Search

Primary Menu

Skip to content
  • Accueil
  • Contact
  • Dernières actualités
  • Inscription à la newsletter
  • Mentions légales
  • Newsletter
  • Newsletter
  • Qui sommes-nous ?
Newsletter Contribuer Connexion
Archives
6 September 2001
|

Le compte-rendu (rectifié) de Camp David 2<SUP>ème</SUP> partie: Jérusalem et le retrait des territoires

Jérusalem

Le rapport du ministère palestinien de l’Information se réfère à la proposition israélienne faite à Camp David au sujet de Jérusalem en ces termes: “Selon la proposition de Camp David, les Palestiniens devaient renoncer à toutes leurs exigences [dans la version arabe: “à tous leurs droits”] sur la partie occupée de Jérusalem. Cette proposition forçait les Palestiniens à accepter l’annexion israélienne de toute la Jérusalem-Est arabe.”

Ce rapport indique aussi que “Lors des pourparlers qui ont suivi Camp David, on a pu comprendre qu’Israël était prêt à reconnaître la souveraineté palestinienne sur les quartiers palestiniens isolés se trouvant dans Jérusalem-Est, mais ces quartiers auraient été entourés de colonies israéliennes illégales. De plus, elles auraient été séparées les unes des autres ainsi que du reste de l’Etat palestinien. Concrètement, cette proposition aurait donné lieu à la création de ghettos palestiniens au cœur de Jérusalem [En arabe, cette dernière phrase est remplacée par: “Le cœur peut-il vivre en dehors du corps?”]

Ce document affirme donc qu’il n’a été question de souveraineté sur Jérusalem-Est qu’au cours de discussions ultérieures, et que ce qui a été proposé à Camp David même était l’annexion israélienne de toute la partie Est de la ville. Ainsi, il n’est pas surprenant que les Palestiniens aient rejeté cette proposition.

Cependant, cette affirmation va à l’encontre de déclarations palestiniennes faites après le sommet. S’il est vrai que les propositions de Camp David concernant Jérusalem n’ont pas satisfait les exigences palestiniennes, il n’est pas moins vrai que la souveraineté partielle sur Jérusalem-Est a été proposée aux Palestiniens. Abou Mazen lui-même a déclaré qu’ “il leur est une fois arrivé de parler de souveraineté [palestinienne] sur les villages qui entourent Jérusalem, d’autonomie pour les quartiers situés en dehors des murailles, et d’un statut spécial pour les quartiers situés à l’intérieur des murailles; une autre fois, ils ont parlé de souveraineté sur les quartiers situés en dehors des murailles, d’autonomie pour les villages environnants, et d’un statut spécial pour les quartiers situés à l’intérieur des murailles.”

Une autre proposition du sommet (venant des Américains) consistait à diviser la vieille ville de façon à ce que les quartiers juifs et arméniens soient sous souveraineté israélienne et les quartiers chrétien et musulman sous souveraineté palestinienne. Barak n’a pas rejeté cette proposition. Elle a été éliminée parce que les Palestiniens n’étaient pas prêts à accepter la moindre souveraineté israélienne sur quelque partie que ce soit de la vieille ville. Saïb Arekat a rapporté cette proposition de la façon suivante: “Clinton a dit que les Palestiniens exerceraient une souveraineté complète sur les quartiers musulman et chrétien. Pour ce qui est du site de la mosquée El-Aqsa, le Conseil de sécurité [de l’ONU] prendra la décision de la remettre aux mains de la Palestine et du Maroc, au président du comité de Jérusalem, tandis qu’Israël conservera la souveraineté totale sur le lieu” [2]

Robert Malley, conseiller du président Clinton, a lui-même précisé qu’ “A Jérusalem, les nombreux quartiers arabes situés à l’Est [de la ville] ainsi que les quartiers chrétiens et musulmans auraient été sous souveraineté palestinienne.” [3] Malley a expliqué le refus palestinien par la volonté d’Israël de conserver  la souveraineté sur le Haram El-Sharif. Et le fait est que le débat à Camp David a essentiellement porté sur le Mont du Temple et ce qui a été surnommé le “bassin sacré”.

Les dirigeants palestiniens ne se sont pas plaints, en quittant Camp David, qu’on ne leur ait pas proposé de souveraineté sur Jérusalem-Est; ils ont déclaré avoir repoussé la proposition à cause des exigences israéliennes portant sur le Mont du Temple, de la volonté d’Israël de conserver la souveraineté sur le quartier arménien et surtout sur le Mur occidental. Saïb Arekat rapporte les propos d’Arafat en ces termes: “Je n’accepterai pas de souveraineté israélienne à Jérusalem, ni dans le quartier arménien, ni sur la mosquée d’Al-Asqa, la Via Dolorosa ou l’église du Saint sépulcre.” [4] Récemment, Arafat a ajouté que selon la proposition de Camp David, les Israéliens “auraient eu les églises et le quartier arménien. Je leur ai dit: Je m’appelle Arafatian, pour leur indiquer mon appartenance au groupe ethnique arménien et mon engagement à défendre leurs droits.” [5]

A la lumière de ces propos, on peut  affirmer que les propositions américaines et israéliennes faites à Camp David n’ont pas répondu au minimum des exigences palestiniennes, mais pas que c’est l’annexion israélienne de “toute la partie Est de la Jérusalem arabe” qui était en cause, comme l’affirme le ministère palestinien de l’Information.

Changement d’orientation de l’Information palestinienne

La section sur Jérusalem du nouveau rapport palestinien montre que la direction palestinienne cherche à rectifier la position  qui a été la sienne à Camp David dans le but d’améliorer son image. Un élément essentiel, véritablement sanctifié au cours d’interminables discussions s’allongeant sur des jours entiers, le site El-Haram El-Sharif, n’est même pas mentionné dans la nouvelle version du ministère palestinien de l’Information. 

Quand la direction palestinienne a quitté le sommet de Camp David, elle a justifié son rejet de la proposition israélienne pour les trois raisons suivantes: l’atteinte à la sainteté de Jérusalem, aux droits des réfugiés, et enfin au droit et à l’honneur des Palestiniens pour ce qui est de la question territoriale. En d’autres termes, le refus palestinien avait des raisons émotionnelles et symboliques.

L’Occident a eu et a toujours du mal à accepter des exigences basées sur des considérations émotionnelles et symboliques, surtout quand en face se trouve le Premier ministre israélien Ehoud Barak qui “a abattu toutes les vaches sacrées” et renoncé à tous les symboles, pour arriver à ce qu’il considérait comme une solution réaliste. Le monde occidental a eu d’autant plus de mal à comprendre ces arguments émotionnels et symboliques que ceux-ci vont de pair avec un entêtement se traduisant aussi par des attentats.          Quand Arafat est revenu de Camp David, la foule est allée l’acclamer à Gaza. “Jérusalem, c’est tout Jérusalem, pas seulement le Saint sépulcre, El-Haram ou le quartier arménien”, a-t-il déclaré, ajoutant: “et celui a qui cela ne plaît pas n’a qu’à aller boire le sel de la mer morte” [6] Le monde a condamné cette attitude, qui a valu à Arafat la réputation de “celui qui dit toujours non”.

Hanan Ashrawi, récemment nommée porte-parole de la ligue arabe, a reconnu que l’attitude publique du ministère palestinien de l’Information était “choquante” et “catastrophique”, et a ajouté que Barak en avait profité pour convaincre le monde qu’Arafat était coupable. “Les Palestiniens se sont exprimés à l’ONU comme s’ils se trouvaient en face d’un groupe de Palestiniens dans une rue de Gaza” a-t-elle dit. [7]

Le ministère palestinien de l’Information, conscient que l’image des Palestiniens est moins bonne depuis Camp David, a opté pour un changement d’orientation qui l’a conduit à mettre en avant des arguments réalistes. Les Palestiniens ont décrété que la proposition du sommet avait été refusée parce qu’elle n’était pas “viable”, non plus parce qu’ “elle violait leurs droits ‘sacrés’ et ‘légitimes’ “, ni parce qu’elle représentait un affront à l’honneur des Palestiniens. Aucune référence au Haram El-Sharif, au Saint sépulcre, au Mur occidental, au Mur des lamentations, au Mur Al-Bourak, à l’affirmation d’Arafat selon laquelle il n’y a jamais eu de Temple juif à l’emplacement du Dôme du Rocher, au débat engendré par des problèmes tels que: “Les Juifs auront-ils le droit de sonner du schofar sur la place du Mur occidental?” ou: “La circulation des ânes appartenant aux Arabes sera-t-elle autorisée uniquement jusqu’à une certaine heure le matin?” ne figurent sur le document remanié du ministère palestinien de l’Information. A la place, on retrouve systématiquement le même terme: “viabilité”.    

La proposition de Camp David a “retiré à l’Etat palestinien son potentiel de viabilité et d’indépendance”; “un tel état aurait été moins souverain et moins viable que les bantoustans créés par le régime de l’Apartheid d’Afrique de Sud. Les Palestiniens cherchent à établir un Etat viable et souverain sur leur propre territoire”, et “On ne peut attendre d’aucun peuple qu’il renonce à ses droits fondamentaux ou à la viabilité de son Etat.”   

La taille du territoire sur lequel l’Etat palestinien aurait été déclaré a aussi subi des modifications dans la dernière version du ministère de l’Information, également dans le but de donner une meilleure image des dirigeants palestiniens. Les Palestiniens exigent 100% de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, en se référant à la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi que le reflètent d’innombrables déclarations, dont celle d’Abou Mazen: “Je me couperai la main si celle-ci signe un accord où il manque un centimètre du territoire palestinien conquis en 1967.” [8] En signe de compromis, les Palestiniens se son montrés prêts à accepter un échange limité de territoires, équivalents en taille et en valeur, de façon à ce que la superficie totale de l’Etat soit égale à 100% de la Cisjordanie et de Gaza. Telle était leur exigence à Camp David, et elle est restée la même jusqu’à ce jour.

En conclusion du sommet de Camp David, la communauté internationale a fixé que la proposition faite aux Palestiniens comprenait un Etat incluant la bande de Gaza et 95% de la Cisjordanie. Ceci n’a pas été tout de suite démenti: Fayçal Husseini, par exemple, a déclaré en mars de cette année: “Barak a accepté un retrait de 95% du territoire palestinien occupé depuis 1967 (…) Si nous empêchons Sharon d’assurer la sécurité, personne d’autre ne pourra mener le dialogue avec nous, si ce n’est à partir du point où Barak s’est arrêté, c’est à dire à notre droit à 95% du territoire.” (…)

Aujourd’hui, les Palestiniens se sont mis d’accord sur le fait que la proposition de Camp David portait sur 91% de la Cisjordanie, ainsi que sur un pourcentage supplémentaire ayant le statut de prêt à long terme, comme l’indique Malley dans son article du New York Times. Cependant, le ministère palestinien de l’Information ne précise pas quelle aurait été la taille de l’Etat proposé aux Palestiniens. Il a préféré mettre l’accent sur le pourcentage de terre qu’Israël a demandé à garder en Cisjordanie, c’est-à-dire sur l’annexion de quelques 9% de territoire palestinien occupé contre 1%, dans le cadre de l’échange de territoires. Le ministre palestinien de l’Information souligne que ce qui compte, ce n’est pas le pourcentage de terre, mais l’indépendance et la viabilité de l’Etat. Selon sa nouvelle version, si Israël garde une partie de la Cisjordanie, ce sera une atteinte à la viabilité de l’Etat, plus qu’aux droits légitimes des Palestiniens tels qu’ils sont définis par leur interprétation de la résolution 242 de l’ONU.

*Yotam Feldner est le directeur des analyses médiatiques de MEMRI.  


[1] El-Hayat (Londres-Beyrouth), les 23 et 24 novembre 2000   

[2] Tiré de: www.nad-plo.org/david/diaries:html

[3] New York Times, le 8 juillet 2001

[4] El-Hayat El-Djadida (Autorité palestinienne), le 12 août 2000

[5] El-Ahram (Egypte), le 2 août 2000

[6] El-Hayat El-Djadida (Autorité palestinienne), le 28 juillet 2000

[7] El-Kahira (Egypte), le 21 août 2001

[8] Al-Qouds (Autorité palestinienne), le 11 novembre 1998

[9] El-Safir (Liban), le 21 mars 2001

Post navigation

Previous PostLe compte-rendu (rectifié) de Camp David Première partie: Le problème des réfugiésNext Post3<SUP>ème</SUP> partie: Les buts de la stratégie palestinienne

Dépêches à la une

  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Sermon du vendredi à la mosquée Al-Aqsa : le président français Macron n’a pas présenté ses excuses pour son affront à l’islam – hommage aux musulmans qui ont boycotté les produits français
  • L’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Bouez : l’équipe de Biden est dominée par les Juifs – Benjamin Franklin avait mis en garde les Américains contre les Juifs qui dévoreraient leurs enfants
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif réagit à la révélation par MEMRI de son usage du terme “youpin” en persan : “MEMRI est tombé encore plus bas…”
  • Dans une école islamique d’Islamabad, une enseignante décapite l’effigie du président Emmanuel Macron devant ses élèves
  • En 2012, MEMRI alertait l’opinion au sujet d’Abdelhakim Sefrioui et du Collectif du cheikh Yassine
Plus de Dépêches à la une→

Dernières publications

  • Iran : pressions pour la levée des sanctions par les Etats-Unis et la reconnaissance de son statut nucléaire
  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Jibrail Rajoub, du Fatah : maintenant que cet âne de Trump est parti, Netanyahu ne peut plus diriger le monde – Nous assistons à un deuxième Holocauste en Palestine.
  • Le professeur de théologie Asaad Al-Sahmarani: le projet de Maison abrahamique d’Abou Dabi est une forme de guerre douce – il ne peut y avoir de dialogue interreligieux avec les Juifs, qualifiés de singes, porcs et vipères dans les Écritures
  • L’ayatollah Mohammad Saidi dans un sermon du vendredi à Qom : si juifs et chrétiens ne se soumettent pas aux ordres divins, les musulmans devront les combattre et les forcer à payer l’impôt de la Jizya

Informations

  • Qui sommes-nous ?
  • Mentions légales
  • Contact

Rubriques

  • Regards de la semaine
  • Projets
  • Régions
  • Archives

Visitez aussi

  • MEMRI en anglais
  • Memri TV
  • The Memri Blog
  • Jihad and Terrorism Threat Monitor (JTTM)
  • Observatoire de l’antisémitisme
  • Démocratisation de la région MENA
  • Observatoire de l’Asie du Sud

Nous suivre

  • Facebook
  • Twitter
Copyright © | 2001 - 2014 | Middle East Media Research Institute