Al-Nidaa, le site d’Al-Qaïda, a affiché une première réaction à la chute du régime de Bagdad. Le site, dont l’adresse électronique change régulièrement en raison de la chasse dont il est l’objet, [1] , affiche une série d’articles sur «la guerre de croisade en Irak». Le premier article pose 35 questions; les réponses données sont publiées au fur et à mesure, à intervalles de quelques jours. La septième partie, datée du 9 avril 2003, a été rédigée après l’entrée des forces américaines à Bagdad et suite à la disparition des dirigeants du régime irakien. Cette partie prétend que la seule façon d’avoir raison de la supériorité militaire de l’ennemi est la guérilla.
«Premièrement, ce qui s’est passé aujourd’hui, mercredi, à Bagdad – les forces croisées pénétrant au cœur [de la capitale] sans avoir à se battre – n’a pas surpris ceux qui considèrent les événements sur la base de paramètres militaires, vu que l’entrée dans les villes devait intervenir tôt ou tard et que la situation sur le terrain ne permettait pas à la défense irakienne de poursuivre son action [dans le cadre d’une armée] normale.
Nous ne pouvons toutefois nier avoir été surpris par la facilité avec laquelle ils [les ennemis] sont entrés à Bagdad ainsi que par l’absence totale de résistance opposée par la ville. Nous sommes jusqu’à aujourd’hui incapables de rendre compte de la disparition de dizaines de milliers de troupes en une nuit. Nous nous attendions à une certaine résistance, au moins de l’ampleur de celle d’Um Qasr. Bien que nous ignorions les raisons [de cette disparition], nous sommes sûrs que si les forces armées avaient résisté à Bagdad, elles auraient assez rapidement battu en retraite. Il semble que les commandants irakiens aient également su que les forces armées (…) allaient finir par être vaincues, en l’absence d’éléments susceptibles de renforcer leur détermination. Sultan Hashem, ministre irakien de la Défense, a déclaré, le sixième jour de la guerre, que Bagdad serait assiégée, mais ne tomberait pas. La prévision du siège de la ville a suffi à convaincre que la résistance d’une armée de métier serait insuffisante.
Nous avions prévu l’échec de la méthode de défense de [l’armée] de métier et qu’il serait impossible de résister. Dès le début de cette série d’articles, nous nous sommes focalisés sur le combat par la guérilla. C’est l’arme la plus puissante des musulmans, le meilleur moyen de poursuivre les hostilités contre les Croisés ennemis qui ont dépouillé la nation de sa puissance [militaire]. (…) La meilleure façon pour les faibles de lutter contre les forts est la guérilla.
C’est par la guérilla que les Américains ont été battus au Vietnam et les Soviétiques en Afghanistan. C’est cette méthode qui a expulsé le colonialisme direct des Croisés de la plupart des territoires musulmans, le cas de l’Algérie étant le mieux connu. Et nous pouvons témoigner aujourd’hui que cette méthode a mis un terme à l’immigration juive en Palestine, provoquant une immigration en sens inverse. Les tentatives réussies de la guérilla pour repousser les envahisseurs sont nombreuses, et nous n’allons pas ici toutes les citer. Elles ont prouvé que la méthode la plus efficace des démunis contre les forts est [bien] le combat par la guérilla. (…)» [2]
[2] http://www.cubezero.net/vhsvideo/imagis/?subject=2&rec=1043