Voici le deuxième rapport de MEMRI en provenance de Bagdad. Il s’intéresse aux éditoriaux de la presse irakienne qui ont abordé les sujets du nouveau Conseil au pouvoir en Irak, de l’administration provisoire de la coalition, des attaques contre les forces de la coalition, ou soulevé des questions d’ordre économique. Ce rapport se penche aussi sur le contenu de sermons prononcés dans les mosquées irakiennes.
I – Le Conseil au pouvoir
Non au jeu du sang
Le quotidien Al-Aswaq, organe de la Fédération irakienne de l’industrie, publie ce qui suit: «Il semble que personne ne soit patient face au Conseil au pouvoir et que tous plantent des mines sur son chemin. Il y aura des critiques et des mines tant que le Conseil ne disposera pas de services de sécurité générale et de renseignements chargés de dialoguer avec ses détracteurs impatients, incapables de se tenir en dehors du jeu (…)
Jusqu’à présent, la très grande majorité des Irakiens, des politiciens et des partis, préfère une solution politique pacifique et tenir la bride haute aux avocats de la solution du sang; mais qui peut garantir que tous tiendront leurs engagements et que nul ne se laissera tenter par la solution des balles meurtrières? Seront-ils assez avisés pour ne pas se laisser emporter par le jeu du sang? Nous sommes tous d’accord sur le fait que le Conseil au pouvoir n’est pas parfait – quel gouvernement l’est? Mais c’est un bon début (…) et bien qu’il soit juste d’émettre quelques critiques, ne vaut-il pas mieux aider le Conseil dans sa tâche que chercher des raisons de le faire échouer?» [1]
Le Conseil des conflits
Un éditorial sarcastique du quotidien indépendant Al-Alam Bayna Yadayka note: «Irakiens tant que vous êtes, soyez joyeux et allègres, remplissez vos places et vos rues jusqu’au matin, jusqu’aux matins de l’année prochaine! Voici les fruits de la ‘démocratie’ qui vous viennent de l’autre côté des hautes mers et des océans, qui ont traversé des milliers de kilomètres sous la bannière de l’armée des chevaliers, l’armée de vos frères les Américains, lesquels ont sacrifié leurs vies avec pour seule récompense [la satisfaction] de voir les Irakiens respirer l’arôme de la liberté (…)»
L’éditorial invite les Irakiens à dire leur gratitude envers M. Bremer et à le remercier pour les élections du Conseil. «Car ils se sont tous battus pour cette patrie. Certains se sont même assis pendant plusieurs années aux portes de la Maison Blanche pour supplier les chevaliers de la liberté de sauver son pays. D’autres ont peut-être été pourris d’avoir fréquenté l’Intercontinental, le Sheraton, le Hilton et d’autres hôtels, attendant le jour glorieux où M. Bremer taperait sur l’épaule d’un Conseil apeuré. Désolé, je voulais dire d’un Conseil au pouvoir. Mais nous, Irakiens qui avons beaucoup souffert de la dictature du précédent régime, n’avons pas de grosses remontrances à faire à M. Bremer. Un vrai Conseil aurait été un Conseil élu.» [2]
Le parti communiste et le Conseil au pouvoir
Tarik Al-Shab , principale publication du parti communiste irakien, publie un éditorial qui affirme que le parti communiste irakien a tracé les grandes lignes d’une solution pacifique à la crise actuelle. La solution proposée est de «convoquer une conférence nationale générale qui créerait un gouvernement provisoire de la coalition chargé de résoudre les problèmes de la nation, notamment les problèmes de sécurité et de stabilité (…)». L’article déclare ensuite que la création d’un gouvernement de transition est contraire à la Résolution 1483 de l’ONU, qui attribue aux Irakiens un rôle de conseillers, mais qu’après une période de concessions, un compromis a été établi, car ce gouvernement intérimaire ne serait «ni un gouvernement de transition ni un ‘conseil politique’ ayant seulement une fonction consultative.»
Après avoir décrit en détails les responsabilités du Conseil au pouvoir, l’article conclut que la participation du parti communiste représente une contribution directe au processus politique, précisant que «cela ne signifie pas qu’il [le parti] ait renoncé à son exigence d’accélérer la mise en place d’un gouvernement national indépendant et la création d’un Irak fédéral, démocratique et uni (…)» [3]
Un rayon de lumière
Un éditorial du quotidien Al-Rassed, publié par le Centre d’éducation islamique de la ville de Noor, évoque aussi le nouveau Conseil au pouvoir. On peut y lire : «Cette semaine, nous assisterons à la première réunion du Conseil irakien de consultation, chargé de choisir et de diriger les ministres, mais le bras long de Bremer exercera son contrôle sur le Conseil au moment voulu. Il peut mettre son veto sur n’importe quelle décision du Conseil sans recevoir d’objections de qui que ce soit. Cela reflète la méthode par laquelle ce Conseil a été mis en place – par nomination et non par des élections.
L’instauration de la démocratie par l’administration américaine est victime de l’hypocrisie de cette dernière, qui rechigne à laisser le peuple irakien s’entraîner à la démocratie en choisissant ses représentants, ne serait-ce que pour se faire une expérience en la matière. Pour que les Irakiens puissent s’essayer à la démocratie, tout ce que l’administration américaine doit faire, c’est accorder au peuple le droit de nommer [ses représentants] et fournir les urnes. Et cela ne nécessite pas, d’après nous, un effort draconien. Si l’on nous retire cette petite expérience de la démocratie, comment pourrons-nous mener à bien la grande expérience que représente l’élection d’un gouvernement national? Et comment le peuple pourra-t-il réussir s’il n’exerce pas [son droit] démocratique? [4]
Les Irakiens critiquent les politiciens du nouveau Conseil au pouvoir
Le quotidien Al-Alam Bayna Yadayka aborde le problème d’un Conseil gouvernemental soutenu par l’Amérique, précisant que ses membres se trouvaient à l’étranger quand le peuple irakien souffrait sous le régime de Saddam Hussein. Sabah Kadhem, qui vend de la glace et gagne trois dollars par jour, est cité en ces termes: «Nous ne pouvons soutenir le Conseil. Il a l’appui des Etats-Unis. Il ne changera rien. L’Amérique ne sait que faire des promesses. Autrefois je ne lisais pas les journaux parce que je ne lisais rien sur Saddam. Aujourd’hui, je ne veux rien lire sur les Américains. S’il est vrai que les Irakiens goûtent pour la première fois à la démocratie depuis la chute de Saddam, ils voudraient néanmoins des élections non teintées d’influence américaine ou d’Irakiens de l’extérieur.» [5]
Al-Sadr: le Conseil au pouvoir ne représente pas les aspirations des Irakiens.
Un porte-parole de l’organisation chiite Al-Sadr, très influente dans la cité d’Al-Sadr [quartier chiite de Bagdad précédemment appelé «cité de Saddam»] affirme que la création d’un conseil gouvernemental provisoire est un pas dans la bonne direction, mais que ce dernier ne représente pas les aspirations irakiennes (…) Il ajoute que les chiites ne sont pas entièrement satisfaits, les Etats-Unis appréhendant encore de créer Etat chiite. Il précise que jusqu’à ce jour, ils n’ont pas eu à s’inquiéter des membres du Conseil, rappelant que ces derniers doivent toutefois se souvenir que leur rôle est de servir les intérêts irakiens (…) et non les leurs. Il espère qu’il n’y aura pas de conflit au moment de la nomination des ministres, soulignant l’importance d’une telle étape. [6]
II – L’Administration provisoire de la coalition
Le bout du chemin
Un éditorial du rédacteur en chef d’Al-Mustaqilla décrit ainsi les sentiments mitigés à l’égard des Etats-Unis: «[C’est comme] d’avoir une bouchée d’un met brûlant dans la bouche: on est incapable de l’avaler, mais pas désireux non plus de la recracher; donc on continue de la retourner en tous sens (…)» Il affirme ensuite que «le peuple commence à douter de la capacité [des Etats-Unis], qui prétendent [pourtant] être un leader international (…), au point que certains demandent en plaisantant si les Etats-Unis n’auraient pas loué à bail l’Irak à un pays manquant d’expérience et de savoir-faire administratif (…) Les annonces d’un jour sont annulées le lendemain. Un jour l’électricité revient, et le lendemain les coupures de courant s’allongent (…) Un jour on établit un Conseil, et le lendemain amène le limogeage ou l’arrestation d’un représentant élu à l’américaine (…) Ces contradictions et indécisions politiques des Américains (…) sont devenues la risée des citoyens en raison du tort qu’elles leur causent (…) Nous ne savons pas si l’insistance témoignée par les forces de l’occupation à ignorer la loi internationale sur les règles à suivre en pays occupé est le résultat de l’ignorance ou d’une lenteur délibérée [dans le but d’atteindre] certains objectifs. L’éditorial estime que comme il est impossible d’attribuer cette insistance à l’ignorance, sa raison évidente est l’existence d’objectifs spécifiques; en effet, «le chemin à suivre est clair: accorder au Irakiens le droit de se diriger eux-mêmes et permettre à des citoyens dévoués de créer un gouvernement intérimaire qui pourvoirait des services de base et remettrait sur pied les institutions étatiques (…)» [7]
Au général John Abizaid, avec notre considération distinguée
Tarik Al-Shab publie une lettre ouverte au général Abizaid. Il se plaint de ce que le Programme alimentaire international ait été la cible de constants vols et pillages et de ce que la plupart de ces incidents soient intervenus après le retrait des forces américaines protégeant les entrepôts et les centres de distribution. L’article rappelle que des pillages avaient eu lieu dans la ville portuaire d’Um Qasr aussitôt après que le contingent espagnol se fut retiré. La sécurité a toutefois été ré-établie avec le retour des forces britanniques et des gardiens irakiens. «Alors pourquoi vos forces ne font-elles pas de même dans d’autres régions de l’Irak (…)? Pourquoi ne les redéployez-vous pas dans les régions où elles se sont retirées afin de mettre fin au pillage de denrées alimentaires destinées à des millions d’Irakiens?» [8]
III – La Résistance à la présence des forces alliées en Irak
La résistance est irakienne et patriotique
Un éditorial publié dans Al-Mustaqilla et signé Dhari Al-Duleimi estime que «l’escalade des opérations de résistance est due aux erreurs du gouvernement de l’occupation qui provoque les personnes dans leurs sentiments et leur dignité, ignorant leurs [valeurs] sacrées et le caractère unique de leurs composantes culturelles et sociales (…)» L’article assure sont crues «assez fortes pour (…) délégitimer [la résistance], la vider de son contenu et de ses caractéristiques patriotiques (…)» L’article cite des exemples de telles tentatives, dont «la fabrication d’une cassette audio de Saddam, qui laisse entendre que les opérations de résistance sont liées au régime déchu ( …)» Al-Duleimi affirme que «la résistance est purement patriotique, n’est liée à aucun régime, aucune personne ou organisation, et nul n’a le droit de [mal] en parler.» [9]
L’instance supérieure d’Al-Azhar: un Irakien qui se fait sauter n’est pas un shahid
Dans une interview accordée à la chaîne télévisée saoudienne Al-Arabiya, le cheikh Mohammed Sayyid Tantawi, instance supérieure de l’université Al-Azhar, a évoqué les opérations fedayin [martyre] en Palestine, déclarant qui quiconque se faisait sauter [pour atteindre] l’oppresseur et les êtres injustes était un shahid [martyr]. Pour ce qui est des «opérations martyre» en Irak, il a dit qu’il n’émettrait pas de fatwa les autorisant, les Irakiens devant décider eux-mêmes de leur destin. Il a précisé: «Je ne dis pas que l’Irakien qui se fait exploser sous le nez des Américains est un martyre» [10]
L’Assassinat de traîtres et d’espions est un devoir religieux et patriotique
Al-Mustaqilla a découvert que «certains éléments perfides, qui ont vendu leur honneur et leur pays en trahissant la nation, ont été impliqués dans des affaires d’espionnage pour l’entité sioniste et les forces américaines d’occupation, ce qui a conduit un certain nombre de guides musulmans à exiger leur exécution. (…) Les mêmes sources affirment que verser le sang des espions est une obligation religieuse et patriotique, en raison de la coopération [des espions] avec les forces de l’occupation et des sionistes (…) Al-Mustaqilla publiera les noms de ceux contre qui il existe des preuves, afin que le peuple puisse donner son verdict.» [11]
IV – Préoccupations économiques Désir de fermeture des frontières irakiennes
Dans un article d’Al-Yawm Al-Akher, quotidien indépendant édité par les Editions Al-Mounajjed, signé «Un fils de la Mésopotamie», on peut lire ce qui suit: «Un grand nombre d’Irakiens, dans un déluge de lettres envoyées au journal [la poste ne fonctionne actuellement pas en Irak] (…) exigent la fermeture des frontières irakiennes, sauf dans les cas d’aide humanitaire, jusqu’à l’établissement d’un gouvernement provisoire en Irak. C’est une réaction au nombre énorme d’éléments destructeurs venus de l’étranger. Ils se réunissent dans les lieux saints et dans certains quartiers huppés de Bagdad. Peut-on permettre une chose pareille? Et à qui sert ce flot [humain], qui fait ressembler nos rues à celles de la Chine communiste?!!» L’auteur de l’article déclare en outre que son patriotisme le contraint à avouer que «c’est allé trop loin, et les personnes impliquées devraient se rappeler que trop de quoi que ce soit peut engendrer l’effet inverse de celui escompté; Allah connaît la raisons [des actes].» [12]
Le coassement des grenouilles et le croassement des corbeaux
Un éditorial d’Al-Yawm Al-Akher cite «le quotidien juif [israélien] Yediot Aharonot» qui rapporte qu’Israël et la Jordanie ont négocié la construction de deux pipelines entre Kirkuk et Haïfa, traversant le territoire jordanien, et que des sociétés israéliennes participeront à la reconstruction de l’Irak sous couvert de sociétés égyptiennes et jordaniennes. Le quotidien irakien note: «Les cercles politiques et ceux qui se consacrent à la propagande – à l’instar de grenouilles coassant – ont entrepris de diffuser des rapports aussi partiaux (…) dans l’espoir d’obtenir au moins une goutte de pétrole des raffineries de Kirkuk. Ecoutez, pauvres grenouilles! La décision de construire des pipelines traversant les autres pays remet en cause la souveraineté [de ces pays]; c’est la prérogative des fils de l’Irak et de nul autre (…) Il ne s’agit pas ici du coût [de l’entreprise, s’élevant à un milliard de dollars], mais de valeurs humaines, et nous ne devrions jamais oublier que nous sommes musulmans.»L’article fait ensuite l’éloge de l’Ayatollah Kadhim Al-Hairi pour sa «fatwa contre les Juifs». Il rappelle ensuite que les marchés du pétrole se trouvent actuellement en Asie et en Amérique du Nord, estimant donc que le pétrole irakien devrait être exporté par le Golfe et non par la Méditerranée. Il s’adresse ensuite à Hosni [Moubarak, au roi] Abdallah et à Netanyahou en ces termes: «Nous n’accusons pas ce dernier vu qu’il est juif, mais nous accusons ceux qui ont perdu leur identité arabe. Qui êtes-vous, vous qui faites des déclarations semblables au coassement des grenouilles et au croassement des corbeaux, et qui conduisez des affaires avec les Juifs?» [13]
Les Juifs arrivent mais les politiciens sommeillent
Le quotidien Al-Rassed évoque les rumeurs sur le retour des Juifs en Irak: «La société irakienne se focalise sur les tentatives immobilières des Juifs qui cherchent à acquérir des hôtels, des propriétés résidentielles dans la capitale depuis que l’Irak s’est complètement ouverte, grâce à la libération dont nous ont dotés les forces de l’occupation. La dernière nouvelle est l’accord d’un contrat d’une valeur de 83 millions de dollars à Israël, le chargeant de pourvoir les forces alliées positionnées en Irak en denrées alimentaires. Le ministre sioniste de l’Agriculture a déclaré que ce contrat ‘a sauvé l’agriculture israélienne’.
Certains Irakiens en Irak, les Kurdes et l’aide accordée par les Jordaniens aux Juifs pour les aider à conclure des affaires douteuses, dont l’issue demeure inconnue, sont aussi sujets à discussions.
Ce n’est pas un secret: le pétrole irakien arrive jusqu’en Israël soit par un pipeline direct, soit par le biais d”honnêtes’ marchands jordaniens qui brandissent encore la photo de Saddam Hussein et diffusent des chants louant son héroïsme. Le plus étrange est que les politiciens irakiens et leurs 150 partis politiques ont tu les faits parce qu’ils étaient trop occupés à rivaliser entre eux pour les postes laissés vacants par le précédant régime et à inonder de slogans les rues et les murs de Bagdad.
Mis à part ces slogans, nous aimerions connaître la position des politiciens par rapport à la vente de nos demeures à Israël et le fait que l’armée de l’occupation n’accepte que les fruits israéliens.» [14]
V – Sermons du vendredi aux mosquées
La branche de MEMRI à Bagdad rapporte, le 19 juillet 2003: «La plupart des sermons du vendredi à Bagdad sont centrés sur la critique du Conseil au pouvoir, établi quelques jours plus tôt. Par exemple, dans le sermon du vendredi 18 juillet prononcé à Hai Al-Qudhat, à Bagdad, le prédicateur, le cheikh Assad Al-Hadithi, accuse les membres du Conseil d’être élevés sur les genoux des Américains et des Juifs. Selon le prédicateur, le Conseil ne représente pas le peuple irakien et travaille pour l’Amérique et les Juifs.»
VI – Rapports de nouvelles de Bagdad
Procès intenté à Ouday
«Un avocat irakien a lancé le premier procès jamais intenté à Ouday Saddam Hussein (…) au sujet d’une demeure qu’Ouday s’est appropriée sans accorder le moindre dédommagement. C’est un fait connu que plusieurs personnes apparentées à Saddam, notamment ses deux fils Ouday et Qousay, profitaient de leur statut pour usurper les propriétés des citoyens.» [15]
Les gardiens des palais présidentiels et les voitures Peugeot
Une source de la Société marketing générale de vente automobiles assure que Saddam Hussein a cédé des voitures Peugeot aux gardiens des palais présidentiels. La société a demandé à ces personnes de régler la facture des automobiles délivrées. L’an passé, le dictateur déchu avait distribué des voitures aux gardiens de tous ses palais, palais construits aux dépens du peuple irakien déshérité, à une époque où les professeurs d’université étaient démunis et ne bénéficiaient pas du moindre privilège présidentiel.» [16]
[1] Al-Aswaq , le 26 juillet 2003.
[2] Al-‘Alam Bayna Yadaika , le 16 juillet 2003.
[3] Tarik Al-Sha’b, 20-26 juillet 2003.
[4] Al-Rassed , le 17 juillet 2003
[5] Al-‘Alam Bayna Yadayka , le 16 juillet 2003
[6] Al-Aswaq , le 17 juillet 2003.
[7] Al-Mustaqilla , le 13 juillet 2003.
[8] Tarik Al-Sha’b, 20-26 juillet 2003.
[9] Al-Mustaqilla , le 13 juillet 2003.
[10] Al-Aswaq , le 14 juillet 2003.
[11] Al-Mustaqilla, le 13 juillet 2003.
[12] Al-Yawm Al-Akher , le 14 juillet 2003.
[13] Al-Yam Al-Adhere , le 14 juillet 2003.
[14] Al-Rassed , le 17 juillet 2003.
[15] Al-Khaled , le 19 juillet 2003.
[16] Al-Khaled, le 19 juillet 2003.