Sommaire
Introduction
Réactions arabes aux rapports deMEMRI
- Le Centre Zayed
- La Ligue arabe
- La presse arabe
- Les intellectuels arabes
- Groupes arabes américains
Les suites de la fermeture du Centre
- MEMRI diabolisé par les médias arabes
- LaRouche déplore la fermeture du Centre et accuse l’Administration Bush
Remises en question arabes suite à la fermeture du Centre
- Médias saoudiens
- Médias arabes londoniens
Introduction
La controverse dont le Centre Zayed pour la coordination et le suivi est l’objet [1] a débuté le 23 mai 2002 avec la sortie du premier rapport de MEMRI sur les activités du Centre, [2] plaçant dans l’embarras le gouvernement et la famille royale des Emirats arabes unis. [3]
Le 27 août 2003, suite à la condamnation des activités du Centre et aux pressions internationales, la fermeture du Centre a été rendue officielle; elle a été décidée par le président des Emirats arabes unis, le cheikh Zayed Ben Sultan Al Nahyan, en raison du «discours en totale contradiction avec les principes de la tolérance œcuménique» du Centre Zayed. [4] Le bureau du cheikh Zayed a publié un communiqué de presse déclarant: «Sa majesté le cheikh Zayed Ben Sultan Al Nahyan a toujours été un grand défenseur de la tolérance œcuménique et de l’harmonie entre les religions, ainsi que le révèlent toutes ses paroles et actions. Le respect de toutes les confessions est un principe de base de l’islam auquel Sa majesté adhère pleinement (…) Ainsi, en s’apercevant que le discours du Centre Zayed pour la coordination et le Suivi était en totale contradiction avec les principes de la tolérance œcuménique, il a ordonné la fermeture immédiate du Centre (…)» [5]
Réactions arabes au rapport de MEMRI
A. Le Centre Zayed
Le Centre Zayed a publié une série de réactions aux dossiers de MEMRI. L’une des dernières en date rapporte: «Le 11 juin 2003, MEMRI publie un second rapport sur le Centre Zayed, critiquant certaines de ses activités (…) Le Centre Zayed ne s’occupe pas de diffuser des textes anti-américains (…) Le Centre Zayed n’est pas chargé de censurer les questions posées par des reporters indépendants ni d’autoriser les réponses données par les conférenciers. En tant qu’ ‘organisation indépendante, non partisane et nonlucrative’ cherchant à ‘combler le fossé de la langue entre l’Occident et le Moyen-Orient’, MEMRI devrait savoir que la liberté d’expression est un droit fondamental de l’homme, protégé par plusieurs constitutions, conventions et accords internationaux (…)» [6]
Parallèlement, des consultants engagés par le Centre Zayed ont envoyé une lettre à MEMRI déclarant: «Nous suivons de près les dossiers spéciaux de MEMRI critiquant le Centre Zayed en raison des opinions antisémites et anti-américaines exprimées en de nombreuses occasions par certains conférenciers (…). Le Centre cherche à emprunter une nouvelle voie dans le but d’établir un authentique dialogue entre la culture arabe et l’Occident à travers une série de conférences et de séminaires communs sous la bannière de la rationalité.» La lettre promet ensuite une invitation au directeur exécutif deMEMRI «à venir prononcer un discours où vous pourriez faire part de vos critiques et de vos réserves concernant la politique et les activités du Centre Zayed, et procéder à un échange d’opinions pour tenter de dépasser la situation actuelle et éventuellement d’organiser ensemble une future coopération.» [7]
B. La ligue arabe
Tout en admettant l’intention de fermer le Centre, Mohammed Al-Khalifa Al-Murar, directeur exécutif du Centre Zayed, a déclaré: «Le Centre a été créé pour durer et durera. Vous devriez savoir qu’il dépend de la Ligue arabe; seule la Ligue arabe est apte à décider de son sort (…)» [8] Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a ajouté que cette dernière rejetait toutes les accusations portées contre le Centre, qui, a-t-il assuré, étaient le fait des médias américains et israéliens. Il a précisé que la Ligue arabe soutenait le Centre, qualifié de «libre chaire [destinée] à l’échange d’opinions et d’idées favorables à la paix, à la stabilité, et contre l’extrémisme et la violence dans le monde.» [9] Dans une autre interview, Moussa explique: «(…) De telles campagnes ne feront que renforcer la détermination du Centre à oeuvrer pour le droit et à traiter de tous les sujets dans un esprit scientifique et objectif. La Ligue arabe a énergiquement réagi à ces accusations qui, nous dit-on, font tout bonnement partie d’une campagne de diffamation israélienne anti-arabe. Nul ne peut accuser les Arabes d’avoir un jour persécuté les Juifs.» [10]
C. La presse arabe
La presse arabe, Al-Hayat Al-Jadida (Autorité palestinienne), Al-Hayat (Londres), Al-Sharq Al-Awsat(Londres), Gulf News (Emirats arabes unis), Al-Qods Al-Arabi (Londres), Al-Safir (Liban), Al-Liwa(Liban) et Jordan Times, ont tous réagi aux rapports de MEMRI en défendant le Centre Zayed et en critiquant MEMRI. A titre d’exemple, Khaleej Times, basé à Bahreïn, publie un article intitulé «Le Centre Zayed dénonce la campagne de diffamation de la panoplie américaine» ou l’on peut lire: «Le Centre Zayed a éreinté le Middle East Media Research Institute (MEMRI) à cause de ses fausses accusations et de ses propos non fondés contre le Centre. Le Centre Zayed a publié hier une déclaration en réaction au second rapport de MEMRI sur le Centre, qui critique certaines de ces activités: ‘En publiant un tel rapport, MEMRI reprend sa vielle litanie de fausses accusations et de propos sans fondement contre le Centre (…)’ » [11]
D. Les intellectuels arabes
Des milliers d’intellectuels arabes se sont élevés contre la fermeture du Centre, appelant celui-ci à continuer d’être «un minaret pour la défense des causes arabes.» [12] Selon un rapport, «des centaines d’intellectuels, d’écrivains, de journalistes et de chroniqueurs arabes ont signé et distribué, ici dimanche, un mémorandum de solidarité vis-vis du Centre, célèbre pour sa défense des causes arabes. Ce mémorandum exhorte le cheikh Zayed, président des Emirats arabes unis (…) et Amr Moussa à œuvrer contre la fermeture du Centre.» [13]
Selon le rapport de Gulf News, «des responsables du (…) Centre prévoient la réception au Centre de plus de 1 400 signatures de journalistes, intellectuels, écrivains, savants et diplomates issus du monde arabe et des autres pays en signe de solidarité, demandant au Centre de poursuivre ses activités (…) La campagne [contre le Centre Zayed] est menée par le Middle East Media Research Institute (MEMRI), basé à Washington.» [14] Parmi les signataires du communiqué se trouvent le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Mme Buthayna Shaaban, ainsi que Haider Abd El-Shafi, qui se trouvait à la tête de la délégation palestinienne à la Conférence de Madrid. [15]
E. Les groupes arabes américains
De nombreux organismes arabes américains ont défendu le Centre Zayed. Le Dr James Zogby, président de l’Institut arabe américain, a condamné l’enquête menée sur les écrits antisémites et anti-américains du Centre et l’implication du cheikh Zayed, soulignant que «ça sent la chasse aux sorcières.» [16] Dans le numéro du 19 août 2003 de Jordan Times, M. Zogby publie un article d’opinion où il estime que «la campagne anti-arabe menée aujourd’hui aux Etats-Unis consiste en une attaque sur plusieurs fronts contre différents guides et institutions arabes et contre la religion de l’islam.» [17] Toutefois, dans aucun de ses articles ou interviews visant à défendre le Centre Zayed,M. Zogby ne révèle avoir lui-même donné une conférence au Centre, le 9 juillet 2001. En visite au Moyen-Orient cet été, Zogby a jugé préférable de ne pas prononcer de discours au Centre Zayed, suivant les recommandations de responsables des Emirats arabes unis, d’après qui une pareille apparition pourrait se révéler compromettante. [18]
En outre, la newsletterdu Conseil national des relations américano-arabes et du U.S.-GCC Corporate Cooperation Committee, le GulfWire Perspectives, a publié une condamnation de MEMRI et de sa «campagne» contre le Centre. [19] John Duke Anthony, président et directeur général du Conseil national des relations américano-arabes, et secrétaire de l’U.S –GCC, a également prononcé un discours au Centre Zayed, ce que lui aussi a préféré ne pas dévoiler en prenant sa défense. Selon le site du Centre Zayed, Anthony a tenu une conférence au Centre le 8 janvier 2003, et a alors affirmé qu’«Israël cherche à créer un Empire sur le modèle de l’Empire romain et à morceler ses plus grands voisins, comme l’Irak, en petits Etats (…)» [20]
Les suites de la fermeture du Centre
A. Les médias arabes diabolisent Israël
Depuis l’annonce de la fermeture du Centre Zayed, plusieurs articles parus dans les médias arabes ont tenu MEMRI pour responsable de l’événement. Le 29 août 2003, ArabicNews.com rapportait qu’un «responsable du Centre a déclaré que ce dernier était devenu la cible d’une ‘campagne du Middle East Research Institute [sic] (…) parce qu’il avait invité à s’exprimer des personnalités considérées comme antisémites [par MEMRI].’» [21]
Ahmed Al-Dayyan, chroniqueur au quotidien koweïtien Al-Rai Al-Aam, tient lui aussi MEMRI pour responsable de la fermeture du Centre: «C’est un nom qui semble inoffensif, mais MEMRI est en fait l’une des institutions sionistes les plus dangereuses qui soient, et a une influence considérable sur les décisionnaires de l’administration américaine et le Congrès. Cet institut est leur principale source d’information concernant la situation au Moyen-Orient! Parmi les fameux succès de MEMRI l’an passé: le limogeage du Dr Umayma Al-Jalahma, journaliste saoudienne travaillant au quotidien saoudien Al-Riyad, suite à la publication d’un article incluant des informations – appartenant à l’héritage occidental – sur les Juifs [en référence à l’article accusant les Juifs de faire usage de sang humain à des fins religieuses]. Un autre ‘beau coup’ de MEMRI fut son attaque contre le Dr Ghazi Al-Qusseibi, ancien ambassadeur d’Arabie Saoudite à Londres, qui avait publié un poème en soutien à la résistance palestinienne [le poème d’Al-Qusseibi faisait l’éloge des attentats-suicides], ce qui lui a valu d’être muté de Londres. Dernièrement, MEMRI a aligné un troisième ‘beau coup’ contre le Centre Zayed (…), au moyen d’une campagne virulente, organisée sous prétexte que le Centre encouragerait les idées anti-américaines et antisémites. On nous annonce maintenant, à notre grand regret, que le Centre Zayed va fermer. La question est: qui est le prochain sur la liste des cibles de MEMRI?» [22]
Fahmi Huweidi, journaliste égyptien de renom , auteur d’articles diffamatoires, [23] d’articles faisant l’éloge des attentats suicides [24] et accusant les «extrémistes américains» et le «Mossad israélien» d’être à l’origine du 11 septembre, [25] reproche aussi à MEMRI d’avoir contribué à la fermeture du Centre Zayed: «Le Centre culturel Zayed a été la cible d’un assassinat littéraire qui l’a contraint à fermer. C’est là un dangereux précédent dans le monde arabe, et je n’exagère pas en disant que c’est une tragédie (…) La féroce campagne menée contre le Centre est le fait d’une institution américaine caractérisée par la méfiance et d’épouvantables précédents: le Middle East Media Research Institute, connu sous le nom de MEMRI (…) Pour votre information, MEMRI est l’institut qui a remué ciel et terre après que le Dr Ghazi Al-Qusseibi, ambassadeur d’Arabie Saoudite à Londres, eut publié son célèbre poème en hommage à la martyre palestinienne Wafa Idris. L’Institut a considéré qu’il s’agissait là d’un poème encourageant et louant les ‘bombes humaines’. L’Institut a provoqué un ouragan similaire en ‘pêchant’ un article d’une Saoudienne, publié par le journal Al-Riyad, où cette dernière se référait à la rumeur fort répandue selon laquelle les Juifs se servent du sang des enfants chrétiens pour préparer leurs pâtisseries de Pourim. L’Institut a qualifié ce contenu d’antisémite. Nous ne sommes pas surpris par ce style de ‘pêche’ dont le but est de déformer et de diffamer quand nous considérons la véritable identité de l’Institut et la force de ses liens avec les services de renseignements israéliens. Voilà le contexte auquel nous avons affaire; l’orage contre le Centre Zayed a été initié par cet institut méfiant qui, il y a à peine quelques semaines, a publié un autre rapport accusant de nouveau [le Centre] d’antisémitisme et de radicalisme à l’encontre des Etats-Unis et de l’Occident (…)
Le rapport deMEMRI a été publié le 11 juillet, et la nouvelle de la fermeture du Centre a été annoncée par l’Associated Press le 18 août, tandis que la fermeture elle-même est intervenue une semaine plus tard. On ne peut douter de l’existence d’un lien entre la décision de fermer le Centre et la campagne menée par l’institut américano-sioniste. C’est à ce lien que faisait allusion le rapport de l’AP en citant une source officielle d’Abou Dhabi, selon laquelle ‘les Emirats arabes unis ont manifesté leur préoccupation le mois dernier face à certains rapports publiés sur le Centre.’ Ces déclarations révèlent les pressions qui ont terni l’image du Centre et celle des Emirats arabes unis, vu que le Centre porte le nom du président, le cheikh Zayed Ben Sultan (…)
Il est évident que les Emirats arabes unis ne pouvaient supporter de telles pressions et ont souhaité mettre un terme à cette campagne (…); c’est cela que je considère comme tragique (…), parce qu’au cœur du problème se trouve un centre culturel qui prenait sa mission au sérieux (…), une mission éducative permettant d’explorer différents points de vue sur des problèmes à portée internationale. Mais [le Centre] a été accusé de radicalisme, car les Américains et les sionistes n’ont pas apprécié les opinions qui y ont été émises (…) On a détruit le Centre pour le réduire au silence et faire un exemple. Et le plus étonnant dans tout ça, c’est que l’événement est intervenu au milieu des appels à la démocratisation du monde arabe (…), à la liberté d’expression et au combat des régimes despotiques (…) A un autre niveau, le fait que la campagne sioniste ait réussi à ternir l’image du Centre et des Emirats arabes unis prouve que la féroce influence exercée par le sionisme sur les décisions américaines dépasse le cadre des Etats-Unis (…)» [26]
B.LaRouche déplore la fermeture du Centre et accuse l’Administration Bush
Le 31 août 2003, un communiqué de presse intitulé «LaRouche défend le Centre Zayed» est publié, dans le cadre de la campagne présidentielle de Lyndon LaRouche: «J’ai appris, par des chaînes dont je connais le sens des responsabilités et la fiabilité, que la fermeture du Centre Zayed, où James Baker s’est une fois exprimé, ainsi que moi-même, est intervenue sous l’effet de fortes pressions exercées par des éléments de l’Administration Bush. Une telle action de la part des Etats-Unis représente un nouvel exemple de stupidité, à l’instar de la poursuite de la guerre des Etats-Unis en Irak, laquelle s’oppose directement à la sécurité actuelle et à long terme de ma république, les Etats-Unis. Dans les circonstances actuelles, et alors que je suis, en ce moment même, le seul candidat officiellement inscrit aux élections présidentielles des Etats-Unis de 2004, il est de mon devoir d’élever la voix, en de nombreuses occasions, pour défendre l’intégrité actuelle et future de la présidence de ma nation. C’est pourquoi, en cette occasion, mon devoir est de souligner sans attendre le rôle important joué par le Centre Zayed en faveur de la sécurité et de la paix dans le monde (…)
Les conséquences de la sottise scandaleuse de certains représentants américains aux manières de voyous qui ont cherché à étouffer la voix du Centre Zayed, doivent être replacées dans ce contexte. Les pressions américaines pour fermer le Centre Zayed répugnent tous ceux qui ont à cœur les libertés démocratiques des peuples (…) Le rôle du Centre Zayed comme forum parmi les Etats membres de la Ligue arabe s’est avéré des plus salutaires. Grâce à lui, le monde a eu la possibilité d’entamer sans attendre le dialogue avec le monde arabe et de façon implicite, avec une plus grande partie du monde de la culture islamique (…) » [27]
Auto-critique arabe suivant la fermeture du Centre
A. Médias saoudiens
Sous le titre «Beaucoup de bien perdu à cause d’un peu de mal», le journaliste saoudien Saad Ibn Salih Al-Sirhan commente en ces termes la fermeture du Centre Zayed: «Le problème du Centre Zayed (…) et sa triste fin révèlent une mauvaise gestion chronique de nos affaires culturelles et intellectuelles. Le Centre a commis des erreurs professionnelles, se laissant emporter par des allégations peu savantes dont le seul but était de critiquer les Etats-Unis, que ce soit ou non à juste titre. Le Centre a reçu un certain nombre de conférenciers racistes (…), multipliant les provocations: provocations des Juifs en général, sionistes et non-sionistes confondus, provocations de l’Amérique. Dès que les responsables du Centre entendaient parler d’un pourfendeur des Etats-Unis et de leur politique, ou d’un détracteur d’Israël, du sionisme ou des Juifs, ils lui envoyaient une invitation ou entraient en contact avec lui, sans s’interroger sur le niveau d’érudition de ses thèses ou sur son idéologie de base, qui pouvait s’avérer totalement raciste.
Le Centre a abrité tous les négationnistes et tous ceux qui minimisent le nombre de victimes [de l’Holocauste] – un sujet profondément ancré dans la conscience occidentale, qui ne relève pas d’un grand intérêt pour les Arabes. Quand un scandale a éclaté dans les médias au sujet du leader allemand Jurgen Mollemann, en raison de déclarations qui ont valu à ce dernier d’être taxé d’antisémite, les responsables du Centre se sont empressés de l’inviter. Le Centre est également entré en contact avec l’historien britannique David Irving – un extrémiste de droite – parce qu’il nie l’Holocauste. Ce Irving était impliqué dans le scandale notoire sur les ‘journaux intimes d’Hitler’. Le Centre n’a pas omis d’inviter une certaine conférencière saoudienne de médiocre niveau, auteur d’un article raciste publié dans un journal saoudien, où elle propage la rumeur occidentale raciste selon laquelle les Juifs préparent les pâtisseries de l’une de leurs fêtes avec du sang d’enfants. Bien que ce mythe ne se réfère qu’à une seule festivité, notre conférencière a tenu à mentionner deux fêtes religieuses: dans l’une d’entre elles, les gâteaux sont faits avec le sang d’un enfant chrétien, et dans l’autre avec le sang d’un enfant musulman. C’est pour cet article que le Centre l’a invitée.
L’écrivain américain Michael Collins Piper n’a pas non plus échappé à la considération des membres du Centre. Ce Piper est l’auteur d’un ouvrage où il prétend que le Mossad a assassiné le président Kennedy (…) Les responsables du Centre n’ont pas manqué l’occasion d’inviter l’élégant journaliste français Thierry Meyssan, auteur du fameux ouvrage en grande circulation parmi les Arabes, ‘L’Effroyable imposture’, d’après lequel l’Administration américaine serait à l’origine des attentats du 11 septembre (…) Ces erreurs du Centre ont permis à ses détracteurs – comme MEMRI – de les exploiter et d’en exagérer l’importance, jusqu’à monter l’opinion occidentale et les organismes officiels contre le Centre et le cheikh Zayed lui-même. Mais malgré le nombre de critiques adressées au Centre, et pas forcément par des organismes juifs, les responsables n’ont pas revu leurs positions, ni cherché à adopter des programmes plus sérieux mieux informés. Ils ont en effet persisté dans leurs provocations, jusqu’à se recevoir un coup sur la tête, se réveillant un beau jour pour s’entendre dire que le Centre et son site allaient fermer (…) Est-ce que ce qui est arrivé au Centre nous apprendra, à nous intellectuels arabes, comment défendre nos causes, ou est-ce que ce ne sera là qu’une bataille perdue de plus dans nos innombrables archives en la matière?» [28]
B. Médias arabes londoniens
Abd El-Rahman Al-Rachid, directeur du quotidien saoudien Al-Sharq Al-Awsat , édité à Londres, estime que, comme le Centre porte le nom du fondateur des Emirats arabes unis et se trouve dans la capitale, «on aurait de toutes façons probablement du le fermer, celui-ci étant devenu un poids, réputé pour ses idées radicales, ayant hébergé et soutenu des personnalités aux opinions radicales. J’ai moi aussi critiqué les idées persistantes du Centre. Je m’appliquais [toutefois] à ne pas citer son nom, me disant qu’il n’était pas le seul organisme de la région [à entretenir des opinions radicales] et qu’il n’y avait pas de raison [particulière] de lui nuire. Toutes les idées du Centre ne sont pas mauvaises et toutes ne devraient pas être rejetées et critiquées (…) Il serait préférable de réformer le Centre plutôt que de le fermer. Il devrait rester ouvert en tant que chaire aux intellectuels, mais pas aux extrémistes (…) Le Centre était libre et fonctionnait sans boussole. Cela a permis à certains de ses dirigeants d’imposer leurs propres idées, aux dépens des intérêts du Centre (…)
Le Centre avait deux noms officiels: en plus de celui du cheikh Zayed, il portait le nom de la Ligue arabe; nous ignorons pourquoi. Le Centre est censé avoir été créé pour promouvoir l’unité arabe. C’est là un slogan creux ne reflétant que l’unité qui existe dans l’imagination de ses auteurs (…) Peu de gens ont entendu parler de ‘L’Exploration de l’Espace – une absolue nécessité’, l’une des publications du Centre, mais il est difficile de croire que certains n’ont peut-être pas entendu parler de la conférence de Thierry Meyssan et de son livre. Meyssan est celui qui a prétendu que les événements du 11 septembre étaient un mensonge [que le gouvernement américain en était à l’origine] bien que Ben Laden, la Maison blanche et des millions de personnes s’accordent pour penser le contraire. Meyssan est un journaliste de tabloïdes de qualité très médiocre que nul ici [en Occident] ne prend au sérieux. A cause de sa mauvaise réputation, le Centre est devenu la cible des personnes à l’affût des erreurs arabes – comme MEMRI, qui est affilié à l’idéologie israélienne, et qui a su facilement piéger le Centre Zayed à cause de son radicalisme, afin ensuite de tuer sa réputation.» [29]
* Steven Stalinsky est directeur exécutif de MEMRI
[1] Le nom complet du Centre était, pendant presque toute son existence: Centre Zayed pour la coordination et le suivi ; il s’agit du même organisme que le «Centre international Zayed pour la coordination et le suivi».
[2] Voir la Dépêche Spéciale n° 383 de MEMRI, les Dossier Spécial n° 18 et 16
[3] Le 8 juillet 2003, il a été révélé dans une lettre du Congrès que, selon le Département d’Etat, «(…) le prince héritier Cheikh Khalifah prend des mesures plus énergiques pour mettre fin aux activités du Centre.» ( www.capousd.org/budget.htm#jun9 .) Voir les notes de bas de page du Dossier Spécial n° 18 de MEMRI
[4] Gulf News (Emirats arabes unis), le 28 août 2003.
[5] Gulf News (Emirats arabes unis), le 28 août 2003. Ceci a eu lieu après que l’ensemble du contenu du site eut été retiré de la Toile, le 19 août 2003, et remplacé par un message en anglais et en arabe annonçant la fermeture du site: « This Site Has Been Stopped. » (http://www.zccf.org.ae)
[7] Cette lettre, non datée, a été reçue mi-juillet; MEMRI a reçu un e-mail de consultants du Centre Zayed, le 1er août 2003.
[8] Gulf News (Emirats arabes unis), le 19 août 2003.
[9] Al-Qods Al-Arabi (Londres) le 19 août 2003.
[10] Gulf News (Emirats arabes unis), le 20 août 2003.
[11] Khaleej Times (Bahreïn), le 17 juillet 2003.
[12] ArabicNews.com , le 18 août 2003.
[14] Gulf News (Emirats arabes unis), le 20 août 2003.
[15] Al-Qods Al-Arabi (Londres), le 19 août 2003.
[16] CBS Evening News , le 19 mai 2003.
[17] Jordan Times , le 19 août 2003.
[18] Washington Post , le 19 juillet 2003.
[19] GulfWire Perspectives , le 26 juillet 2003.
[21] ArabicNews.com , le 29 août 2003.
[22] Al-Rai Al-Aam (Koweït), le 20 août 2003.
[23] Voir l’Enquête et Analyse n° 107 de MEMRI
[24] Voir la Dépêche Spéciale n° 265 de MEMRI
[25] Voir la Dépêche Spéciale n° 294 de MEMRI
[26] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), le 1er septembre 2003.
[27] Executive Intelligence Review , 31 août 2003.
[28] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 1er septembre 2003.
[29] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 19 août 2003.