à travers le monde.»
[1] Techrine (Syrie), le 28 octobre 2003. Cet article a été publié en anglais.