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21 August 2002
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Etat de crise entre l’Egypte et les Etats-Unis

Les relations entre l’Egypte et les Etats-Unis ont connu des hauts et des bas ces dernières années. La presse officielle, tout comme celle de l’opposition, reprochent régulièrement à l’Administration américaine sa politique au Moyen-Orient. Depuis le 11 septembre 2001, la crise a pour motifs les problèmes suivants : l’activité des Etats-Unis en Afghanistan, la guerre américaine contre le terrorisme, les réformes souhaitées par les Etats-Unis dans le monde arabe, l’accord négocié par les Etats-Unis au Soudan, la politique américaine envers l’Iraq, la crise israélo-palestinienne…

Suite aux récentes déclarations américaines selon lesquelles les Etats-Unis n’avaient pas l’intention d’accroître leur soutien financier à l’Egypte, considéré l’enfermement du Dr Saad Al-Din Ibrahim (sociologiste égypto-américain et activiste des droits de l’homme), le sentiment anti-américain s’est intensifié dans la presse égyptienne officielle. Les précédentes administrations avaient jusqu’alors évité de poser des conditions à l’octroi d’une aide à l’Egypte ; les réactions de la presse égyptienne officielle ont donc été extrêmement virulentes.

L’intensification des attaques de la presse égyptienne contre les Etats-Unis date en fait d’avant la déclaration américaine concernant le Dr Ibrahim. Elle découle du sentiment égyptien de l’imminence d’une offensive américaine contre l’Iraq. Le 14 août déjà, le quotidien pro-iraquien Al-Qods al-Arabi rapportait que le conseiller politique du président Moubarak, le Dr Osma Al-Baz, avait informé en exclusivité l’hebdomadaire égyptien de l’opposition, Al-Gil, que l’Egypte ne permettrait pas à la flotte américaine de passer par le Canal de Suez pour attaquer l’Iraq. Le journal attirait aussi l’attention sur ” le danger d’une action militaire américaine contre l’Iraq pour toute la région. ” [1]

Voici quelques extraits d’articles égyptiens :

Kamal Abd El-Raouf, chroniqueur à l’hebdomadaire officiel Akhbar Al-Yaum, écrit : ” Rumsfeld est un nouvel Hitler en Amérique “, s’empressant ensuite de rassurer ses lecteurs en affirmant que ” Rumsfeld finira bien par être rattrapé par le destin, comme tous ces autres fous relégués à la poubelle de l’histoire. ” [2]

A la suite de la déclaration américaine concernant le soutien financier à l’Egypte, le directeur du quotidien officiel Al-Akhbar, M. Galal Douweidar, écrit : ” Comme j’espérais que l’engouement pour la défense des droits de l’homme qui atteint les Etats-Unis – au point de miner les décisions du système légal de la glorieuse Egypte – serait caractérisé par un esprit d’équité et d’équilibre, et ne se baserait pas sur des partis pris et l’effort perpétuel de faire correspondre la politique américaine aux intérêts de ses agents…

Je pose la question : Ou est la colère face aux [violations] des droits du Palestinien innocent, quotidiennement abattu, emprisonné, banni et assiégé par les forces de l’occupation israélienne sur le territoire palestinien occupé ? … Je cite aussi le dernier rapport de Human Rights Watch concernant les actions des Etats-Unis et ses nombreuses violations des droits de l’homme, consistant en arrestations, infractions et poursuites judiciaires… ” [3]

Saïd Sunbul, chroniqueur d’Al-Akhbar, écrit : ” …Nul n’ignore que bon nombre d’intellectuels égyptiens ont manifesté leur inquiétude face au verdict formé à l’issue du procès de Saad Al-Din Ibrahim… L’intention était peut-être de relâcher Ibrahim pour des raisons de santé ou en réponse aux [inquiétudes] des intellectuels égyptiens, mais je ne crois pas qu’il sera libéré, en tous cas pas maintenant, de crainte que cela ne soit interprété comme une capitulation face à la pression et aux menaces américaines. Ainsi, les Américains ont aggravé la situation du Dr Ibrahim ; ils ne lui ont pas rendu service avec leur comportement provocateur et inconsidéré. L’Egypte ne cèdera pas aux pressions américaines, et les autorités américaines feraient bien de s’en rendre compte… ” [4]

Al-Akhbar publie dans un éditorial : ” S’il est vrai que l’Amérique fournit une aide annuelle à l’Egypte, l’Egypte a largement contribué à la stabilité de la politique occidentale et américaine dans la région, prenant les positions qu’on connaît quant à la défense des réserves de pétrole, en 1990, au cours de l’invasion iraquienne du Koweït, et en coopérant, depuis les événements du 11 septembre, dans le domaine de la sécurité… Le rôle de l’Egypte dans la région ne peut être relégué au second plan ni écarté – mais l’Egypte n’acceptera pas de subir des pressions ou une [quelconque] intervention dans ses affaires intérieures. ” [5]

Certains articles affirment que l’aide financière des Etats-Unis à l’Egypte provient en vérité de fonds arabes déposés dans des banques américaines. Dans un autre éditorial, Al-Akhbar publie : ” La déclaration de l’Administration américaine était totalement dépourvue de manières et de civilité… L’Amérique montre clairement qu’elle ne se cherche pas des amis mais des agents, ce qui est inacceptable… Ce que l’Administration américaine sait bien sans l’avouer publiquement est que la grande Egypte n’a pas réclamé cette aide. C’est l’Amérique qui a déclaré… qu’elle accorderait son soutien économique… à l’Egypte…

Cette déclaration a été formulée au moment des procès intentés par les familles des victimes du 11 septembre à l’Arabie Saoudite pour un milliard de dollars [sic], car ces familles affirment que certains princes saoudiens ont participé à l’incident de l’explosion du World Trade Center à New York. Pour notre part, nous posons la question : l’Amérique a-t-elle mené des enquêtes ? Pourquoi n’en présente-t-elle pas les résultats ? Va-t-elle condamner ceux qui étaient impliqués avec Oussama Ben Laden ?

…Les Etats arabes fournisseurs de pétrole n’ont-ils pas le droit d’exiger [de l’argent] des Etats-Unis…, vu qu’ils ont déposé 850 milliards de dollars dans les banques, au plus bas intérêt possible ? Grâce à ces fonds, l’Amérique reçoit quelques 150 milliards de dollars par an, censés constituer l’aide économique aux pays pauvres et la participation américaine au budget des Nations-Unies et ses agences, telles l’UNESCO et l’UNICEF… Toutefois, il faut dire que l’Amérique ne paie pas sa part… ” [6]

Samir Ragab, directeur du quotidien officiel Al-Gumhouriya, a aussi eu son mot à dire sur l’affaire d’Ibrahim : ” … Qu’est-ce que l’Amérique a à voir avec un procès conduit sur le sol égyptien, et qu’importe que l’accusé ait ou non la citoyenneté américaine ? Réalise-t-on à Washington que la loi internationale veut qu’un pays ait la souveraineté sur ce qui se passe sous son ciel ? Ainsi, si un homme a commis un crime dans un endroit particulier, c’est le système judiciaire du pays en question qui est apte à décider, et nul autre… Aucune autre partie ne doit proposer des interprétations, s’opposer ou faire des critiques – car cela tue la loi …

L’Amérique est dans l’erreur si elle pense qu’elle peut protéger ses intérêts en exerçant des pressions, en tordant le bras [de son interlocuteur], en évoquant ou exerçant des sanctions, et en s’adonnant à un terrorisme matériel et moral. ” [7]

Le quotidien officiel Al-Masaa adopte un ton menaçant dans l’un de ses éditoriaux : ” A la lumière de la folie officielle et médiatique [en Amérique], nous disons à tous les concernés : ‘Allez jouer loin de l’Egypte. L’Egypte, c’est autre chose, que vous ne connaissez pas, et vous serez incapables de résister aux ramifications de ce jeu dangereux’ ” [8]

Le quotidien officiel Al-Ahram publie dans un style plus neutre : ” L’instauration de relations basées sur le respect mutuel oblige les Etats-Unis à écarter le recours à la pression économique, car cette dernière créerait une atmosphère de malaise et un ressentiment populaire qui ne sont pas propices au développement de rapports favorables aux deux peuples.

L’Egypte est une puissance régionale jouant un rôle central dans l’instauration de la paix dans la région… C’est aussi l’un des pays les plus importants pour le Tiers monde, disposant de l’héritage culturel le plus ancien et le plus considérable… Quelqu’un peut-il imaginer qu’il soit possible de tordre le bras d’un pays comme celui-ci, ou de son gouvernement ? S’il est vrai que les Etats-Unis accordent à l’Egypte une aide économique, [il faut savoir] que l’Egypte fournit une aide dans d’autres domaines. Quant au soutien économique, il repose sur des conditions qui ouvrent de [nouveaux] horizons aux compagnies et aux exportations américaines vers l’Egypte… ” [9]

L’hebdomadaire de l’opposition Al-Usbou, qui a alimenté, ces dernières années, l’hostilité envers Ibrahim, a consacré plusieurs articles à la fameuse déclaration américaine. Dans un article intitulé ” Huons l’Amérique “, le chroniqueur Amrou Nassif écrit : ” Le pays [en référence aux Etats-Unis] fondé par les exilés et les criminels d’Europe sur le sang et la chair de tout un peuple [en référence aux Indiens d’Amérique] semble s’être adapté à son histoire [en devenant de nouveau criminel]… L’Egypte est bien trop grande pour s’abaisser au vil niveau, bien inférieur, des Américains – même au prix de l’humiliante aide américaine… Je m’adresse au président Moubarak pour lui demander de réagir violemment à la Maison noire [en référence à la Maison blanche] et à ceux qui y demeurent – pas seulement à cause de leur effronterie et leur grossièreté, mais aussi en raison de la position suspecte des Etats-Unis sur les questions palestinienne, iraquienne, saoudienne et vis à vis de l’Egypte. Que l’Amérique aille au diable avec son aide ! ” [10]

Dans le même numéro d’Al-Usbou, Ahmed Izz Al-Din écrit : ” L’arme de la haine politique est brandie : soit l’Egypte laisse le Shylock américain enfoncer son couteau dans la chair du rôle qu’elle joue… pour la servir en pâture aux loups sauvages de ses aspirations régionales, soit le plus poltron des scénarios de l’histoire va se mettre en place : la famine économique d’un peuple ainsi que l’étranglement stratégique d’une nation… ” [11]


[1] Al-Qods al-Arabi (Londres), le 14 août 2002

[2] Akhbar al-Yaum (Egypte), le 17 août 2002, tel que le cite Al-Qods al-Arabi (Londres), le 19 août 2002

[3] Al-Akhbar (Egypte), le 18 août 2002

[4] Al-Akhbar (Egypte), le 18 août 2002

[5] Al-Akhbar (Egypte), le 18 août 2002

[6] Al-Akhbar (Egypte), le 19 août 2002

[7] Al-Gumhouriya (Egypte), le 18 août 2002

[8] Al-Masaa (Egypte), tel que le cite Al-Qods al-Arabi (Londres), le 19 août 2002

[9] Al-Ahram (Egypte), le 19 août 2002

[10] Al-Usbou (Egypte), le 19 août 2002

[11] Al-Usbou (Egypte), le 19 août 2002

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