Depuis la défaite du régime baasiste de Saddam Hussein en Irak, des dizaines de nouveaux quotidiens et hebdomadaires libres et non censurés sont disponibles pour tous. Certains de ces quotidiens sont indépendants, mais la plupart sont des organes des différents partis politiques et groupuscules en pleine éclosion.
Voici le premier rapport du nouveau bureau de MEMRI à Bagdad. Les rapports de Bagdad ont pour objectif de donner un aperçu de la nouvelle presse irakienne
Editoriaux
«Les privations de la liberté»
Sous le titre «Les privations de la liberté», Alaa Fadhil Al-Tamimi remarque dans le quotidien Al-Irak Al-Jadid qu’après la chute de l’ancien régime irakien, «nombreux étaient les Irakiens qui s’attendaient à voir les portes du Paradis s’ouvrir devant eux (…) Certains pensaient que la chute du régime rendrait la liberté possible, mais ils n’en entendent parler que dans les bulletins de nouvelles.
La plupart des enthousiastes (…) imaginaient que chaque personne libérée recevrait quelques dollars [préalablement] volés par Saddam Hussein, et ont été choqués de constater que les dollars n’étaient pas si accessibles, même pour les êtres en marge qui doivent se tenir sous le brûlant soleil de juin et de juillet pendant des heures (…) Ils [les enthousiastes] ont juré que les Américains entreprendraient la reconstruction de l’Irak après la guerre (…) Il est dur de constater que tous ces projets [ne] sont [qu]’encre sur papier, réservés aux sociétés américaines en faillite dans le seul but de raviver l’économie américaine, et non irakienne.
Les gens ont également été déçus de découvrir que les rations alimentaires distribuées par l’Administration civile étaient égales à celles du précédent régime. L’espoir de viande, d’œufs, de bananes et de noisettes ne s’est pas concrétisé.» [1]
«Une absurdité américaine»
Le journal irakien Al-Adalapublie un éditorial où l’on peut lire:
«Il est tout à fait absurde que les occupants fêtent leur indépendance en occupant d’autres pays.
Vendredi dernier, le 4 juillet, des soldats, notamment américains, ont allumé des centaines de bougies, tandis que la musique beuglait dans leurs camps et dans les palais de Saddam, dont ils ont fait leurs quartiers généraux en l’honneur de l’indépendance américaine, gagnée en 1776.
Nous félicitons le peuple américain en ce jour anniversaire, mais demandons si les Américains se soucient de la liberté des autres peuples autant que de la leur. Respectent-ils la volonté d’indépendance des nations, eux qui tiennent leur indépendance pour sacrée?
La réalité est cette incongruité de la politique américaine qui use de deux poids, deux mesures. L’Amérique dit quelques chose et fait le contraire (…) Pendant ces cinquante dernières années, l’Administration américaine (sous les Démocrates comme les Républicains), a écarté les autres nations, envers lesquelles elle a fait preuve d’insolence. Son dédain l’a conduite à nommer des dirigeants criminels à leur tête, et les exemples sont nombreux (…)
L’excuse de l’Amérique [à sa présence] en Irak était la libération [de l’emprise] d’un dirigeant terroriste, corrompu et despotique (…) Et en cela elle a bien fait. Mais c’est autre chose que d’écarter un despote pour ignorer le droit du peuple irakien à la liberté et à l’indépendance (…)» [2]
L’Iran et le chiisme irakien
Dans un éditorial intitulé «L’Iran et le chiisme irakien», Al-Irak Al-Jadid affirme que le parti Baath en Irak avait adopté à l’égard de l’Iran une politique guidée par un sentiment d’hostilité aux chiites. Parallèlement, l’Irak flirtait avec la Turquie qui s’ingérait dans les affaires irakiennes.«Les chiites irakiens s’étaient engagés à défendre la nation et leur loyauté dépassait toute considération d’ordre religieux (…) Le régime déchu usait de propagande pour déformer les raisons de la guerre contre l’Iran, mais certains Irakiens ont compris ce petit jeu et ont préféré se rendre à l’Iran plutôt que de se battre. Ils considéraient leur action comme nationaliste et destinée à affaiblir le régime irakien. Il existe en conséquence une importante communauté irakienne en Iran, qui comprend des prisonniers de guerre, en plus de réfugiés et d’autres personnes expulsées par le régime.
(…) Il n’y a aucune preuve de l’existence, passée ou présente, d’un seul chiite irakien prêt à s’enorgueillir d’une influence [iranienne]. Les chiites irakiens sont fiers de leur nationalité, comme le prouvent plusieurs faits historiques.» [3]
La situation actuelle et le projet de Constitution
Un éditorial du quotidien Al-Bayrandit: «La Constitution demeure le fondement de la construction d’un pays (…) Ce n’est pas parce qu’un pays traverse des circonstances inhabituelles, comme l’Irak aujourd’hui, qu’il faut ignorer la constitution. Et il n’y a pas non plus de raison de l’imposer à la nation, au nom de prétextes donnés par les Irakiens ou les étrangers (…) L’unité nationale nécessite de toute urgence une constitution irakienne reflétant la volonté des différentes forces politiques au sein du peuple irakien (…)» [4]
Des slogans mensongers
Un article du quotidien Bagdadétablit: «Des mois avant la guerre, les Jordaniens avaient popularisé le slogan ‘La Jordanie d’abord’. On raconte l’histoire amusante d’un idiot qui, participant à une manifestation contre la guerre, à Amman, brandissait une pancarte portant l’inscription: ‘Nous sommes contre l’offensive en Irak. La Jordanie d’abord.’ On entend des histoires similaires en Irak aujourd’hui, de slogans susceptibles de réconforter de nombreux Irakiens, et plus particulièrement certaines personnes dans les médias qui parient sur les catastrophes à venir en comparant l’Irak actuel au Liban pendant la guerre civile. Ils utilisent les mêmes slogans déplorables que Saddam Hussein dans son marché au nationalisme, évoquant la destinée arabe commune, les mêmes slogans que ceux consécutifs à la nationalisation du pétrole irakien, à l’époque des graffitis sur les murs d’école qui disaient: ‘le pétrole irakien au peuple irakien’. Mais qui a en fait profité de ce pétrole? Il s’agit là de slogans mensongers.» [5]
Le retour de Saddam: le nid du diable au Paradis
Dans un autre article du même quotidien évoquant le discours attribué à Saddam Hussein diffusé sur Al-Jazira, on peut lire:
«Le discours provoquant de Saddam Hussein, diffusé sur les chaînes arabes, illustre bien l’arrogance, la bravade et les fanfaronnades de Saddam Hussein. Dans son discours, Saddam dit que les opérations militaires ont été menées par les partisans du régime déchu, avouant qu’il se trouvait derrière les dégâts commis sur les installations d’eau et d’électricité.
Nous avons déjà dit et répété que ces opérations n’ont pas accéléré et n’accéléreront pas le départ des forces alliées. La logique et le bon sens exigent que nous considérions la question d’un point de vue différent, donnant la priorité aux intérêts du peuple et de la nation. Il est illogique que celui qui prétende reconstruire le pays détruise pour la deuxième fois ses installations d’eau et d’électricité, ou tue et blesse des Irakiens innocents. Si le discours de Saddam est authentique, on peut conclure que ce dernier n’a rien appris de la grave leçon de ses erreurs, commises tout au long du règne du régime irakien.
Saddam a perdu toutes ses cartes après sa défaite, et tous en Irak, les jeunes comme les personnes âgées, connaissent aujourd’hui la vérité. Ainsi, celui qui rêve du retour de Saddam pour la deuxième fois peut aussi bien croire que le diable construira son nid au Paradis (…)» [6]
Les contre-attaques
Dans un éditorial intitulé «Les contre-attaques: sont-elles organisées ou sont-elles le fruit d’une initiative individuelle?», Faris Al-Kateb, rédacteur en chef du quotidien Al-Yawm Al-Aakhar, écrit:
«Au vu des événements, nous pouvons affirmer avec fermeté et objectivité qu’il n’y a pas de guérilla organisée, comme le pensent certains, qui se basent sur les affrontements avec les forces américaines stationnées dans les provinces irakiennes. En fait, il ne s’agit là que d’initiatives privées de jeunes gens zélés qui refusent la présence des forces américaines dans les quartiers résidentiels de la capitale et des provinces. La guérilla se mène quotidiennement, de façon organisée et préméditée; (…) on n’a affaire ici qu’à de pauvres escarmouches (…)» [7]
«Une lettre au général [sic] Paul Bremer»
Dans Yawn Al-Aakher, Abd El-Sattar Al-Haj écrit, à l’attention de Paul Bremer:
«Vu les conditions de travail difficiles des Irakiens aujourd’hui, nous exhortons le général [sic] Bremer à répondre aux questions suivantes:
‘Tout le peuple irakien est conscient du fait que vous avez récemment reconnu au Conseil de Sécurité être [une force] d’occupation et non une force de libération comme vous le prétendiez. L’occupation a le devoir, selon la loi internationale, de garantir la sécurité et de fournir nourriture, médicaments, électricité et autres services de base. Le citoyen irakien ne peut accepter votre façon de fuir vos responsabilités ou d’accuser les autres. Vous êtes une grande nation à qui rien n’est trop difficile dans le domaine de la technologie.
Ô Général Bremer, plusieurs personnes vous reprochent de ne pas avoir honoré vos promesses d’assistance publique, faites lors de votre arrivée en Irak (…) Après trois mois d’occupation, vous êtes encore incapable de garantir la sécurité et de fournir des services au peuple. Comment se fait-il que vous n’ayez pas encore établi un gouvernement irakien et sérieusement entamé la reconstruction de l’Irak ?» [8]
La réhabilitation des âmes
Ali Baban, rédacteur en chef de Dar Al-Salam , écrit dans un éditorial: «(…) Dans le cadre de cette nouvelle phase, et sur la base du slogan de la ‘reconstruction’, il devient nécessaire de réhabiliter les valeurs, les comportements et les âmes [des Irakiens]. En d’autres termes, les partis et les politiciens dans notre pays ont tous le devoir de créer une [nouvelle] conscience politique irakienne, vu que la phase précédente, avec ses résultats catastrophiques, ne pouvait être le fait du dévoiement d’un individu – Saddam Hussein – quelque despotique qu’il ait pu être (…) Nous devons comprendre les dangers entraînés par l’absence de prise de conscience au sein de la nation. L’Irakien devrait comprendre qu’aujourd’hui – ici comme ailleurs dans le monde – le chef d’Etat est un employé censé servir la nation et superviser tous les services et que [son statut] n’est pas un honneur l’autorisant à dominer le peuple et à exploiter ses ressources (…)» [9]
Le Conseil administratif, un pas dans la bonne direction
Al-Adala manifeste son soutien à la mise en place d’un nouveau Conseil administratif, précisant: «Au seuil d’une nouvelle étape dans la réhabilitation politique de l’Irak, après la chute du régime dictatorial et despotique (…), le peuple irakien doit se hisser au niveau requis pour permettre que domine la voix du peuple et que soit créé un gouvernement irakien de transition ayant le pouvoir d’appliquer des plans qui profiteront avant tout au peuple (…)» [10]
Trois mois après la chute du despote: un appel à la raison, tant qu’il est encore temps
Reflétant les déclarations modérées de l’Ayatollah Baqir Al-Haqim, dirigeant du SCIRI, Al-Adala écrit: «Trois mois se sont écoulés depuis la chute du despote Saddam Hussein et de son régime terroriste (…) et pour le peuple irakien, ces mois sont comme des années, car (…) la lutte endurée a freiné les progrès que l’on attendait de l’effondrement du régime baasiste…» Le journal précise que si le peuple irakien n’a pas véritablement participé aux batailles finales ayant conduit à la victoire de la coalition, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne devraient comprendre que la faiblesse du régime de Saddam était le résultat de trente ans d’isolement imposés par l’opposition irakienne. «Les Américains, dans leur victoire sur Saddam, avaient un partenaire: le peuple irakien. L’Amérique, en célébrant sa victoire, l’a ignoré, intentionnellement ou pas. C’est peut-être la plus grosse erreur des Etats-Unis (…)» [11]
Les combattants arabes
Un éditorial du quotidien d’affaires Al-Awsat engage une controverse sur une émission d’Al-Jazira où un jeune Libanais a déclaré qu’il ne visiterait pas l’Irak «avant qu’il ne soit libéré» des Américains parce qu’il craint le traitement que lui administreraient les forces de la coalition. L’article réagit à ces propos en déclarant que ce jeune homme et ses collègues arabes, qui soutenaient le précédent régime, sont en fait en proie à un autre type de crainte: celui de ne plus recevoir le traitement privilégié, l’argent et les Limousines avec chauffeurs dont ils bénéficiaient sous Saddam, aux frais du gouvernement. L’article ajoute: «Le ‘combattant’ arabe qui a peur d’être fouillé par les forces de la coalition ne sait pas, ou oublie, que ces dernières ne traitent pas les Irakiens avec une once [de la dureté] du régime de Saddam – avec son Mokhabart, sa sécurité générale, ses services de renseignement militaire, ses fédaïnes et les Camarades du parti (…)» [12]
Nous sommes tous des voleurs, votre excellence
Un article du Dr Hashem Hussein, paru dans Al-Sa’a [13] et adressé à Paul Bremer, estime que la plus grosse erreur de Saddam a été de considérer l’Irak comme un héritage personnel accordé par «ceux qui l’ont créé [Saddam] (…) Il s’est mis à en disposer selon son bon plaisir, accordant des faveurs aux menteurs et aux hypocrites (…), mais pas aux pauvres sans espoir vivant en plein cœur de Bagdad. Cet homme a brisé tous les principes de la sauvegarde des ressources publiques, décrétés par nos nobles prophètes et califes (…) Le chapitre de Saddam est clos, mais le plus alarmant est que certains Irakiens se prennent pour Saddam Hussein, et entreprennent de dilapider les fonds publics de façon peu honnête (…) Ils ont salivé face aux paquets de dollars dérobés aux banques, ont vendu des propriétés et des voitures volées (…) et quand on les attaque, ils s’enterrent la tête sous le sable ou vous répondent fièrement: ‘Nous avons tous participé au pillage’, précisant qu’ils se sont appropriés des biens publics et non privés.» [14]
La crise américaine en Irak
Un éditorial du quotidien indépendant Al-Shira décrit certaines conditions de sécurité en Iraq, affirmant que «la crise ne se résoudra pas en remplaçant les Marines par les forces armées, puis en remplaçant ces derniers par la police militaire, et peut-être à l’avenir par la nouvelle armée irakienne, parce que le problème est psychologique; il provient du sentiment qu’ont les soldats américains de se trouver sur une terre usurpée et d’évoluer sur un champ de mines qui pourrait à n’importe quel moment et en toute légalité exploser sous leurs pieds.» L’éditorial ajoute: «L’Administration américaine essaie actuellement de transposer la responsabilité du maintien de la sécurité en Irak à l’OTAN, ce qui ne la soulagerait pas seulement de la crise de la sécurité en Irak, mais aurait pour effet d’impliquer – ce qui est beaucoup plus important – ses deux principaux adversaires, la France et l’Allemagne, à la guerre contre l’Irak.» [15]
Remplacer la dictature par le colonialisme est inacceptable
Un éditorial d’Al-Dawaprécise que les dictatures de l’histoire ancienne et moderne ont toujours fini par être vaincues car elles révélaient la puissance des nations et leur capacité au changement – et ce quel qu’ait été leur degré d’oppression et de tromperie.
Et maintenant l’Irak: en amenant la chute du despote, qui a affronté, seul avec sa bande de baasistes corrompus et tyranniques, son sombre destin dans la terreur (…), certains Irakiens et mouvements politiques irakiens ont cru en la sincérité des déclarations américaines avant, pendant et après la guerre, déclarations qui se focalisaient sur un point clé: aider les Irakiens à reconstruire leur pays et à établir un Etat indépendant et un régime démocratique pluraliste. La réalité politique et militaire en Irak a révélé la fausseté et le mensonge de ces promesses.»
L’éditorial explique ensuite que toutes les mesures prises par l’Administration américaine conduisent à penser que les Etats-Unis veulent «contrôler les ressources irakiennes et remplacer le despotisme interne par l’occupation, la colonisation et l’assujettissement, ce que les fils libres d’Irak ne peuvent accepter.» [16]
Rapports de nouvelles
Réorganisation des services de renseignement irakiens
Al-Awsaq révèle qu’un rapport secret des services de renseignements irakiens dévoile que «le Renseignement irakien a réussi à se réorganiser secrètement, qu’il a incorporé des militaires de profession, des psychologues, des sociologues, des spécialistes de la propagande et des médias. Leur objectif est de mener une guerre militaire et psychologique contre les forces américaines et britanniques. Le plan des services de renseignements exige ce qui suit des loyalistes de Saddam:
- Des opérations ‘éclair’
- La confiscation des armes des soldats tués de l’occupation
- De ne pas suivre l’exemple palestinien responsable de [nombreuses] pertes
- L’utilisation d’explosifs afin d’occasionner le plus grand nombre de pertes possible parmi les soldats
- De conduire les Américains à de prétendus individus figurant sur leur liste des personnes recherchées et leur tendre une embuscade.
- La publication des photos de soldats américains violant des femmes irakiennes pour soulever l’opinion publique dans le pays et au dehors.
- Faire courir le bruit que Saddam Hussein est encore en vie pour distiller la peur dans les cœurs de ses anciens loyalistes.
- Raconter les violations commises par les soldats de l’occupation. Grossir ces histoires pour influencer l’opinion publique en Irak et à l’étranger.
- Eveiller les sentiments nationalistes.
- Répandre le bruit que ceux qui veulent rejoindre la résistance pourront disposer d’armes.
- Mener une propagande contre le contrôle américain des services publics et, en particulier, de l’électricité. Faire courir le bruit que l’Amérique compte pénaliser les Irakiens en leur coupant l’électricité.» [17]
Se servir de la souffrance des Irakiens
Un article d’Al-Saa annonce que le journal a suivi les rapports de nouvelles diffusés sur Al-Jazira tous les jours pendant un mois complet pour en arriver à la conclusion que «la plupart des rapports montent les incidents en épingle, et ont tendance à faire de faits isolés des généralités.» Le journal assure ensuite avoir découvert que les correspondants d’Al-Jazira «ont reçu l’instruction de monter les citoyens contre les forces américaines (…) L’un des dirigeants de la ville Al-Fallouja a confié à Al-Saa qu’un correspondant d’Al-Jazira demandait constamment aux citoyens «quand allaient débuter les opérations suicides», ce qui représente une incitation claire à agir dans ce sens.
Le journal déclare en outre qu’Al-Jazira a voulu faire «de beaux coups journalistiques en se servant de la misère de 22 millions d’Irakiens et en généralisant des faits isolés. Par exemple, le meurtre de soldats britanniques à Al-Majar (…) a entraîné [grâce aux efforts d’Al-Jazira, un mouvement] de résistance générale balayant le Sud de l’Irak (…)» D’après Al-Saa, Al-Jazira estime que «les médias futés» montent en épingle des faits isolés, même si cela doit empêcher le retour de la sécurité dans les villes irakiennes. [18]
[1] Al-Iraq Al-Jadid , le 7 juillet 2003. Le titre du journal signifie “le nouvel Irak,” et est associé à l’Ayatollah Ali Husseini Al-Sistani, dirigeant chiite de la sainte ville de Najaf.
[2] Al-‘Adala , le 7 juillet 2003. Ce journal est édité par le Conseil suprême de la Révolution islamique en Irak, dirigé par l’Ayatollah Muhammad Baqir Al-Hakim, dignitaire religieux chiite, qui a su faire preuve de prudence dans ces déclarations au sujet des Etats-Unis.
[3] Al-Iraq Al-Jadid, le 7 juillet 2003.
[4] Al-Bayan , July 8, 2003. Al-Bayan est un organe de Hizb Al-Da’wa Al-Islami, parti islamique missionnaire
[5] Bagdad, écrit par Muhammad Ghazi Al-Akhras, le 9 juillet 2003. Bagdad est édité par Harakat Al-Wifaq Al-Watani, mouvement de réconciliation nationale.
[6] Bagdad , écrit par Abd Al-Hamid Al-Omari, le 9 juillet 2003
[7] Al-Yawm Al-Aakher , le 10 juillet 2003. Al-Yawm Al-Aakhar est un quotidien politique indépendant édité par la maison d’édition Al-Munnajed.
[8] Al-Yawm Al-Aakher , le 7 juillet 2003.
[9] Dar Al-Salam , le 10 juillet 2003. Dar-Al-Salam signifie “la demeure de la paix,” et est édité par le Parti irakien islamique.
[10] Al-‘Adala, le 10 juillet 2003. Al-‘Adala est édité par le Conseil suprême de la Révolution islamique en Irak.
[11] Al-‘Adala, le 10 juillet 2003.
[12] Al-Aswaq , le 10 juillet 2003. Al-Aswaq signifie “Les marchés,” et est édité par l’Association des Industries irakiennes.
[13] Selon le quotidien saoudien édité à Londres Al-Sharq Al-Awsat, le journal Al-Sa’a, “L’horloge,” s’est divisé en “deux horloges”. La première se veut un journal de politique générale, organe du Front national uni; son Conseil d’administration est présidé par le Cheikh Ahmad Al-Qubaisi, prédicateur fauteur de trouble au Qatar, récemment revenu en Irak avec une position modérée, voire conciliante. Le journal paraît les samedis et mercredis. La deuxième «horloge» se veut un journal politique indépendant, représentant les Irakiens de tous bords. Le journal Al-Sa’a original s’est trouvé en butte aux autorités américaines après avoir publié en juin un article sur le viol collectif de deux filles irakiennes par des soldats américains (Al-Sharq Al-Awsat, le 10 juillet 2003).
[14] Al-Sa’a , le 10 juillet 2003.
[15] Al-Shira ‘, le 12 juillet 2003. Le directeur d’Al-Shira est D. Sattar Ghanem.
[16] Al-Da’wa , le 12 juillet 2003. Al-Dawa est un organe du Parti islamique missionnaire.
[17] Al-Aswaq, le 7 juillet 2003. Ihsan Abd Al-Razzaq Abd Al-Ghafour en est l’éditeur.
[18] Al-Sa’a , le 9 juillet 2003.