Ces dernières semaines, les médias irakiens ont évoqué à plusieurs reprises la question des armes de destruction de masse (ADM). Certains articles insistent sur le fait que l’Irak n’en possède pas, rappelant les visites renouvelées des inspecteurs de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, tandis que d’autres articles se focalisent sur l’effort irakien fourni dans le but d’obtenir ces armes, et son droit à en posséder. Voici des extraits de ces articles :
Un Quotidien Gouvernemental Irakien : l’Irak n’a Aucune ADM.
Le chroniqueur Sami Mahdi écrit dans le quotidien gouvernemental irakien Al-Thawra : « Nous ne nous lasserons jamais de répéter que l’Irak ne possède aucune ADM (…), non pour apaiser le petit Bush, mais pour prouver que nous tenons nos promesses et engagements. Quiconque prétend le contraire est soit un agitateur, comme le petit Bush, soit un menteur, comme ses supporters (…) ».
« Nous répétons : l’Irak ne possède aucune ADM et n’a aucun programme spécial ni aucun plan visant à en développer, contrairement à ce qu’a récemment affirmé Colin Powell (…), vu que l’Irak ne possède ni l’équipement ni les composantes nécessaires à la fabrication d’armes de ce genre et que l’Irak honore ses engagements (…). L’Irak rejette le parti pris américain qui autorise l’entité sioniste à posséder et développer tous les types d’ADM (…) tout en persécutant l’Irak pour tout ce qu’il ne possède pas, sans aucune preuve ni justification à l’appui (…) ».
« Le petit Bush devrait savoir ce que son père n’a jamais compris (…): l’Irak ne se soumettra pas à l’arrogance américaine. Il abhorre la suffisance et le terrorisme (…). Quiconque traite avec l’Irak doit d’abord reconnaître et respecter ses droits, puis établir des relations basées sur la légalité et la pertinence, par sur un comportement terroriste. Aucune attitude [terroriste], même si elle s’est avérée efficace avec d’autres, ne le sera avec l’Irak. »[1].
Les Inspecteurs du Nucléaire
Al-Thawra a signalé que des inspecteurs de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique visiteraient l’Irak ce mois-ci : « (…) Selon certaines sources du ministère des Affaires Etrangères, la visite [qui devrait débuter le 25 janvier] n’a rien à voir avec les Résolutions 687 et 715 du Conseil de sécurité. Selon ces sources, l’AIEA a repris en janvier 2000 ses visites annuelles en Irak pour inspecter les matériaux nucléaires irakiens, en accord avec (…) le Traité de Non-Prolifération Nucléaire. [Ces sources] précisent que ces procédures ne visent pas seulement l’Irak, mais tous les pays signataires du traité (…) ». [2]
Rencontres entre Saddam Hussein et les Représentants de l’Autorité pour l’Energie Nucléaire (NEA) d’Irak
Le quotidien Babil, dont le propriétaire et le rédacteur en chef n’est autre qu’Uday Hussein, le fils de Saddam, annonce (le 7 novembre 2001) : « Le Président et Leader Saddam Hussein a rencontré le Dr Fadhel Muslim Al-Janabi, Président de l’Autorité pour l’Energie Nucléaire d’Irak, ainsi qu’une commission de chercheurs et d’ingénieurs exceptionnels choisis parmi les guerriers du NEA et de l’industrie militaire (…). Al-Janabi a exprimé (…) l’amour et la loyauté des guerriers de la NEA (…) envers la source des leur inspiration, la lumière de leurs esprits, le guide de leurs innovations: le grand leader Saddam Hussein (…) ».
« Son Excellence a déclaré aux participants et au peuple irakien : ‘Quand l’esprit humain est vivant, il a un objectif suprême dont il ne dévie pas sous l’emprise de la contrainte; celle-ci l’amène au contraire à chercher des moyens plus efficaces de le réaliser.' » [3]
Rendant compte d’une autre de ces réunions, l’agence de presse faisait, le 12 janvier 2002, les commentaires suivants : « Le Président Saddam Hussein (…) a félicité les guerriers irakiens de la NEA pour leurs réalisations, ce qui a rempli les Irakiens de foi et de fierté. (…) »
« [Au cours de la réunion, Al-Janabi a déclaré](…): ‘Au fil du temps, vos fils les Moudjahidin deviennent plus déterminés et énergiques, pas seulement dans le but de surmonter les difficultés, mais aussi d’inventer des manières nouvelles d’accomplir leur tâche (…) » [4].
L’Irak a Droit aux ADM
Citant et commentant un éditorial d’Al-Thawra selon lequel l’Irak a droit aux ADM dans la mesure où celles-ci lui permettraient de dissuader l’ennemi sioniste, un article paru dans Babil évoque le parti pris américain et européen :
« [Al-Thawra affirme]que ‘la possession de telles armes constitue un droit à l’autodéfense et une nécessité pour la sécurité nationale, que cela plaise ou non.’ L’article condamne le principe américain et européen de ‘deux poids deux mesures’ qui a permis à l’entité sioniste de posséder toutes sortes d’ADM, privant les Arabes du même droit (…) »
« Le journal insiste, en outre, sur le fait que ceux qui embrassent ce principe ne parviendront pas, aussi tenaces soient-ils, à empêcher les Arabes d’arriver à leurs fins, soit secrètement, soit ouvertement. » [5]
[1] Al-Thawra (Irak), 20 janvier 2002.
[2] Al-Thawra (Irak), 15 janvier 2002.
[3] Babil (Irak), 7 novembre 2001.
[4] Agence de Presse Irakienne, 12 janvier 2002.
[5] Babil (Irak), 21 janvier 2002.