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9 May 2002
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La visite du prince Abdallah aux Etats-Unis vue par la presse saoudienne

Le plan de paix de prince Abdallah 
Le prince héritier Abdallah Ben Abd El-Aziz, [1] le vice Premier ministre et le commandant de la garde nationale saoudienne sont allés présenter le plan de paix du prince à Crawford, au Texas, le 25 avril, (le prince avait décliné l’invitation du président Bush l’an dernier). [2] La presse arabe dans son ensemble a souligné que le prince Abdallah est le troisième dirigeant à avoir été invité au ranch du président Bush (après le président Vladimir Poutine et le Premier ministre Tony Blair). Le premier jour de cette visite officielle aux Etats-Unis (le 25 avril), le prince Abdallah s’est longuement entretenu avec le vice-président Dick Cheney, lui présentant un ” plan de paix ” en huit points :

1 – Retrait total et immédiat des forces israéliennes des régions de la rive Ouest récemment occupées. 2 – Fin du siège militaire de Ramallah. 3 – Déploiement de forces internationales. 4 – Reconstruction des infrastructures détruites par l’incursion israélienne. 5 – Condamnation du terrorisme des deux côtés. 6 – Reprise des négociations sans conditions préalables ayant trait à la sécurité. 7 – Cessation des implantations israéliennes. 8 – Mise en œuvre de la résolution 242 des Nations unies qui demande à Israël de revenir aux frontières du 4 juin 1967. [3]

En réponse, la Maison blanche a envoyé au prince une proposition de déclaration commune qui, selon le quotidien saoudien Al-Sharq al-Awsat, diffusé à Londres, ne faisait aucune allusion aux propositions de paix saoudiennes. Le prince, offensé, s’est enflammé d’une colère que ” tous les sapeurs-pompiers de la ville de New York n’auraient pu apaiser “. Les Saoudiens ont faxé à la Maison blanche un projet de déclaration, à l’attention du Secrétaire d’Etat Colin Powell qui, selon le quotidien, ignorait tout de la proposition de la Maison blanche. Protestant contre le contenu de cette dernière, les Saoudiens demandaient à ce qu’une autre déclaration lui soit jointe ou alternativement, que les deux parties fassent des déclarations séparées. La Maison blanche a retiré son projet de déclaration. [4]

Rencontre Bush-Abdallah 
La rencontre entre le président Bush et le prince Abdallah, prévue pour durer deux heures, s’est prolongée sur cinq heures, comprenant un déjeuner de travail. [5] Le président Abdallah aurait montré au président Bush un album contenant ” des photos horribles de l’agression israélienne ” et le président en aurait été ” ému “. [6] Avant la rencontre, le président Bush a demandé au secrétaire de la défense Rumsfeld et au chef d’état-major interarmes Richard Myers de renseigner le prince Abdallah sur les succès remportés par la guerre anti-terroriste des Etats-Unis en Afghanistan. [7]

D’après la presse arabe, les Saoudiens ont, à l’issue de la rencontre, souligné les trois principaux succès suivants :

Le président et le prince ont convenu de poursuivre le dialogue, les réunions de consultation, d’agir en coopération et de façon coordonnée afin de déboucher sur un contrat global qui ne se contenterait pas de mettre fin au siège du Q.G. de Yasser Arafat. En second lieu, le président Bush a publiquement admis ” le rôle déterminant joué par le prince Abdallah dans la région “. Troisièmement, le président Bush a réfuté les rumeurs faisant état de la détérioration des relations entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite ; il aurait déclaré que ” le Congrès doit accepter le fait que les Etats-Unis aient des intérêts au Moyen-Orient qui dépassent Israël ; nous nous devons d’avoir de bonnes relations avec les Saoudiens, les Egyptiens et les Jordaniens. C’est le but de notre politique étrangère. ” [8]

La presse saoudienne a amplement tiré parti de la levée du siège des quartiers généraux de Yasser Arafat, l’attribuant directement aux discussions intervenues entre le prince Abdallah et le président Bush. [9]

A aucun moment, ni avant, ni pendant, ni après la réunion, les Saoudiens n’ont menacé d’utiliser l’ ” arme pétrolière “. Ils ont, au contraire, entièrement réfuté les rumeurs circulant à ce sujet. Selon les propres termes du ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, ” nous ne sommes pas venus ici avec un esprit menaçant. Nous sommes venus apporter des explications sur les événements et chercher une solution pratique. ” [10] D’après un quotidien saoudien, le prince Abdallah compte sur une ” diplomatie paisible, non une diplomatie de cris et de hurlements qui conduit aux résultats contraires de ceux escomptés “. [11] Notons aussi que la presse saoudienne n’a fait aucune référence à l’avenir des bases américaines positionnées au royaume saoudien.

A l’issue de sa visite aux Etats-Unis, le prince Abdallah s’est entretenu avec le président égyptien Hosni Moubarak, le roi Abdallah de Jordanie, le président Saleh du Yémen et le cheikh Al-Nayan de l’Union des émirats arabes. Il restait au prince Bandar Ben Sultan, ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, de tenir Yasser Arafat au courant des résultats de la visite du prince. [12] Le président Assad de Syrie ne faisait pas partie des dirigeants à contacter.

Critiques de la visite 
Si les médias iraquiens et syriens ont pratiquement passé sous silence la visite du prince Abdallah aux Etats-Unis, les médias arabes en général n’ont émis que peu de critiques, à l’exception d’un article paru dans Al-Qods al-Arabi (considéré comme étant affilié à l’Iraq, et diffusé à Londres) titrant : ” L’exploit onéreux de l’Arabie Saoudite “. Cet article manifeste une certaine inquiétude face aux ” énormes concessions ” faites par l’Arabie Saoudite ” pour parvenir à des résultats modestes ” dans le seul but de prouver l’utilité de la rencontre de Crawford.

Le plan en huit points soumis par les Saoudiens entre, selon Al-Qods al-Arabi, dans la lignée des propositions antérieures faites par les Etats-Unis et Israël, et n’a rien à voir avec l’initiative saoudienne présentée au sommet de la ligue arabe à Beyrouth. Le projet saoudien n’a pas évoqué le retrait total [des forces israéliennes], le droit de retour et le démantèlement des implantations. Les responsables saoudiens ont ” exagéré en rassurant l’Administration américaine quant au non recours à l’arme pétrolière et ils ont insisté, dans leur campagne qui leur a coûté quelques dizaines de millions de dollars, sur la profondeur des relations stratégiques existant entre Washington et Riad, cela pour se disculper entièrement des événements du 11 septembre. ”

En conclusion, l’article affirme qu’Ariel Sharon est le grand gagnant. En sortant Yasser Arafat de la situation difficile où il se trouvait, M. Sharon aurait prouvé qu’il est ” un homme de grand cœur, assoiffé de paix. ” [13]

Conclusion 
Selon la plupart des rapports parus dans la presse arabe, la rencontre à Crawford a été fructueuse, surtout du côté saoudien. Elle a permis une amélioration des relations bilatérales (ravivant l’amitié historique entre les deux pays, après le refroidissement causé par les événements du 11 septembre). [14] Elle a aussi permis aux Saoudiens de renforcer leur position, en particulier auprès des médias américains. Les Etats-Unis aussi peuvent se réjouir des effets positifs de la rencontre : ils ont obtenu la participation d’un allié de taille au processus de paix. D’autre part, l’atmosphère de Crawford a eu un effet apaisant et positif sur le marché du pétrole. Toutefois, les Etats-Unis peuvent regretter que les Saoudiens n’aient pas modifié leur position quant à une éventuelle campagne américaine en Iraq et à la guerre américaine menée contre le terrorisme. ~

* Le Dr Nimrod Raphaeli est responsable des analyses du programme d’études économiques sur le Moyen-Orient pour MEMRI.


[1] Le prince Abdallah, treizième fils du roi Abd El-Aziz Al-Saoud, est né à Riad en 1923. Il est devenu prince héritier du royaume à la fin des années 80, à la suite d’une grave maladie du cœur dont fut atteint le roi Fahd. On dit qu’il s’est marié plusieurs fois, l’une de ses femmes étant palestinienne et une autre syrienne.

[2] Le Washington Post, 1er juin 2001

[3] Al-Watan, le 28 avril 2002

[4] Al-Sharq al-Awsat, le 28 avril 2002

[5] Al-Jazirah, le 27 avril 2002

[6] Al-Sharq al-Awsat, le 29 avril 2002

[7] Al-Safir, le 26 avril 2002

[8] Al-Watan, le 30 avril 2002. Voir aussi Okaz, 29 avril 2002 et Al-Hayat, les 26 et 28 avril 2002

[9] Al-Sharq al-Awsat, le 29 avril 2002

[10] Al-Sharq al-Awsat, le 28 avril 2002

[11] Al-Watan, le 30 avril 2002

[12] Al-Sharq al-Awsat, le 29 avril 2002

[13] Al-Qods al-Arabi, le 29 avril 2002

[14] Al-Watan, le 4 mai 2002. Le journal affirme que si le ” lobby sioniste ” continue de diriger la Maison blanche, il ne restera plus grand chose du rapprochement intervenu entre Américains et Saoudiens et des plans de paix pour le Moyen-Orient.

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