Au Caire, lors d’une conférence de soutien au cheikh Omar Abed Al-Rahman, condamné et emprisonné aux Etats-Unis pour avoir participé à l’attentat à la bombe au World Trade Center en 1993, les intervenants ont menacé les Etats-Unis d’attentats supplémentaires visant des cibles américaines si leur leader n’était pas relâché. Voici des extraits du rapport de la conférence, publié dans le quotidien londonien en langue arabe: Al-Hayat (le 25 avril 2001):
L’avocat de la défense du cheikh, Mountassir Al-Zayat, a déclaré: « Quand l’organisation pour le djihad (dirigée par le cheikh) a découvert que la CIA avait joué un rôle dans l’extradition de trois des ses membres, de l’Albanie en Egypte, elle a décidé de participer à l’attentat à la bombe sur les ambassades américaines de Nairobi et Dar es Salam. A chaque fois que les Etats-Unis toucheront à un religieux du niveau du cheikh Abed Al-Rahman, la vengeance sera plus forte, plus violente, et son impact plus important que la fois précédente.
Les membres de la conférence se sont réunis en l’honneur du fils et de la femme du cheikh Omar Abed Al-Rahman, à qui les autorités américaines ont refusé d’accorder des visas d’entrée.
L’avocat Al-Zayat a déclaré que le monde musulman « ne tolérera pas indéfiniment l’humiliation faite à ce religieux de l’institution Al-Azhar, qui s’avère être aussi le dirigeant de la plus grande organisation musulmane du monde. Le cheikh jouit d’un statut spécial, non seulement au sein de l’organisation pour le djihad, mais aussi dans toutes les organisations fondamentalistes du monde. Bien que les avocats du cheikh aient tenté de résoudre le problème en passant par les tribunaux, et bien que les dirigeants de l’organisation Al-Jamaah al-Islamiya se retiennent, il est inévitable que pour venger l’honorable cheikh de l’atteinte qui lui est portée, un ou plusieurs de ses adeptes en viennent à frapper les intérêts américains à travers le monde. »
Al-Zayat a cependant déclaré que les attentats n’auraient pas lieu sur le sol égyptien. Il a exprimé le souhait que l’administration américaine « entende raison et relâche Abed Al-Rahman afin de ne pas accroître l’hostilité du monde musulman qui soupçonne déjà les Etats-Unis d’agir contre tout ce qui est arabe et musulman. »
« Nous ne cessons de vous mettre en garde, » a ajouté Al-Zayat, « Les Etats-Unis récolteront des fruits amers s’ils ne cessent pas d’humilier le Dr Omar… Continuer de porter atteinte au cheikh pourrait aboutir à une série d’opérations visant les intérêts américains. Le cheikh a de nombreux disciples. »
Le chef de file de la défense d’Abed Al-Rahman, le Dr Abed Al-Halim Mansur, a rendu le président George Bush responsable de la vie du cheikh, affirmant que si le moindre mal était fait à ce dernier, « les conséquences seraient terribles. » Mansur prétend que les Américains utilisent le cheikh comme moyen de pression sur le gouvernement égyptien. Il a affirmé que: « De temps en temps, ils insinuent qu’ils vont renvoyer le cheikh en Egypte pour effrayer les décisionnaires égyptiens, et pour qu’ils ne prennent pas la responsabilité de veiller sur la vie du cheikh. »