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14 March 2003
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La presse palestinienne face à la guerre en Irak

Les médias palestiniens estiment que les Etats-Unis comptent profiter de la guerre contre l’Irak pour prendre le contrôle de toute la nation arabe et islamique, Palestine compris. Les factions islamiques ont explicitement appelé au djihad et au boycott des pays occidentaux, et plus particulièrement des Etats-Unis. Parallèlement, les chroniqueurs affiliés à l’OLP ont protesté contre le silence du monde arabe, qui contraste avec les manifestations anti-guerre tenues à travers le monde le 5 février 2003. Voici quelques extraits d’articles:

L’opposition islamique: des appels à la violence

Le site du Hamas a affiché certains extraits d’un communiqué distribué à des journalistes au cours d’une marche organisée à Gaza par le Hamas. Dans ce communiqué, le cheik Ahmed Yassine, guide spirituel du Hamas, appelle la nation islamique à «attenter aux intérêts occidentaux où qu’ils se trouventsi l’Irak vient à être conquis »; «l’Occident abreuvé de haine, dirigé par les Etats-Unis, a déclaré aujourd’hui une croisade contre la nation et la foi islamiques. » Le cheik Yassine a exhorté le peuple irakien à se ranger derrière la bannière du djihad, demandant à l’Irak d’«ouvrir ses frontières à tous les musulmans du monde afin qu’ils puissent participer à la bataille pour la défense de la nation [islamique] ».

Yassine a demandé aux Irakiens de se préparer au martyre pour Allah ainsi qu’à une résistance populaire prolongée, car «même si les ennemis d’Allah sont capables d’envahir l’Irak, la résistance populaire peut les épuiser, les forçant à se retirer.» Yassine a précisé qu’«en cas de conquête de l’Irak, le djihad deviendra le devoir personnel de chaque musulman, homme et femme; les musulmans n’auront d’autre choix que de menacer les intérêts des Américains et des occidentaux haineux, de les attaquer partout où ils se trouvent.» Yassine a invité les Arabes et les musulmans à descendre par millions dans la rue pour protester, soulignant que «le peuple peut sauver la nation [islamique] s’il est prêt à payer le prix – et quel que soit le prix à payer pour sa foi, sa liberté et son indépendance, celui-ci ne peut être que dérisoire.»[1]Dans ce même communiqué, et d’après le quotidien Al-Hayat Al-Jadida, affilié à l’Autorité palestinienne, Yassine s’est en outre adressé aux musulmans américains pour les enjoindre à «ne pas obéir aux ordres hostiles de l’Administration américaine visant à nuire à l’Irak».[2]

L’Association des religieux palestiniens, proche du Hamas et du Djihad islamique, a publié un communiqué[3]encourageant les Arabes et les musulmans du monde entier, et plus particulièrement ceux des mouvements islamistes, à lutter contre «l’agression sioniste de la croisade américaine contre l’Irak, au nom d’impératifs religieux, panarabes et humains. Comme l’a dit Allah: ‘Tous les croyants sont frères.’»[4]

Ce communiqué incite les Arabes et les musulmans à «rompre les liens politiques, économiques et militaires existant avec l’Amérique et ses alliés hostiles, à boycotter leurs produits et à retirer le capital confié à leurs banques»; les mouvements du Djihad islamique ont été appelés «au djihad, à la mobilisation générale et à [porter atteinte] aux intérêts des Etats-Unis et de leurs alliés partout dans le monde, afin de réagir à l’offensive anticipée contre l’Irak et la nation islamique, car Allah a dit: ‘Partez en guerre, munis de vos armes lourdes et légères, et menez le djihad pour la cause d’Allah, avec vos biens et vos âmes. Ceci est bon pour vous (…)’»[5]

Le communiqué précise que «Les Etats-Unis et ses alliés, particulièrement la Grande-Bretagne et l’entité sioniste, battent les tambours de la guerre en rassemblant leurs grosses armées afin de mener une cruelle offensive contre l’Irak, dans le but de s’emparer de la région et du pétrole irakien et de réaliser les intérêts d’Israël. (…)»

L’Association des religieux palestiniens note également que «toutes les autorités religieuses et les hauts responsables des pays arabes et musulmans formant alliance et conspirant avec l’Amérique dans ses préparatifs de guerre, lui fournissant du matériel ou une aide morale, ou autorisant les armées des envahisseurs à traverser leurs pays [doivent savoir qu’] un tel appui sera considéré comme le crime le plus grave et la pire trahison d’Allah, de Son Prophète et de Ses fidèles». L’Association illustre sa déclaration d’un verset coranique: «Ô croyants! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les chrétiens; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient l’un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes.»[6]L’Association exhorte en outre Arabes et musulmans ainsi que leurs armées à «se soulever contre les chefs d’Etats qui complotent avec l’Amérique». [7]

Le Dr Atallah Abou Al-Subh, chroniqueur de l’hebdomadaire Al-Risala, critique, dans une lettre ouverte aux ministres arabes des Affaires étrangères, le manque d’initiative de ces derniers, les accusant de ne se soucier que de leurs postes: « (…) Nous savons bien que votre destin – qui est de rester assis sur vos sièges – revêt pour vous beaucoup plus d’importance que notre ruine. (…) Pourquoi n’êtes vous pas allés manifester comme ces 700 filles nues à Sydney? Vous avez sans aucun doute entendu parler d’elles. (…) Pourquoi n’êtes-vous pas allées manifester, à l’instar de certains Juifs à Tel-Aviv, pour dire ‘non’ à la guerre? (…)»[8]

Mohammed Al-Hindi, haut responsable du Djihad islamique et directeur du Centre d’études et de recherche de Palestine, a aussi mis en relief le lien entre l’offensive contre l’Irak et une attaque généralisée contre le reste du monde arabe et musulman: «(…) Après le 11 septembre, les Etats-Unis [ont lancé] une croisade contre les musulmans, dans laquelle nous tous, les dirigeants comme le peuple, avons été pris pour cibles. (…) La résistance et la détermination sont les seuls moyens de contrecarrer les agressifs plans sionistes et américains, car l’Irak ne sera pas la dernière étape, mais une étape parmi les prochaines étapes de l’offensive. Viendra ensuite le tour de la Palestine, puis de tous les pays arabes.»[9]

Un porte-parole de l’OLP: Les Etats-Unis veulent s’approprier toute la nation arabe; le monde arabe doit manifester en signe de protestation

Dans Al-Qods, quotidien édité en arabe à Jérusalem, Hatem Abou Shaban, membre du Conseil législatif palestinien, pense que les intentions américainessont de parvenir à l’hégémonie par la guerre. Il estime que les Etats-Unis souhaitent réaliser leurs objectifs stratégiques de trois façons: 1) la croisade contre l’islam, menée par l’actuelle Administration qui représente les forces chrétiennes de l’extrême droite; 2) l’appropriation des puits de pétrole arabes dans la région du Golfe, et plus particulièrement en Irak, pays dont les réserves sont considérées comme les plus importantes de la région après celles d’Arabie Saoudite; 3) la suppression des régimes arabes et des forces de libération arabes dans la région, afin de faire d’Israël la seule puissance régionale, laquelle dominera le monde arabe dans les domaines économique, politique et militaire. Abou Shaban souligne que la guerre en Irak commencera par suivre ces trois directions, menée par «une Administration américaine occupée à redessiner la carte du Moyen-Orient conformément à ses ambitions régionales, une carte qui arrange les intérêts américains et la politique américaine impérialiste dont le but est d’assujettir le monde arabe et musulman. (…)» [10]

Le directeur adjoint du conseil d’administration de consultation politique de l’Autorité palestinienne, Salim Al-Wadiya, estime pour sa part que la raison essentielle d’une offensive contre l’Irak est que ce pays commence à représenter un danger pour Israël dont il menace la sécurité. Il précise que les déclarations du Secrétaire d’Etat américain Colin Powell d’après qui «la guerre en Irak a pour objectif de réarranger les affaires régionales de façon à satisfaire les intérêts américains [sic]» montre clairement que l’offensive est dirigée non seulement contre l’Irak mais contre toute la patrie arabe, Egypte et Arabie Saoudite compris – et qu’il faudrait une révolution arabe et islamique pour lutter contre cette agression.[11]

Adoptant un point de vue similaire, Talal Awkal, chroniqueur d’Al-Ayyam, quotidien de l’Autorité palestinienne, écrit: «(…) La guerre en Irak ne sera pas uniquement un préambule (…) à l’hégémonie américaine dans la région et à la réorganisation de celle-ci conformément aux exigences stratégiques de l’Amérique et d’Israël. Cette guerre marquera aussi le commencement d’une guerre mondiale (…) qui elle-même débutera la réorganisation du monde et donnera lieu à de nouvelles alliances, axes, conflits et inimités. (…)»[12]

Suite aux manifestations du 5 février contre la guerre, certains journalistes de la presse palestinienne ont condamné le silence du monde arabe, et plus particulièrement celui des Palestiniens. Hassan Al-Kashef, directeur général du ministère palestinien de l’Information, s’insurge: « (…) Cent millions de personnes à travers le monde ont dit ‘non’ à la guerre des Etats-Unis contre l’Irak. Or nous, Arabes, n’avons pas pris part [à ces manifestations], ne représentant même pas un million sur la centaine de millions concernée. Les Arabes – les souverains comme le peuple – ont été absents du plus grand spectacle de notre temps, où l’humanité s’est dressée contre les projets de guerre et les objectifs américains (…)» Al-Kashef reprend ensuite l’opinion arabe qui veut que tous les Arabes soient visés, et pas exclusivement l’Irak.

Il ajoute: «Pourquoi les Arabes n’ont-ils pas participé à la journée des cent millions? (…) Pourquoi les Palestiniens ne sont-ils pas descendus dans la rue, eux, la cible quotidienne des armes américaines qui cueillent leurs shahids [martyrs] et leurs victimes au moyen de l’armée israélienne? Pourquoi les Palestiniens n’étaient-ils pas en tête [de ces manifestations], vu qu’eux-mêmes en tant que peuple, que leur Autorité, leur cause et leurs droits seront les premiers à perdre si l’Amérique gagne? N’avons-nous pas compris (…) qu’Israël est le partenaire éternel de l’Amérique? Qu’il est, d’un point de vue militaire et politique, l’allié de l’Amérique, et que les conséquences d’une conquête de l’Irak par les Etats-Unis équivaudraient à la victoire finale d’Israël sur les Palestiniens et les Arabes? Pourquoi n’avons-nous pas été les premiers à aller manifester, au nom de l’autodéfense, pour appuyer l’Irak, et par loyauté envers les shahids tombés sur notre terre? (…) Les manifestants ont établi, dans le monde entier, un lien entre l’Irak et la Palestine, entre Sharon et Bush. Pourquoi n’avons-nous pas mis en avant ce lien? (…)» [13]

Dans sa chronique hebdomadaire au quotidien Al-Hayat Al-Jadida, de l’Autorité palestinienne, Nahidh Munir Al-Rayyis, membre du Conseil législatif palestinien, s’interroge: «(…) Ne ressentez-vous pas, tout comme les habitants de vos pays, de la colère, de l’humiliation et de la solidarité à l’égard de l’Irak ? Ne voyez-vous pas que l’on attend que vous réagissiez? N’avez-vous vraiment d’autre choix que d’attendre bras croisés que le crime dont vous vous lavez officiellement les mains soit commis? (…) Ne remarquez-vous pas que l’Europe semble plus arabe et musulmane que vous? Ne savez-vous rien faire, à part inventer des excuses et trouver de bonnes raisons d’éviter toute approche autre que le silence et l’attente? (…)» Al-Rayyis accuse les chefs d’Etats arabes de fermer les yeux sur l’offensive contre l’Irak en se pliant sans conditions aux exigences américaines.[14]

Ashraf Al-Ajrami, chroniqueur d’Al-Ayyam, critique les chefs d’Etats arabes qui, estime-t-il, obéissent aux Américains. Il condamne en outre le manque d’initiative de l’Arabe moyen: «(…) Contrastant avec la détermination de l’opposition internationale à condamner la guerre des Etats-Unis, le méprisable silence arabe existe aussi bien au niveau populaire qu’officiel. Mis à part les manifestations à Damas et Beyrouth et celles de quelques centaines d’individus ça et là, il n’y a pas eu de réaction arabe sur la scène internationale. (…) La position des Etats arabes sur la question irakienne est la même que sur la question palestinienne, et se résume à de la coquetterie [vis-à-vis de l’Amérique]»[15]

Rajeb Abou Siriy, chroniqueur d’Al-Ayyam, reproche vivement au monde arabe de baisser la tête face aux Américains, ajoutant que seules les pressions européennes ont pu convaincre les Etats arabes d’adopter des mesures susceptibles d’empêcher une guerre: «(…) Le sommet arabe, qui aurait du avoir lieu (…) en mars, est intervenu après les encouragements directs de l’Union européenne, quand le ministre grec des Affaires étrangères, actuel président de l’Union [européenne], s’est rendu à Beyrouthoù il a officiellement demandé aux Etats arabes, de la part de l’Union européenne, de rejoindre l’opposition européenne à la guerre (…) C’est dans cette ambiance que les ministres arabes des Affaires étrangères se sont retrouvés. (…)»

Abou Siriy souligne que le problème central réside dans «la présence du cheval de Troie américain (…): les forces américaines stationnées dans la plupart des Etats arabes et les eaux territoriales arabes [en référence notamment aux Etats du Golfe]. (…)» Il déclare souhaiter que les Arabes parviennent à empêcher la pénétration en Irak de ce «cheval de Troie» et de ses militaires américains, notant que s’ils échouent sur ce point, «tous leurs efforts se résumeraient en fin de compte à un cri de protestation inutile face à une guerre dont l’objectif est la main mise sur le monde arabe dans son ensemble et la transformation de la région arabe en protectorat américain.» [16]


[1]http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/dailynews/2003/feb/7_2/details2/htl#1

[2]Al-Hayat Al-Jadida(Autorité palestinienne), le 8 février 2003.

[3]http://www.palestine-info.info/

[4]Le Coran, 49:10

[5]Le Coran, 9:41.

[6]Le Coran 5:51.

[7]http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/dailynews/2003/feb/10_2/details2/htm – 5

[8]Al-Risala(Autorité palestinienne), le 20 février 2003.

[9]Al-Hayat Al-Jadida(Autorité palestinienne), le 10 février 2003.

[10]Al-Qods(Autorité palestinienne), le 2 février 2003.

[11]Al-Hayat Al-Jadida(Autorité palestinienne), le 10 février 2003.

[12]Al-Ayyam(Autorité palestinienne), le 10 février 2003.

[13]Al-Hayat Al-Jadida(Autorité palestinienne), le 17 février 2003. D’autres condamnations du silence des Etats arabes, ainsi que d’autres appels à la prévention de la guerre par les régimes arabes ont été publiés dans les articles de Hani Al-Masri, haut responsable du ministère palestinien de l’Information, du chroniqueur Mohammed Abd El-Hamid et de Khalil Al-Sawahri dans Al-Ayyam, numéro du 18 février 2003.

[14]Al-Hayat Al-Jadida(Autorité palestinienne), le 24 février 2003.

[15]Al-Ayyam(Autorité palestinienne), le 17 février 2003.

[16]Al-Ayyam(Autorité palestinienne), le 2 février 2003.

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