L’hebdomadaire palestinien Al-Manar a publié un article signé par le centre d’information palestinien de Gaza, qui affirme que « cela fait déjà un certain temps que l’on songe sérieusement à obtenir des armes chimiques ». Voici des extraits de l’article, intitulé: « Opterons-nous pour l’arme biologique comme moyen de dissuasion? » [1]
En raison de la profonde inégalité existant entre les forces israéliennes et palestiniennes, et à la lumière de l’escalade de la violence raciste, qui équivaut aujourd’hui à une véritable déclaration de guerre du gouvernement Sharon (…), les Palestiniens se voient contraints d’avoir recours à une arme de dissuasion pour pallier à cette inégalité, au moins sur le terrain.
Vu que les bombes humaines [en référence aux attentats suicides] peuvent êtres localisées grâce aux mesures de prévention, on envisage sérieusement, et depuis un certain temps, le recours à une arme de dissuasion palestinienne. Cette arme-là éveille par moments la terreur au sein de la sécurité israélienne, car il est possible d’en obtenir les composantes chimiques et biologiques de base sans grande difficulté. Et je ne parle même pas des centaines de spécialistes capables de la mettre en place et de l’utiliser. Cette arme de dissuasion instaurerait l’égalité de la terreur entre les forces israéliennes et palestiniennes. Quelques bombes ou dispositifs meurtriers suffiront, une fois placés dans des endroits isolés, et dirigés sur les sources d’eau israéliennes ou sur les plages d’Israël, ainsi que sur les points de vente et les quartiers résidentiels. Tout cela sans explosions, sans bruit, sans sang, ni images qui pourraient servir la propagande israélienne. Quelqu’un qui peut, de sang-froid, se faire exploser, peut aussi transporter un petit dispositif impossible à repérer pour le placer à l’endroit voulu.
Les services de sécurité israéliens envisagent l’éventualité d’un durcissement du conflit pour des raisons de ce genre, mais ils pensent que le seul problème à régler serait celui de la contrebande d’armes (chimiques et biologiques) venant de l’étranger.
Le général Mofaz voudrait que l’avenir politique porte les couleurs du sang palestinien. Il ne pense pas au nombre de victimes et aux dégâts économiques dont souffrirait la société israélienne, si jamais il coinçait le peuple palestinien et ses dirigeants.
[1] Al-Manar (AP), le 13 août 2001
Note: le centre d’information palestinien de Gaza était autrefois dirigé par Jihad Al-Wazir, fils de Abou Jihad (ancien dirigeant travaillant pour Yasser Arafat, également à la tête des forces militaires de l’OLP). Le centre recevait de l’aide des Etats-Unis. Dès qu’il fut mis un terme à l’aide, l’association des journalistes palestiniens prit la direction du centre. Taufik Abou-Khosa, vice-président de l’association et co-rédacteur de cet article, en est actuellement à la tête.